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VIANDE BOVINE : Les coûts de production restent à un niveau élevé

La Fnb constate que «le niveau des prix payés aux producteurs ne permet encore et toujours pas de couvrir les charges subies par les éleveurs». Photo DR
La Fnb constate que «le niveau des prix payés aux producteurs ne permet encore et toujours pas de couvrir les charges subies par les éleveurs». Photo DR

Les coûts de production restent à un niveau élevé. Après une fin d’année 2023 marquée par une incompréhensible pression à la baisse des cotations, le mois de janvier 2024 affiche le retour de signaux positifs. Cependant, le prix de revient reste bien au-dessous des cotations quelle que soit la catégorie.

Après des mois d’inflation, les prix des matières premières ont enclenché une lente diminution sur l’année 2023. Ainsi, selon l’institut de l’Élevage, les prix des aliments achetés reculent de 9,8 %. Pour les engrais et amendements, le recul est de 36,6 %. Il est moins marqué pour les énergies et lubrifiants (- 2,8 %).

Pourtant, les indicateurs de prix de revient en viande bovine (calculés selon l’accord interprofessionnel en date du 22 mai 2019) augmentent de 0,4 % sur le deuxième semestre 2023.

Cette hausse est conséquente, entre autres, à l’intégration des effets de l’application de la réforme de la Pac, qui implique pour les éleveurs bovins viande une diminution de leurs aides de l’ordre de 8 centimes/kg.

En 2024

Sur le mois de janvier 2024, pour la production bovine, l’indice des prix d’achat des moyens de production agricole (Ipampa) révèle une relative stabilité. Il s’élève aujourd’hui à 131,5 points (voir tableau ci-dessous) contre 131,7 en décembre 2023. Il y a donc bien une baisse, mais pour la Fédération nationale bovine (Fnb) «les coûts de production restent à un niveau élevé».

Une offre limitée en animaux

La décapitalisation du cheptel bovin allaitant enclenchée depuis 2016, a été encore la tendance de l’année 2023. La Fnb relève ainsi «98.000 vaches allaitantes en moins en moyenne sur l’année 2023».

Dans le même temps, la consommation diminue (- 4,0 %), avec une évolution plus marquée sur la deuxième partie de l’année 2023.

La décapitalisation s’est traduite dans la filière par la poursuite de la baisse des abattages (5,27 %). Un mouvement plus rapide que la baisse de la consommation.

La décapitalisation génère mécaniquement une baisse des naissances à hauteur de 141.000 animaux en 2023 (- 4,2 %). Cette baisse implique également une réduction des effectifs d’animaux mis sur le marché.

Autre conséquence de cette offre réduite combinée à une demande accrue pour l’engraissement sur le marché français, les exports d’animaux vifs se sont réduits de 7 % (tous marchés confondus), passant sous le seuil symbolique du million de têtes exportées.

Contraction de l’offre, demande nationale, italienne et espagnole dynamique, tous les voyants sont au vert pour un effet favorable sur les cours. Et pourtant.

Une hausse insuffisante

Après un deuxième semestre 2023, qui a vu une forte pression des prix à la baisse malgré une offre limitée en animaux, le mois de janvier 2024 voit la tendance s’inverser.

En effet, selon la Fnb, les cinq premières semaines de l’année ont été marquées par des hausses sur l’ensemble des catégories. Le Prix Moyen Pondéré de la viande bovine progresse ainsi de 0,10€/kg sur les cinq premières semaines de 2024 en passant de 4,91 €/kg à 5,01 €/kg.

Cette augmentation de cotations sur le mois de janvier 2024 a été visible sur l’ensemble des catégories, sans distinction, que ce soit sur le marché de la femelle (vaches laitières et vaches allaitantes) ou sur le marché du mâle.

Malgré cette hausse, la Fnb constate que «le niveau des prix payés aux producteurs ne permet encore et toujours pas de couvrir les charges subies par les éleveurs». Cependant, sur le mois de janvier 2024, l’écart entre le prix de revient interprofessionnel et la cotation se réduit sur l’ensemble des catégories (vache allaitante, jeune bovin et broutard), du fait à la fois d’une baisse du prix de revient des éleveurs, et de la hausse des cotations.

«Les signes d’une amélioration de la rémunération des éleveurs bovins ne sont pourtant pas au rendez-vous sur le mois de janvier 2024», regrette la Fnb qui affirme que «la hausse des cotations gros bovins entrée abattoir n’est pas suffisante». Ce qui implique «un prix payé au producteur toujours à perte, lorsqu’il est comparé au prix de revient».