L’Institut de l’Élevage vient de publier ses prévisions de production pour le secteur viande bovine en France en 2023, en baisse par rapport à 2021 (-1,6% en tonnage) et pour la troisième année consécutive. La réduction constante des cheptels laitier et allaitant depuis six ans limite les disponibilités, alors que la consommation reste quasi stable.
Les réformes laitières seront de nouveau significativement réduites. Les réformes allaitantes pourraient être quasiment stables du fait de la poursuite de la décapitalisation. Les poids de carcasse devraient poursuivre leur déclin, avec le coût élevé de la finition.
La décapitalisation du cheptel de vaches allaitantes, entamée à l’été 2016, s’est encore accélérée en 2022 à un rythme de -3,0 %. Elle pourrait se poursuivre en 2023.
Moins de broutardsà exporter, mais baisse aussi de sorties des JB
Après la forte baisse enregistrée en 2022, les exportations de broutards baisseraient de -3 % en 2023 (-30.000 têtes) du fait de la contraction des disponibilités. Et la demande pour l’engraissement en France pourrait être relativement dynamique, de nombreuses initiatives étant à l’œuvre pour contrecarrer la baisse de production.
La production de JB baisserait de près de -1 % en 2023. L’engraissement de jeunes bovins de type lait poursuit son déclin. La production de jeunes bovins de type viande pourrait être quasi stable, due à cette possible réorientation des broutards vers les engraisseurs français.
Toujours moins de veaux de boucherie
Après une très forte baisse en 2022 (-7,4 % en un an), la production de veaux de boucherie devrait poursuivre sa baisse structurelle en 2023 (avec -2,5 %).
La très forte hausse des coûts alimentaires et énergétiques pèse sur les charges de ces élevages, supportées à la fois par éleveurs et intégrateurs. Cette situation a amené à réduire drastiquement les mises en place dès le printemps 2022. Pour 2023, les coûts alimentaires et énergétiques restent très élevés et les intégrateurs régulent par ailleurs la production pour maintenir un marché fluide. La production de veaux sous la mère est par ailleurs en difficulté, d’autant que la réforme de la Pac lui est défavorable.
Hausse des importations pour une quasi-stabilité de la consommation
En 2023, la consommation de viande bovine pourrait être quasiment stable, comme cela a été le cas en 2022, toujours tirée par la consommation de haché. Cette stabilité sous-entend toutefois une hausse des importations, vu la baisse de disponibilité en viande française
Les exportations de viande s’éroderaient, avec la baisse de production de jeunes bovins. Le marché allemand pourrait être un peu moins dynamique en raison de la très forte inflation. Sur les marchés d’Europe du Sud, la viande espagnole restera très présente.