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FDSEA : Une semaine riche en échanges

Le secrétaire général de la Fdsea, Florent Dory, présente les différents services de la Fdsea qui sont à la disposition des adhérents. Photo CEC
Le secrétaire général de la Fdsea, Florent Dory, présente les différents services de la Fdsea qui sont à la disposition des adhérents. Photo CEC

Les adhérents de la Fdsea de quatre cantons se sont réunis au travers de deux assemblées cantonales : Sierck-les-Bains-Bouzonville et Delme-Château-Salins. Les réunions ont été l’occasion de nombreux échanges sur les thèmes de l’actualité agricole.

Les cantons de Sierck-Bouzonville ont profité de la présence d’Armel Chabane, maire de Bouzonville et président de la Communauté de Communes Bouzonvillois Trois Frontières. Sur le secteur, la mise en place de trames vertes et bleues fait débat et inquiète. La création de ces pistes cyclables ou voies partagées engendre de nouvelles contraintes pour les agriculteurs. Le sentiment partagé par les participants est d’avoir été mis de côté et de ne pas avoir été concertés en amont du projet.

Armel Chabane prend la parole : «Le but de ce projet n’est pas de créer des litiges. Nous avons appris des erreurs faites sur le canton voisin lors de la mise en place de voies partagées et nous ne souhaitons pas reproduire ce schéma. Nous voulons redéfinir la stratégie et la mise en place afin de mener à bien les projets de voiries et d’implantation de haies». Le sujet est délicat et fait réagir les adhérents présents : «je trouve cela inadmissible, on goudronne des kilomètres et des kilomètres de chemins forestiers et d’un autre côté, on nous dit qu’on limite l’artificialisation des sols» s’indigne un exploitant. Un autre adhérent complète : «je pense que nous ne sommes pas contre les projets proposés par la Ccb3f, mais nous souhaitons être concertés avant les prises de décisions qui nous impactent directement».

Le maître-mot des débats reste le dialogue ainsi que le souhait des agriculteurs d’être intégrés aux discussions et prises de décisions les concernant directement. Fabrice Couturier, président de la Fdsea, va plus loin en interpellant Armel Chabane : «Afin de rétablir la confiance de vos agriculteurs, vous pourriez être le premier à créer et mettre en place un cahier des charges lié à l’implantation et l’entretien des haies. Ce cahier des charges serait bien entendu rédigé en concertation avec le monde agricole». Le président de la Ccb3f a entendu le défi et on l’espère le relèvera.

Armel Chabane souhaite également attirer l’attention de la salle sur les changements relatifs au Plu, actuellement traité au niveau communal qui va devenir Plui de la compétence de la communauté de communes. Afin de mener à bien ce changement, une concertation publique sera mise en place sur le territoire ainsi que huit réunions avec la population.

Agrivoltaïsme

Lors de l’assemblée cantonale de Château-Salins et Delme, un adhérent intervient sur l’agrivoltaïsme et exprime son inquiétude sur le positionnement de certaines communes qui réfléchissent à reprendre des terrains communaux. Le secrétaire général, Florent Dory, rappelle que la définition de l’agrivoltaïsme exige le maintien d’une activité agricole et qu’une commune ne peut pas faire ce qu’elle veut qui plus est si le parcellaire est déjà soumis à un bail rural agricole.

Le président de la Chambre d’agriculture, Xavier Lerond, ajoute que «si la loi est bien sortie sur l’agrivoltaïsme, nous sommes en attente des décrets d’application». Pour Xavier Lerond «il est impératif de travailler sur un bail agricole énergétique car l’enjeu, c’est la transmission de ce type de baux entre les générations pour pouvoir céder les exploitations».

Florent Dory incite tous les exploitants intéressés par ce sujet à ne pas hésiter à contacter Marie   Pescheteau, juriste de la Fdsea.

Aides Pac

À Delme, un adhérent s’interroge sur la baisse des aides Pac bien en deçà des annonces au moment des déclarations Pac. Florent Dory confirme que les aides animales ainsi que l’écorégime sont plus bas que prévu. Au sein de l’assemblée, un certain nombre d’agriculteurs s’interrogent sur la pertinence d’aller chercher le cinquième point pour atteindre le niveau supérieur de l’écorégime : «quand je vois la récolte de tournesol cette année, j’aurais mieux fait de ne pas en implanter et de me contenter du niveau de base de l’écorégime».

Éléments de paysage

Florent Dory invite les agriculteurs à une grande prudence sur la destruction des haies et des bosquets : «avant toute intervention cet hiver sur une haie ou un bosquet, il faut s’assurer que cet élément ne fait pas l’objet de maintien obligatoire et ne pas hésiter à contacter le service syndical de la Fdsea en cas de doute. Pour rappel, la taille est interdite du 16 mars au 31 août».

Systera

Les employeurs de main-d’œuvre présents à Delme qui n’auraient pas encore mis en place leur document unique d’évaluation des risques professionnels ou bien auraient une version non mise à jour sont incités par Florent Dory à utiliser Systera : «La solution Fnsea, Systera, propose un outil internet facile d’accès et performant».

De nombreuse inquiétudes

Les adhérents des cantons de Sierck/Bouzonville ont profité de la rencontre avec leurs élus et représentants pour leur faire part de leurs inquiétudes et questionnements sur l’avenir de leur profession. En effet, avec la nouvelle Pac et son lot de nouvelles restrictions pour préserver l’environnement, une nouvelle façon de travailler s’impose aux agriculteurs. Le secteur a, il y a quelques années, connu l’arrêt d’une clinique vétérinaire dans les soins ruraux et actuellement, une des deux cliniques intervenant sur le secteur demande à ses clients d’être leur interlocuteur et fournisseur unique de médicaments sous peine de ne pas intervenir sur leur exploitation.

À cela s’ajoute un abattoir qui ne verra pas le jour dans le canton voisin. Les élus sont là pour les écouter mais aussi les rassurer «Nous allons répondre au mieux à vos inquiétudes. Pour ce qui est de la nouvelle Pac, nous travaillons avec la Fnsea afin d’appuyer la mise en place de mesures sensées. Le but est de se rapprocher de nos voisins et d’uniformiser les obligations, ce qui est plutôt logique» rassure Jean-Baptiste Kaiser, président du canton de Fontoy.

«Pour ce qui est du vétérinaire, il a par rapport à sa charte déontologique l’obligation d’intervenir sur votre exploitation en cas d’urgence. On parle souvent des déserts médicaux mais pour les vétérinaires, c’est pareil. Un travail est à faire sur ce sujet, pourquoi pas un groupement d’exploitations qui embauche un vétérinaire. Et enfin, concernant l’abattoir, le projet de Thionville ne verra effectivement pas le jour mais ceux de nos voisins allemands sont là. À nous maintenant de voir ce qu’il est possible de faire et la façon dont on peut les exploiter à notre avantage» se complètent les deux présidents cantonaux Anthony Valter pour le canton de Sierck et Olivier Schmit pour celui de Bouzonville.