Le Conseil de la Fdsea s’est réuni le 16 août. Les débats ont très largement été consacrés à l’analyse des conséquences de la sécheresse.
Les témoignages des présidents cantonaux présents le 16 août sont unanimes, la sécheresse a durement frappé la Moselle avec des conséquences que l’on ne mesure pas toutes encore. À cette heure, plusieurs constats sont partagés par les élus professionnels dont la priorité d’action reste de mobiliser tous les leviers en capacité d’accompagner cette nouvelle crise.
Derrière le terme générique de sécheresse, il faut aussi parler des températures. Les douze derniers mois, Météo-France a relevé onze mois au-dessus des normales. Et le thermomètre n’a pas attendu l’été pour s’affoler. Au début de la deuxième quinzaine de mai, un premier record était atteint avec 30,6 degrés. Ce même mois totalise huit jours au-dessus de 25 degrés. Juin a été du même tonneau et juillet totalise 10 jours à plus de 30 degrés. Sur cette même période, on fixe un record à 37,5 degrés. C’était le 19 juillet.
On l’a dit, dans ces conditions extrêmes, tout le département et toutes les productions souffrent. Mais les conséquences ne sont pas les mêmes partout. En effet, en plus des températures hors normes, la pluviométrie affiche un déficit. Et le peu d’eau qui arrosera le département résulte essentiellement d’un régime d’orages inégalement répartis. Les sols à faible réserve utile en eau seront rapidement incapables de résister. Ainsi, les résultats s’avèrent, cette année encore plus que les précédentes, très hétérogènes.
Il manque 50 %
Les cultures d’hivers seront finalement les moins impactées grâce à quelques précipitations en juin. Mais pour les cultures d’été, la sentence est lourde, tout comme pour la production fourragère pourtant pas trop mal entamée.
Les premiers chiffres tombent. «Il manque 50 % dans les silos de maïs et le mètre cube est plus proche de 300 kg que des 700 habituels», témoigne un responsable du sud-est du département. Toujours pour le maïs, au centre du département on rapporte des rendements de 8 à 10 t, au nord, l’hétérogénéité s’avère encore plus forte avec des écarts de une à 10 t. Au nord-est, moins d’hétérogénéité, mais pas de bons rendements non plus avec une moyenne de 7 à 8 t. Même constat à l’ouest de la Moselle. Pour les premiers tournesols même déception. Les potentiels envisagés doivent être corrigés largement à la baisse. C’est une petite moitié des rendements espérés qui sont actuellement moissonnés.
Du côté de la production fourragère, la saison a pris fin dès la première coupe engrangée. Aujourd’hui, les pâtures, comme les prés de fauche, sont réduits à néant. Le balai des tonnes d’eau et du fourrage est ininterrompu depuis début juillet. Certains éleveurs ont fait le choix de rentrer les animaux afin de s’épargner partiellement cette corvée.
Tous les leviers
Dans ce contexte, les rencontres avec les services de l’État se sont multipliées pour actionner, dans les meilleures conditions, tous les leviers en capacité d’accompagner cette crise climatique.
La Fdsea et les Jeunes Agriculteurs ont ainsi sollicité la mise en œuvre des dispositifs de reconnaissance en calamités agricoles et de dégrèvement collectif de la Tfnb. Un courrier dans ce sens, à l’attention du préfet de Moselle, a également été cosigné avec le président de la Chambre d’agriculture.
Depuis le début de cet épisode climatique, la Fdsea alerte sur la nécessité de déroger aux contraintes relatives à l’implantation de couverts. Que ce soit pour les Sie -dans les situations où les agriculteurs n’ont pas profité de l’opportunité de la jachère Ukraine- comme pour les Cipan en zones vulnérables, l’administration est très régulièrement sollicitée. Ce travail est presque quotidien pour ce qui concerne les Cipan. En effet, le cadre règlementaire donne compétence au préfet sur la capacité à déroger. Pour les Sie, la Fdsea a également actionné les relais locaux, mais cette demande se dénouera au niveau national. Aussi, la Frsea et la Fnsea travaillent sur le dossier.
À l’ordre du jour de ce Conseil, l’état des lieux de la nouvelle Pac a conduit les administrateurs à programmer des réunions d’arrondissement pour informer au plus près sur la gestion des assolements à venir. Les prémices de mobilisation syndicale ont été évoquées en particulier sur le prix du lait.