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Ruraux et urbains se retrouvent à Morhange

De g. à d. : Marc Bodo (secrétaire général de Ja57), le préfet Laurent Touvet, Jonathan Zerger (président cantonal des Ja de Grostenquin) et Julien Viville (président de Ja57). Photo Pierre Divoux
De g. à d. : Marc Bodo (secrétaire général de Ja57), le préfet Laurent Touvet, Jonathan Zerger (président cantonal des Ja de Grostenquin) et Julien Viville (président de Ja57). Photo Pierre Divoux

Pays’an Fête confirme, cette année encore, le succès populaire de ce rendez-vous incontournable de la ruralité en Moselle. Au soir du dimanche 28 août, les organisateurs ont décompté près de 8.000 entrées sur le site de la Mutche à Morhange.

Les Jeunes Agriculteurs de Moselle ont relevé, une nouvelle fois, le défi de réunir agriculteurs et grand public, pour un temps fort d’échange au cœur de la ruralité.

Le magnifique site de la Mutche, à Morhange, a accueilli 8.000 personnes, les 27 et 28 août. Deux journées durant lesquelles le monde agricole s’est retrouvé, autour des expositions de matériels et des organisations professionnelles, ou sur le plateau de compétition pour la finale départementale de labour. Mais deux journées également dévolues à la rencontre avec le grand public.

«Les Jeunes Agriculteurs de Moselle sont fiers de communiquer et partager leur savoir-faire auprès du grand public», avait annoncé Julien Viville. «Par cette fête, nous voulons rappeler que l’agriculture est un pilier pour le quotidien des Français, tant pour le façonnage des paysages, le dynamisme de nos territoires, notre économie et surtout notre alimentation», soulignait le président des Ja.

Et pour satisfaire la curiosité de leurs concitoyens, les organisateurs proposaient de nombreuses activités en lien avec leur métier. Parmi celles plébiscitées par le public, l’exposition de matériels, la conduite assistée du Gps, le spectaculaire moiss’batt’cross, le tri de bétail à cheval, la grainothèque, la fontaine à lait, ou encore, le marché du terroir.

Rentrée syndicale

Ce rendez-vous annuel, le soixante-huitième, marque la rentrée syndicale pour la profession agricole. L’occasion d’accueillir le préfet pour un tour d’horizon illustré de l’actualité. Arrivé sur site vers 16h, il ne le quittera qu’à la fin des festivités. Entre temps, Julien Viville et son secrétaire général, Marc Bodo lui avaient concocté un programme bien rempli.

Première étape sur le stand des Ja où des bénévoles proposaient la découverte des graines utilisées par les agriculteurs en Moselle. La grainothèque a été l’occasion d’une révision pour le préfet Touvet, qui s’était déjà prêté au jeu l’an dernier à Basse-Ham. Et si pour les plus petits, cet exercice de découverte présente essentiellement un aspect ludique, pour les élus professionnels, il s’est avéré l’occasion de débats plus sérieux. La graine de soja a ouvert la discussion sur l’enjeu de l’approvisionnement en protéines végétales. Quant à la graine de colza, ce sont les difficultés à l’implanter qu’ont évoqué les agriculteurs devant un préfet à l’écoute attentive.

Production locale

L’étape suivante a permis au préfet de rencontrer Laurent Jacquot, président des producteurs de lait de Moselle Sud. L’occasion, pour ce fervent défenseur d’un territoire récemment classé en zone Biosphère par l’Unesco, de sensibiliser à la nécessité de développer la valeur ajoutée des productions locales. Dans les pistes de réflexion de ce groupe de producteurs, qui s’appuie sur une dynamique de partenariats pilotée par la Fdsea, le socle des débouchés de la restauration collective maîtrisée par les collectivités.

Après les stands de la Fdsea et de la Chambre d’agriculture, le préfet Touvet s’est attardé sur celui de l’enseignement agricole. L’occasion d’un point de situation sur le recrutement dans les deux établissements agricoles du département où Madame Cibert, directrice du lycée agricole de Courcelles-Chaussy, a évoqué la nécessité de «tisser des relations avec les acteurs du territoire» afin d’assurer des contenus de formations adaptés aux attentes des actifs agricoles. Un vrai challenge, dans un environnement professionnel dont on sait la rapidité des évolutions technologiques et réglementaires.

Leçon de chose

La délégation a ensuite pris la direction du ring des jeunes éleveurs laitiers. La présidente d’Avenir Génétique Moselle y a accueilli le préfet pour une leçon de choses. Comment sont évalués les animaux en concours ? Marie-Claude Scharff a donc parlé de morphologie, d’aplombs et de mamelles, sans oublier le travail du meneur. La traversée des stalles a été l’occasion d’échanges en direct avec plusieurs éleveurs. Impossible d’échapper à ce moment aux arguments du président de la Fdsea sur la nécessité de se préoccuper du revenu des éleveurs. Fabrice Couturier insistait sur le prix «inacceptable» du lait à la production, en faisant la démonstration du différentiel avec nos voisins allemands.

Bien-être

Un peu plus loin sur le site de la manifestation, c’est Marc Bodo qui interpellait le préfet sur le travail quotidien des éleveurs, en matière de bien-être animal. Le secrétaire général des Ja faisait partager son mécontentement devant les commentaires relevés sur les réseaux sociaux, à la suite d’expositions professionnelles, mettant en avant des animaux. Pour l’éleveur, les concours valorisant le savoir-faire des éleveurs doivent perdurer, ils sont «une véritable opportunité pour le grand public de découvrir la réalité d’une profession soucieuse de la santé de ses animaux».

Avant de rejoindre le chapiteau accueillant la cérémonie de la remise des prix aux laboureurs, le préfet a échangé quelques instants avec le président cantonal des Ja de Rémilly. Henri Duchaux a ainsi eu l’occasion de livrer les détails de la profession de tondeur. Comme à chacune des étapes de sa visite, Laurent Touvet s’est montré très curieux de la réalité professionnelle.