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Rentrée agricole sous tension

Maximin Charpentier (pdt Chambre régionale), Xavier Bailly (pdt JA Grand Est), Fabrice Couturier (pdt Frsea), Hervé Lapie (s. général Fnsea), Arnaud Rousseau (pdt Fnsea) et Hervé Sanchez (pdt Chambre Marne). Photo Jean-Luc Stadler
Maximin Charpentier (pdt Chambre régionale), Xavier Bailly (pdt JA Grand Est), Fabrice Couturier (pdt Frsea), Hervé Lapie (s. général Fnsea), Arnaud Rousseau (pdt Fnsea) et Hervé Sanchez (pdt Chambre Marne). Photo Jean-Luc Stadler

Le président Frsea Grand Est, Fabrice Couturier a accueilli les dirigeants du monde agricole, les élus et décideurs, le vendredi 30 août,
avant l’inauguration de la 78e Foire de Châlons en Champagne.

Moisson catastrophique, fièvre catarrhale ovine (Fco), maladie hémorragique épizootique (Mhe), peste porcine aux portes de l’Hexagone, prix en berne, gouvernement démissionnaire… Tous les voyants sont au rouge pour cette rentrée agricole. L’actualité c’est aussi la campagne pour les élections Chambre qui ravive les énergies autour du collectif syndical et de son maillage territorial.

Présent à Châlons, le président de la Fnsea, Arnaud Rousseau, a délivré un message mobilisateur sans cacher qu’un certain nombre d’engagements pris par le gouvernement avant la dissolution de l’Assemblée seront difficiles à tenir «dans un contexte politique inédit». Il regrette que «personne ne parle d’Europe» depuis les élections de juin «alors que le choix du prochain Commissaire à l’Agriculture sera décisif» pour l’orientation de la Pac. Après les manifestations de cet hiver, «les paysans attendent des réponses» et la colère n’est pas dissipée. «Le monde agricole a besoin de solutions», martèle le président.

Arnaud Rousseau a salué la force et la structuration du réseau agricole du Grand Est, et a rappelé que «pour s’en sortir quand c’est difficile, il faut deux choses, avoir des racines profondes, et s’appuyer sur le collectif».

Constat implacable

Le président de la Frsea Grand Est, Fabrice Couturier, a dressé un constat implacable alors que la Foire de Châlons ouvrait ses portes, et que des tonnes d’eau s’abattaient sur le parc des expositions. Tous les éléments sont réunis pour mettre en péril les exploitations agricoles, et parfois signifier leur fin. L’élevage est particulièrement fragilisé. Fabrice Couturier en appel au soutien de l’État et du gouvernement «les besoins seront importants en trésorerie». Les producteurs bovins, ovins, caprins français sont confrontés à la Fco, et une grande campagne de vaccination est nécessaire. La course contre la montre est engagée. Sur le terrain, l’inquiétude grandit.

Le président de la Frsea s’alarme également pour la filière bio qui vient de vivre «une année culturale horrible» qui se conjugue avec «une panne des prix». Il rapporte qu’un céréalier bio a récolté son blé à 10 q/ha, vendu à un prix à peine supérieur au conventionnel. Pour lui, il est urgent de prendre un compte la réalité du marché, et que l’offre corresponde à une demande en retrait. Concernant les élections aux Chambres d’agriculture, Fabrice Couturier rappelle que «le but est de toutes les gagner, les listes Fnsea-Ja sont les seules crédibles avec un réseau complet et efficace».

Les jeunes s’installent

Le président de Ja Grand Est, Xavier Bailly, partage ce constat sur la conjoncture, mais il se veut optimiste «énormément de jeunes s’installent, et c’est positif». Il redoute, lui aussi, des problèmes de trésorerie en fin d’année. Maximin Charpentier a annoncé qu’il ne se représentait pas à la présidence de la Chambre d’agriculture Grand Est. Il entend se «dévouer à 100 %» à la ferme expérimentale Terrasolis (au nord de Reims), et son démonstrateur de bioéconomie territoriale.

Hervé Sanchez, président de la Chambre d’agriculture Marne, insiste sur la présence du monde agricole à la Foire de Châlons. L’agriculture et la viticulture «y montrent leur vrai visage», en particulier auprès des jeunes.

Secrétaire général de la Fnsea et président Fdsea Marne, Hervé Lapie s’inquiète du mal-être chez les éleveurs victimes de la dégradation de la situation sanitaire. Une épidémie Fco qui «intervient dans une année déjà bien compliquée avec des conditions météo handicapantes et des récoltes souvent très médiocres». La Fdsea sera aux côtés de tous «c’est la force des valeurs mutualistes et du collectif».