À l’initiative d’une enquête sur plusieurs cantons syndicaux de l’Est du département, Laurent Jacquot creuse la piste d’une approche collective pour le développement de la production d’énergie issue de la filière photovoltaïque.
Les adhérents Fdsea des cantons de Sarrebourg, Réchicourt, Phalsbourg, Fénétrange et Lorquin ont été destinataires d’une enquête sur les projets d’installation de panneaux photovoltaïques. Pourquoi cette initiative ?
Laurent Jacquot : «L’intérêt d’un projet d’installation de panneaux solaires questionne de nombreux agriculteurs. Ils sont sollicités par des vendeurs de solutions ou parfois en réflexion sur un projet, et s’interrogent sur la rentabilité de cette solution. Coût du raccordement, pose au sol ou sur toiture, construction ou rénovation de bâtiment, location de toiture, autoconsommation, les paramètres de réussite ou d’échec sont nombreux. Mais nous avons avant tout proposé cette enquête sur un territoire d’élevage pour apporter une solution aux éleveurs qui réfléchissent à des investissements en bâtiments d’élevage. J’ai personnellement été sollicité par des collègues en nouvelles zones vulnérables. La mise aux normes peut y être envisagée en couplant un projet photovoltaïque sur toiture».
Vous évoquez une approche collective dans votre initiative. Pourquoi cette posture ?
L. J. : «Dans les premiers échanges que j’ai eus avec les collectivités et avec un opérateur du secteur de l’énergie, nous nous sommes rapidement orientés vers la piste d’une approche collective. Cette posture serait de nature à optimiser des coûts de raccordement parfois insupportables dans un projet. Nous avons exploré les possibilités offertes par l’autoconsommation, individuellement ou collectivement. En milieu rural, devenir producteur d’énergie ouvre des perspectives si l’on considère le débouché de proximité. C’est une opportunité pour remettre les agriculteurs au cœur de la ruralité. L’appel à des sources de financement originales serait également facilité par cette approche collective».
Pourquoi le choix de ces cantons de votre réseau ?
L. J. : «Les échanges que j’ai eus avec des élus territoriaux de l’Est du département m’ont encouragé à prendre cette initiative. Ils se sont montrés ouverts aux attentes des professionnels agricoles. Mais ces échanges n’impliquent que leurs territoires. Il est raisonnable de penser que ce que nous entreprenons ici puisse faire des petits ailleurs en Moselle. La Moselle est fortement impactée par l’extension des zones vulnérables. La mise aux normes sera une problématique pour de nombreux éleveurs du département. Nous avons aussi tous entendu que le débat s’anime au niveau national autour de l’encadrement des projets photovoltaïques. J’espère que ce qui est en train de s’écrire va ouvrir des perspectives pour nous».