Vous êtes ici

Le SAV des annonces gouvernementales : les préfets en première ligne

Le 26 janvier sur le barrage de l’A 31 à Fey. Les présidents de la Fdsea et des Jeunes Agriculteurs avec le préfet de Moselle. Photo Pierre Divoux
Le 26 janvier sur le barrage de l’A 31 à Fey. Les présidents de la Fdsea et des Jeunes Agriculteurs avec le préfet de Moselle. Photo Pierre Divoux

Dès les premières mesures décidées au plus haut niveau de l’État, ce seront donc les préfets qui vont contribuer, dans leur rôle de coordination des services dans les territoires, à rendre opérationnelles les annonces du gouvernement.

C’était une demande de la Fnsea, «l’Ofb sera sous la tutelle des préfets», a annoncé le Premier ministre lors de son déplacement en Haute-Garonne le 26 janvier. En répondant favorablement sur ce point, le gouvernement ouvre la porte d’une réflexion plus large qui sera menée localement. Dans chaque département, la concertation devra conduire à «faire baisser le niveau de pression» lors des contrôles environnementaux.

Les préfets sont également missionnés par Gabriel Attal afin d’élaborer des «plans de contrôle» dans les exploitations avec un objectif de «pas plus d’un passage dans l’année».

Coordonner les services de l’État

Dès les premières mesures décidées au plus haut niveau de l’État, ce seront donc les préfets qui seront mis à contribution dans leur rôle de coordination des services dans les territoires.

Une mission qui a conduit le préfet Touvet «sans parler avant le Premier ministre», à se rendre au milieu des manifestants le 26 janvier en fin de matinée.

Sur le site de blocage de l’A31 à hauteur de Fey, le préfet de Moselle a pris le temps d’entendre les doléances de la profession agricole. Un discours qu’il connaît bien puisque depuis son arrivée dans le département, Laurent Touvet a multiplié les rendez-vous avec les responsables du syndicalisme majoritaire, dans les exploitations et sur les grands événements agricoles.

Pas de prise de parole publique pour cette rencontre. Mais plutôt un échange avec les présidents de la Fdsea et des Jeunes Agriculteurs et quelques responsables cantonaux de leurs réseaux, à l’image de cette interpellation d’Hervé Auburtin, «nous vous attendons sur des leviers où vous avez le pouvoir d’agir».

Rassurant sur son «engagement à mettre en œuvre rapidement les mesures annoncées par le Premier ministre», le préfet Touvet a témoigné du soutien populaire de l’action des agriculteurs. Un constat assorti d’une évidence, «il faut aussi que les consommateurs qui éprouvent de la sympathie pour les agriculteurs le prouvent aussi dans leurs actes d’achat».

Avec du vivant

Parmi les échanges avec les manifestants, revient systématiquement «l’incohérence entre les dates fixes du cadre réglementaire» et «le travail quotidien avec du vivant». Fabrice Couturier illustre par l’exemple de la directive nitrates, avec «paradoxalement» des situations où «la rigueur des textes conduit à l’encontre de l’objectif». Les dernières semaines, avec une météo atypique, vont entraîner des conséquences sur le niveau de lessivage. Et les évolutions de la répartition de la pluviométrie inquiètent également. «Comment, dans ce nouveau contexte climatique, respecter des calendriers d’épandage imposés pour tout le territoire ?».

Tous attendent donc de la subsidiarité locale dont le préfet se chargera d’orchestrer la mise en œuvre avec la profession.

Autre sujet, «la dépénalisation de la gestion des haies». Là encore, «avec quatorze textes législatifs pour gérer les haies, peu d’espoir de voir les agriculteurs s’engager dans la plantation, et même simplement leur entretien». Ce qui amène le président de la Fdsea à solliciter le préfet pour «initier un travail de rédaction d’un cahier des charges de plantation et d’entretien des haies, y compris avec la prise en compte des contreparties financières correspondant aux incidences sur la perte de productivité pour les parcelles concernées». Fabrice Couturier attend des collectivités «qu’elles respectent ce cahier des charges».

Renouvellement des générations

Dans tous les sujets abordés avec le préfet Touvet, se profile le défi du renouvellement des générations, avec une mise en garde du président des Jeunes Agriculteurs sur la «nécessaire attractivité du métier». Et quant aux chiffres plutôt encourageants avancés par Laurent Touvet, Julien Viville temporise. «Attention à l’effet d’aubaine de la réforme du dispositif d’aides à l’installation».