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La force du réseau

Les questions de la salle ont mené de façon dynamique l’assemblée cantonale de Vigy. Photo Lucile Hergat
Les questions de la salle ont mené de façon dynamique l’assemblée cantonale de Vigy. Photo Lucile Hergat

Les assemblées générales des cantons de Vigy et de Dieuze-Vic closent cette année 2023. La tournée cantonale reprendra après les fêtes, le 9 janvier 2024. De nombreux thèmes ont été abordés durant ces réunions grâce aux adhérents moteurs de leur assemblée générale.

Il s’agit là d’un nouvel exercice pour Mickaël Losson, élu l’année dernière président du canton de Vigy. Le défi fut relevé et aussi bien les actifs, que la section des anciens, ou encore les jeunes agriculteurs ont été représentés.

Le président, appuyé par Florent Dory, a, dans un premier temps, fait la rétrospective de l’année passée. Le canton est dynamique et, grâce à la salle de Sainte-Barbe, a pu organiser quatre réunions durant l’année 2023 portant sur la transmission, la nouvelle Pac, le renouvellement des baux de chasse et l’emploi. Des réunions rendues possibles grâce au travail des adhérents locaux.

L’entretien des cours d’eau

L’entretien des cours d’eau a été un des sujets abordés par le canton. Un sujet que tous savent délicat. En effet, un travail de la Chambre d’agriculture, avec l’Agence de l’eau, a permis, l’année passée, de clarifier les cas permettant d’intervenir sur les cours d’eau. Ce document, validé par l’Ofb, reste disponible sur demande. Malgré cela, beaucoup de travaux sont encore interdits et la grande majorité des fossés ne sont pas entretenus correctement. «Nous le voyons chez nos voisins depuis quelques semaines avec les inondations sans pareil auxquelles ils sont été confrontés. Un maire, plein de bon sens, dans le Nord, avait entretenu et effectué le travail dû sur les cours d’eau. Il a ainsi évité 60 % des inondations sur sa commune» constate Florent Dory, secrétaire général de la Fdsea. Des demandes existent et peuvent être formulées par le biais du syndicat.

Une action syndicale qui a porté ses fruits

Mickaël Losson est revenu sur la manifestation ayant eu lieu à Strasbourg en juillet dernier, lors du vote de deux textes européens. Le premier concernait l’élevage vis-à-vis des émissions industrielles et l’autre, la restauration de la nature et l’augmentation des zones Natura 2000. Le but de ce premier texte était de transcrire le modèle utilisé en industrie pour la gestion des gaz émis. Le projet initial visait les élevages bovins, porcins et avicoles avec une détention d’Ugb faible. Grâce à la mobilisation européenne et au travail des représentants, le texte a été modifié. Il ne s’appliquera plus à l’élevage bovin, et les limites relatives à l’élevage porcin et avicole sont passées respectivement à 350 Ugb  et 280 Ugb (avec une exception pour les poules pondeuses limité à 300 Ugb). Ce texte devrait entrer en vigueur en 2030, il s’agit d’une victoire mais pas totale. Les Opa continuent leur travail afin de défendre les producteurs de porcs et de volailles pénalisés par les mesures. «Ces chiffres sont loin de la réalité. Un atelier de poules pondeuses plein air est rentable et viable à partir de 30.000 poules, soit 420 Ugb. Ce texte ne permettrait donc pas à un éleveur de vivre de son travail» s’insurge un éleveur de bovins, mais aussi de volailles, présent dans la salle. Le travail n’est pas fini. Les Opa ont défendu et défendent toujours le fait que l’élevage et les activités industrielles ne peuvent être comparés et gérés de la même façon.

Zones humides

Les adhérents du canton de Dieuze-Vic-sur-Seille font part de leur exaspération à l’évocation du travail en cours sur la cartographie des zones humides par les communautés de communes et les syndicats de rivière. Le président de la Fdsea, Fabrice Couturier, explique qu’à l’issue de ce classement «les zones humides identifiées feront l’objet de nombreuses contraintes agricoles dont l’impossibilité de faire de nouveaux drainages». Le président de la Fdsea ajoute qu’en plus, au niveau européen, il existe la volonté de nouvelles zones humides. Fabrice Couturier, prévient que la Fdsea de la Moselle, s’opposera fermement à ces démarches qui font abstraction de l’agriculture.

Pac

Lors de l’assemblée générale du canton de Dieuze-Vic-sur-Seille, de nombreux agriculteurs réagissent sur le paiement des aides Pac. Plusieurs agriculteurs remarquent des paiements plus faibles que prévu. Le président de la Fdsea, Fabrice Couturier, explique que «cette baisse importante est due à des paiements sur l’écorégime plus faibles qu’annoncé, de l’ordre de 20 %, car le ministère tablait sur moins d’exploitations qui auraient fait une demande d’écorégime dans le cadre de leur déclaration Pac».

Un agriculteur, dont l’exploitation a fait un changement sociétaire, ne comprend pas : «pourquoi l’administration ne nous a toujours pas versé d’acompte pour la Pac alors que l’on a déposé le dossier via Telepac comme il se doit ?».

Fabrice Couturier confirme qu’environ 20 % des exploitants de Moselle n’ont pas pu bénéficier de leur acompte le 15 octobre dernier. Le président de la Fdsea liste les cas de figure qui posent encore problème à ce jour : exploitants de plus de 67 ans, changements sociétaires, exploitants transfrontaliers, exploitants travaillant au Luxembourg en double activité, exploitations ayant fait l’objet d’un contrôle, et quelques cas inexplicables dont les dossiers sont bloqués sans raison apparente. Les agriculteurs présents, s’ils préservent le personnel de la Ddt 57, réagissent fermement contre le ministère de l’Agriculture «face à une telle impréparation dans le cadre de l’arrivée d’une nouvelle Pac».

Toujours à Blanche-Église, un adhérent s’interroge sur le besoin de jachère dans le cadre de la Bcae 8. Fabrice Couturier précise que dans le cadre de la Bcae 8, les exploitants doivent avoir 4 % d’éléments improductifs sur leur assolement 2024 voire 3 % s’ils sont complétés de 4 % d’éléments productifs favorables à la biodiversité (lire Infopac 2023). Le président de la Fdsea explique que la Fnsea se bat toujours pour aménager la Bcae 8 sur 2024 afin d’éviter au maximum la mise en place de jachère.