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FDSEA : Dernière ligne droite des réunions cantonales

Des agriculteurs présents à Sarrebourg se plaignent des services de la Région Grand Est sur le plan de modernisation des bâtiments d’élevage et sur le paiement des Dja. Photo CEC
Des agriculteurs présents à Sarrebourg se plaignent des services de la Région Grand Est sur le plan de modernisation des bâtiments d’élevage et sur le paiement des Dja. Photo CEC

Perturbé par les actions syndicales qui se sont déroulées en novembre et janvier, le calendrier des assemblées générales cantonales de la Fdsea s’achève, cette semaine, avec le canton de Metzervisse.

À Wiesviller, Philippe Wagner a laissé sa place de président cantonal de Forbach à Guillaume Meyer. Le nouveau président est actuellement salarié au sein du Gaec du Grauberg, exploitation laitière, à Tenteling.

À Sarrebourg, Gilles Becker et Hervé Czichon ont été reconduits à la tête respectivement des cantons de Fénétrange et de Sarrebourg.

Équarrissage

Lors de la réunion du canton de Verny, les éleveurs font part de véritables dysfonctionnements de la procédure d’enlèvement d’animaux morts. «Il s’agit d’un problème récurrent qui peut traîner jusqu’à huit jours d’attente sur la ferme. Sanitairement, c’est scandaleux et pour l’image sur nos fermes, ce n’est guère mieux». Florent Dory confirme que «dans d’autres secteurs du département, ce genre de problème se présente aussi et qu’il faut appeler la Fdsea ou le Gdds quand vous êtes confronté à ces délais anormaux».

Nuisibles

À Verny, les corbeaux, pigeons et ragondins ont fait débat. En effet, «les cultures sont régulièrement ravagées par les corbeaux et pigeons à la période des semis mais leur dortoir se situe à Metz» expliquent les adhérents. «Il faut coordonner des actions avec la mairie de Metz afin de traiter le problème dans les zones où sont les nids, les usagers de la ville de Metz subissent également les désagréments dus à leur présence» répond Jean-Baptiste Kaiser, secrétaire général adjoint de la Fdsea. Le président cantonal de Sarrebourg, Hervé Czichon, demande que sur la gestion des corvidés, il y ait davantage d’agriculteurs qui s’engagent dans le suivi des cages pour que la charge de travail soit mieux répartie qu’aujourd’hui.

Les agriculteurs exploitant en bords de Seille connaissent de nombreux dommages de ragondins et interrogent les représentants du syndicat sur les moyens de lutte. Enfin, le sanglier est aussi évoqué, les bords d’autoroute n’étant pas chassés, les accotements deviennent ainsi des zones refuges. «N’y a-t-il pas moyen d’organiser une fermeture d’autoroute pour une action de chasse ou alors de mettre des cages à sangliers comme cela a pu être fait ailleurs ?». Fabrice Couturier rappelle que «la cage à sangliers est une demande de longue date portée par la Fdsea au préfet, qui reste réticent à ce jour. Nous continuerons de porter cette demande».

Agriculture biologique

À Sarrebourg, un agriculteur s’interroge sur la taille de l’enveloppe financière à l’agriculture bio : «50 millions d’euros au final, c’est environ 900 euros par exploitation et cela ne permettra pas de sauver la filière bio».

Lors de l’assemblée des cantons de Forbach et Sarregue-mines, Philippe Wagner fait part de son opposition à la position de la Région Grand Est sur l’agriculture biologique : «pourquoi continuer à orienter vers le bio de nouvelles fermes alors que le marché est saturé avec des débouchés qui n’absorbent plus la production». Un agriculteur enfonce le clou en remarquant que la position de la Région est incohérente car elle ne répond même pas à l’obligation de fourniture de 20 % de produits bio dans ses cantines scolaires. Le secrétaire général de la Fdsea considère que «le vrai sujet, ce sont les débouchés et le prix des produits bio plutôt que les aides à la production bio».

Phyto

Face au travail de la Fnsea et des Ja sur la remise à plat d’écophyto, Florent Dory explique que la position de la France, championne de la surtransposition par rapport à la réglementation européenne, n’est plus tenable pour les agriculteurs. Un agriculteur du canton de Sarreguemines, qui exploite également en Allemagne, explique qu’il voit au quotidien le manque d’harmonisation entre les États membres : «cela devient compliqué pour moi de gérer mes traitements avec des homologations qui varient entre la France et l’Allemagne».

Accords de libre-échange

La Fnsea et les Ja travaillent pour imposer l’effectivité des clauses miroirs. À Epping, on ne comprend pas la position européenne «qui autorise l’importation de produits alimentaires ne respectant pas nos règles européennes». Plusieurs agriculteurs font part de leur scepticisme sur ce dossier et doutent d’une réelle volonté de changement des élus européens. Un agriculteur voudrait que les médias jouent mieux leur rôle d’information sur le sujet et «que l’on informe les consommateurs à la télévision au 20 h sur la qualité réelle des produits importés en Europe et sur l’absence de contrôle qui en découle».

Abattoir

L’assemblée commune des cantons de Fénétrange et Sarrebourg a permis à Gilles Becker, président cantonal de Fénétrange, de faire un point d’actualité sur l’abattoir de Sarrebourg : «pour 2023, l’abattoir de Sarrebourg a totalisé 8.000 tonnes équivalent carcasse pour environ 3.000 utilisateurs dispersés sur les départements de Moselle, Meurthe-et-Moselle, Vosges, Bas-Rhin et Haut-Rhin. La prestation multi-espèces est fortement appréciée par les agriculteurs en circuit court».

Chemins pédestres

À Verny, les agriculteurs profitent de la présence de la juriste de la Fdsea pour aborder le sujet des voies partagées. «Du jour au lendemain, nous découvrons qu’un chemin rural est transformé en chemin pédestre, macadamé avec mise en place de barrières. Par la suite, il faut prendre contact avec la mairie pour avoir les clés le jour où on veut aller dans nos parcelles et bientôt, les promeneurs nous reprocheront de salir ces voies qui, à l’origine, sont agricoles». Les représentants de la Fdsea insistent sur le fait «qu’il faut prendre contact avec le service juridique de la Fdsea quand vous avez connaissance de ce type de projet afin d’être accompagné au mieux et d’éviter des contraintes pour l’activité agricole».

Le canton de Metzervisse connait également une prolifération de ces voies partagées. Avec les beaux jours qui arrivent, les adhérents font le même constat, les promeneurs et cyclistes se pensent tout permis et surtout prioritaires. «L’été dernier, nous avons eu plusieurs fois des animaux qui sont sortis de leur parc à cause de chiens leur ayant couru après. Les propriétaires n’ont pas le contrôle de leurs animaux et après, c’est nous qui devons courir après et assumer les pertes même dans certains cas. Semaine dernière, j’ai été dans mes champs en tracteur et j’ai croisé une dizaine de vélos. Eux ne se sont pas décalés, j’ai dû moi m’arrêter et me mettre de côté», déplore un éleveur. Le sujet est préoccupant et Marc Schlemer ne peut que prodiguer le même conseil, être vigilant, prendre des photos en cas d’infraction et ne pas hésiter à appeler le service juridique en cas de besoin.

Recyclage

Les manifestations ont soulevé un autre problème du département, le recyclage des pneus. En effet, depuis maintenant quelques années, une opération pneus aurait dû être menée par la Chambre d’agriculture. Or, les pneus s’entassent dans les fermes. Avec l’arrêt ou la diminution des troupeaux bovins, de moins en moins d’exploitants les utilisent pour couvrir leur silo.  La communauté de communes de l’Arc Mosellan ainsi que celle de Bouzonvillois Trois Frontières organisent en partenariat avec la Chambre d’agriculture une collecte de pneus à l’automne. «Nous allons mettre à disposition deux sites pour mener à bien la collecte, les silos de Kœnigsmacker et de Ritzing» complète Christian Sondag, président de Lorca. Avec cette initiative, les com’com espèrent donner l’envie à d’autres territoires de mener l’opération.

Document unique d’évaluation des risques professionnels

Devant les adhérents des cantons de Volmunster et de Rohrbach-les-Bitche, Florent Dory rappelle un certain nombre de contraintes qui pèsent sur les employeurs de main-d’œuvre. Concernant le document unique d’évaluation des risques professionnels (Duerp), le secrétaire général de la Fdsea explique que le syndicat tient un outil performant, Systera, à la disposition de ses adhérents. Cédric Coillot se connecte devant les adhérents sur Systera pour une démonstration expliquant sa facilité de prise en main.