Vous êtes ici

De riches échanges pour clôturer l’année 2022

Le Mercosur fait réagir les éleveurs présents à Delme qui refusent que l’on sacrifie l’agriculture française pour vendre des voitures ou des avions. Photo Cédric Coillot
Le Mercosur fait réagir les éleveurs présents à Delme qui refusent que l’on sacrifie l’agriculture française pour vendre des voitures ou des avions. Photo Cédric Coillot

Pour finir les assemblées cantonales de 2022, avant la pause des fêtes de fin d’année, les cantons de Delme/ Château-Salins et Dieuze/Vic-sur-Seille se sont réunis respectivement les 14 et 16 décembre.   

Lors de l’assemblée cantonale de Delme/Château-Salins, Claude Risse, ancien président cantonal, incite les agriculteurs présents à compléter l’enquête annuelle de la Fdsea sur les Espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (Esod). Christophe Niedercorn, en charge du dossier chasse à la Fdsea avec Marc Schlemer, salue «le travail mené en concertation avec la Fredon Grand Est et le Conseil départemental de la Moselle, sur la régulation des corvidés, au travers d’un réseau de cages».

Les élus de la Fdsea rappellent dans toutes les assemblées la possibilité d’opération de tirs collectifs en lien avec les communes : Fabrice Couturier invite les agriculteurs en recherche de modèles d’arrêtés municipaux à contacter les services de la Fdsea.

Sangliers

À Delme, Christophe Niedercorn considère que la baisse des dégâts dus aux sangliers traduit l’efficacité du nouveau schéma cynégétique départemental. Dans le cadre de la discussion sur le renouvellement des baux de chasse, en février 2024, des agriculteurs s’interrogent pour savoir si l’ensemble des lots trouveront encore preneurs.

Fabrice Couturier invite les chasseurs à tendre les bras aux jeunes des villages, passionnés par la chasse et qui ont peu de moyens.

Photovoltaïque

Un adhérent du canton de Delme réagit face aux règles des bâtiments de France : «je veux mettre du photovoltaïque sur toiture mais la proximité d’un site classé, à coté de mes bâtiments, m’impose des obligations ubuesques : il faudrait des panneaux photovoltaïques de couleur rouge qui ne se trouvent même pas sur le marché ou bien à une valeur sans intérêt économique et en plus il n’y a pas de rendement».

Le député Di Filippo à l’écoute

Les agriculteurs ont pu profiter de la présence du député de la 4e circonscription de la Moselle afin de lui faire part de leurs inquiétudes. La première question fut portée sur le calcul des retraites. Cette décision est encore en cours de validation au sénat, mais devrait être appliquée en 2026 et non 2024. Ce nouveau calcul permettrait de prendre en compte les vingt-cinq meilleures années et non les dernières. De ce questionnement découle un autre problème évident, la succession. Un adhérent reprend «le prix du foncier n’a de cesse d’augmenter, ce qui n’aide pas les jeunes à s’installer». Le député en est conscient, cependant, il n’a pas de solution miracle à apporter. Il reste en alerte sur le sujet et sur les solutions envisageables.

Le renouvellement des générations est un dossier certes complexe, mais l’un des plus importants en zone rural avec l’âge des populations vieillissantes. Florent Dory, secrétaire général de la Fdsea, profite de la présence de Fabien Di Filippo afin de lui faire part de ses craintes : «notre métier change, il est de plus en plus administratif. Nous avons déjà, suite au Covid, des agriculteurs qui se sont renfermés sur eux-mêmes. Avec toute la complexité qu’on nous ajoute, nous avons peur que beaucoup décrochent encore».

Les adhérents ont complété la remarque de Florent Dory par le manque de communication de la part de la Ddt au sujet, entre autre, des zones de captage ou encore de la transmission de la gestion du Pcae et de la Dja par la grande région. Le député en a pris note afin de le faire remonter au niveau du département. Soucieux du bien-être des agriculteurs de sa circonscription, il se veut à leur écoute, et a pris note des nombreuses remontées du canton.

Un  projet viticole à l’arrêt

Victor Barbier est fraîchement installé sur un vignoble à Vic-sur-Seille. Il profite de l’assemblée générale de la Fdsea et la présence de Fabien Di Filippo pour faire part du souci rencontré par les vignerons de Vic-sur-Seille. Le village fait partie de l’appellation vins de Moselle. Un autre agriculteur possède également des vignes sur le bourg, et trois autres personnes souhaiteraient se lancer dans l’aventure.

Actuellement, le village dispose de 70 hectares classés en tant que vigne et permettant l’obtention de l’Aoc vins de Moselle. Or, à l’heure actuelle, seulement 8,5 hectares sont cultivés. Le reste des parcelles s’est transformé en friches agricoles, suite au changement d’habitudes des populations. Ces parcelles ayant comme nature première la vigne, ont permis à ce groupe d’agriculteurs d’avoir le soutien de la Ddt, de la commune ainsi que de nombreux autres acteurs du territoire dans leur projet de réhabilitation.

Un seul organisme s’y oppose fermement, la Dreal. «La Dreal veut nous imposer une situation provoquée par le manque d’entretien des parcelles comme étant une normalité. Ces parcelles étaient autrefois des vignes et des vergers de nos jours abandonnés. Le défrichage permettrai un juste retour à leur état initial», s’exprime le viticulteur. Une étude d’impact est demandée à la parcelle cadastrale, ce qui représente un nombre considérable de parcelles étant donné que le secteur n’est pas remembré. Le groupement de vignerons souhaiterait une étude au niveau de la Moselle et non par parcelle cadastrale. La seule personne pouvant agir sur cette décision est la préfète de région. Le député, ayant pris connaissance de l’affaire, leur proposent son soutient afin d’accélérer une possible future rencontre avec la préfète de région et de défendre ce projet, permettant de dynamiser le territoire ainsi que la création d’emplois.

Une nouvelle filière

Quelques agriculteurs du secteur ont déjà intégré les betteraves sucrières dans leurs rotations. C’est pourquoi Thierry Demange a trouvé le moment opportun pour faire connître la filière et son fonctionnement aux adhérents du canton. Un représentant de la coopérative Cristal Union, anciennement Erstein avant leur fusionnement en 2006, a ainsi fait le déplacement pour promouvoir cette production. Cela a permis aux adhérents du canton d’avoir une présentation sur le fonctionnement de cette coopérative mais aussi son historique, avec les bons et les mauvais moments qu’elle a traversés depuis sa création.

La présentation comprenait également une partie économique, très importante pour les exploitants. Les marges brutes ainsi que les avantages sur les dérivés ont été abordés. Cette nouvelle culture a comme autre avantage de ne pas engendrer un coût de mécanisation supplémentaire car la coopérative s’occupe de la partie récolte et transport. L’intervenant a également évoqué les bonnes conditions de plantation, des sols pas trop argileux ou l’on peut intervenir même au mois d’octobre, malgré la pluie. La rotation est également une part importante dans cette culture, un retour dans la même parcelle n’est pas conseillé avant cinq ans. Les adhérents se sont montrés très à l’écoute de cette présentation, qui pour certains les a convaincus de sauter le pas.