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Crise agricole : Des annonces considérées comme «un premier pas»

«Il y a enfin une prise de conscience de la gravité de la situation, mais une réponse qui devra être complétée», prévient le président de la Fdsea. Photo Pierre Divoux
«Il y a enfin une prise de conscience de la gravité de la situation, mais une réponse qui devra être complétée», prévient le président de la Fdsea. Photo Pierre Divoux

Alors que Jeunes Agriculteurs et la Fnsea alertent sur l’urgence de la situation dans les exploitations agricoles, Michel Barnier a communiqué sur une série de mesures. Mais pour le président de la Fdsea, «le compte n’y est pas».

 

Lors de son déplacement au Sommet de l’Élevage, Michel Barnier a communiqué sur une série de mesures pour tenter de répondre à l’urgence de la situation du monde agricole.

Alors qu’il s’apprêtait à ouvrir une réunion du Bureau de la Fdsea ce lundi 7 octobre à Metz, Fabrice Couturier a commenté ces annonces du Premier ministre et de sa ministre de l’Agriculture.

«Depuis plusieurs mois, Jeunes Agriculteurs et la Fnsea alertent sur l’urgence de la situation dans les exploitations agricoles : baisses historiques des rendements, maladies, trésoreries dans le rouge, moral des agriculteurs au plus bas», rappelle Fabrice Couturier. «Depuis le début de l’été, s’y est ajoutée la vague de Fco 3 que les éleveurs ovins et bovins prennent de plein fouet», précise le président de la Fdsea.  Face à cette situation qu’il qualifie «d’explosive», la visite du Premier ministre et de la ministre de l’Agriculture, au Sommet de l’Élevage, étaient attendue par une profession «impatiente de voir la fin de l’immobilisme politique sur les sujets agricoles».

Prise de conscience

«Ce déplacement à Cournon au contact des éleveurs marque enfin une prise de conscience du gouvernement et sa volonté de concrétiser les engagements pris dans le cadre des mobilisations de l’hiver dernier», constate Fabrice Couturier. Mais l’élu partage l’analyse de la Fnsea et de Jeunes Agriculteurs, «le compte n’y est pas».

«Ces premières annonces doivent être considérées comme un premier pas. Nous savons dès à présent qu’il faudra majorer le montant de l’enveloppe budgétaire consacrée à l’indemnisation des pertes». Pour couvrir les pertes réelles directes et indirectes des éleveurs touchés par le sérotype 3, les 75 millions d’euros, annoncés par Michel Barnier le 4 octobre, ne suffiront pas. «Nous n’avons qu’une vision partielle de la situation aujourd’hui». Et de rappeler que la Fco 3 n’est pas encore prise en compte dans les dispositifs actuels d’indemnisation au-delà du diagnostic. «Nous allons travailler aujourd’hui avec les membres du Bureau de la Fdsea pour diffuser largement un questionnaire d’évaluation des conséquences de la maladie dans les élevages», annonce Fabrice Couturier.

Prêts garantis

Le Premier ministre a également annoncé vouloir mettre en place des prêts garantis par l’État lors de sa visite au Sommet de l’élevage. «Nous allons organiser ce dispositif de prêts à taux garantis par l’État pour les exploitations qui en ont besoin», a-t-il déclaré à la presse. «La Fnsea porte cette demande depuis plusieurs mois pour renflouer les trésoreries des exploitations en difficulté», souligne Fabrice Couturier. «Le Bureau de la Fdsea travaille depuis plusieurs semaines avec le Cefigam pour préparer une rencontre avec la Région Grand Est sur un dispositif comparable et complémentaire». Fabrice Couturier évoque des annonces concrètes que devrait faire Franck Leroy à l’occasion de la prochaine inauguration du salon Agrimax à Metz.

Urgence

«Des mesures d’urgence sont impératives pour donner de l’oxygène aux agriculteurs», martèle Fabrice Couturier. Cependant, Jeunes Agriculteurs et la Fnsea constatent avec regret que l’agriculture reste une victime collatérale des atermoiements politiques de ces derniers mois. Dans l’attente de la reprise des travaux parlementaires sur la Loi d’Orientation Agricole par les sénateurs, ils insistent sur «l’impérieuse nécessité d’aller plus loin avec des mesures fortes à destination des agriculteurs dans le cadre du Projet de Loi de Finances», conformément aux engagements pris ce printemps. Il y a urgence.