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Au cœur du dispositif d’installation

Jonathan Nondier, président du Pai de Moselle, souhaite «augmenter la communication autour des missions du Pai». Photo Pierre Divoux
Jonathan Nondier, président du Pai de Moselle, souhaite «augmenter la communication autour des missions du Pai». Photo Pierre Divoux

Le Point d’Accueil Installation (Pai) de Moselle braque les projecteurs sur sa mission : accueillir tous les porteurs de projets d’installation en agriculture.

Alors que la concertation des professionnels et des parties prenantes autour du Pacte et la loi d’orientation et d’avenir agricoles (Ploa) s’achève, avec au cœur du dispositif l’installation et la transmission, le Point d’Accueil Installation (Pai) de Moselle tenait son assemblée générale ce 31 mai.

Et si le parcours à l’installation et à la transmission semble voué à d’importants remaniements -l’idée de fusionner en un guichet unique  les Pai et les Pit (information transmission) et d’inclure un volet formation fait l’unanimité- rien de surprenant à ce que Jonathan Nondier ait proposé de tenir les travaux de son assemblée générale dans l’enceinte d’un établissement de formation.

Le président du Pai de Moselle a donc été accueilli par la directrice du lycée agricole de Courcelles-Chaussy. Inscrivant l’institution qu’elle pilote comme un acteur engagé dans «le défi du renouvellement des générations», Caroline Cibert a rappelé son autre mission de «montée en compétence des exploitants agricoles comme des salariés d’exploitations». Quant au renouvellement des générations, Caroline Cibert soulignait le rôle des établissements de formation pour «élargir le vivier de recrutement». Un levier déjà bien intégré par Jonathan Nondier soucieux d’affirmer le Pai de Moselle comme «premier maillon de tous les porteurs de projets d’installation en agriculture, quel que soit votre âge, ou votre production».

Le Pai pour quoi ?

On recrute donc à 360 degrès pour passer la vague des cessations d’activité dans le secteur agricole. Pour illustrer l’enjeu, le président du Pai de Moselle a fait les comptes, «dans 6 ans, 50 % des chefs d’exploitations seront en âge de prendre leur retraite».

«Structure pivot pour accueillir les porteurs de projets», le Pai a concentré son activité en 2022 sur la communication au travers de différents évènements, «des moments de rencontre avec les partenaires», a expliqué Jonathan Nondier. L’objectif, faire connaître et identifier les missions du Pai.

Quelles sont les missions du Pai ? On l’a dit, il a vocation à Accueillir tous les porteurs de projets en agriculture. L’accompagnement consiste en premier lieu à «un état des lieux du projet à l’instant t et une présentation du dispositif à l’installation et des démarches qui l’accompagnent» explique Jonathan. Le candidat se voit également présenter les différentes aides accessibles en fonction de son profil. Le porteur de projet est ensuite orienté vers les différentes structures utiles à la construction de leur attentes. Enfin, il se voit remettre l’autodiagnostic, outil de réflexion dédié aux porteurs de projets.

«En 2022, ce sont 102 autodiagnostics qui ont été distribués» a témoigné Laurent Soucat, chargé de mission Pai de Moselle. En retour, 86 ont été recueillis. Le profil des porteurs de projets témoigne d’une forte prépondérance de salariés (99) agricoles (50) ou non (49), avec un âge moyen de 30 ans. Majoritairement des hommes (68 %), ils sont issus du monde agricole pour 57 % d’entre eux. Cette même année, la Moselle a connu 52 installations aidées. Et là, les femmes bousculent la statistique. Elles représentent 54 % des installations en 2022. Le phénomène sociétaire pèse 69 % des réalisations de projet dont 8 % dans un contexte hors cadre familial.

Concernant le type de productions, la Moselle reste fortement empreinte du triptyque «cultures de vente, bovin viande et bovin lait» qui totalise 57 projets concrétisés en 2022. Laurent Soucat a attiré l’attention sur les installations en aviculture qui, avec onze projets réalisés, se taillent une belle place.

Quel objectif pour le Pai ?

La déclinaison des objectifs du Grand Est en 2023, fixe un point de repère à 50 installations pour la Moselle. Pour l’atteindre, Jonathan Nondier souhaite «augmenter la communication autour des missions du Pai». Un travail qui porte ses fruits puisque «à ce jour, déjà quarante-trois rendez-vous ont été assurés au Pai». Trente-quatre porteurs de projets sont inscrits au stage 21 h, et vingt-trois installations ont été validées en comité régional.

Du changement

Les participants aux travaux de l’assemblée générale du Pai de Moselle ont aussi profité d’une présentation des changements à venir pour l’installation en agriculture. Ces changements s’inscrivent dans un contexte où il reste encore quelques semaines au ministère de l’Agriculture pour bâtir le Pacte et la loi d’orientation et d’avenir agricoles (Ploa) qui, d’après sa feuille de route, doivt être présenté «à l’été». L’examen du projet de loi est attendu au Parlement à la rentrée.

En préambule de ces évolutions, la Région Grand Est, maintenant en charge de l’installation après le transfert de compétences des Ddt,  a présenté les évolutions de la Dja et en premier lieu, les dispositifs d’aides à l’installation financés par la Région Grand Est.

Les évolutions attendues à compter de septembre 2023 ont également été détaillées avec en particulier les aides cofinancées Région et fonds européens (Feader) que sont l’Aia (aide à l’installation en agriculture), ce qui consiste en la poursuite de la Dja. Et l’Aina (aide à l’installation des nouveaux agriculteurs) destinée à accompagner les porteurs de projets âgés de 41 à 50 ans (inclus). Enfin, un dispositif doit compléter le tableau (Sria) pour les porteurs de projets dont les activités ne sont pas éligibles à l’Aia et l’Aina.