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AG CAAAM : La der pour le président Gabriel Contelly

Le président de la Caisse Accidents Agricole de la Moselle, Gabriel Contelly, entouré de son directeur Paulo Viana, et du deuxième vice-président, Laurent Vivenot. Photo Pierre Divoux
Le président de la Caisse Accidents Agricole de la Moselle, Gabriel Contelly, entouré de son directeur Paulo Viana, et du deuxième vice-président, Laurent Vivenot. Photo Pierre Divoux

La 136e assemblée générale de la Caisse d’Assurance-Accidents Agricole de la Moselle a été la dernière pour Gabriel Contelly. Au bilan de sa présidence, la croisade lancée contre les causes de sinistres.

Les délégués de la Caisse Accidents se sont retrouvés le 24 avril à Augny pour les travaux d’assemblée générale de l’organisme social. 2025 marque la fin d’une mandature pour l’institution. Comme bon nombre d’administrateurs et de délégués, la limite d’âge oblige à tourner une page. Ainsi, le président Gabriel Contelly cédera sa place le 3 juin prochain lors de l’installation du nouveau Comité directeur. L’occasion lui était donnée d’un bilan où il a souhaité «relever deux points que je considère essentiels».

Le premier concerne la gestion financière de l’institution. «Nous avons réussi à maintenir l’équilibre financier de notre Caisse sans avoir à augmenter la cotisation foncière», s’est félicité Gabriel Contelly, avant d’ajouter, «au contraire, nous avons été en mesure de baisser cette cotisation à plusieurs reprises».

Le second s’attache au cœur de métier de la Caisse, la prévention. «Nous avons également renforcé notre mission de prévention en accroissant les aides financières et en recrutant une deuxième conseillère en prévention», rapportait le président, soulignant par là même «des réalisations à mettre au crédit d’un collectif».

Un réseau partenarial

Mais au-delà de son bilan de mandature, Gabriel Contelly s’est beaucoup plus attardé sur des préconisations à destination des futurs membres du Comité directeur.

Dans ses propositions, figurait en première place un «impératif, poursuivre l’investissement dans la prévention». «Il est préférable d’éviter les accidents plutôt que de les indemniser», insistait le président sortant. Pour lui ce travail de fond est l’affaire de tous, aussi il encourageait à poursuivre «le développement de notre réseau partenarial», mentionnant entre autres la «relation étroite avec la Msa Lorraine» ou encore les établissements scolaires. Dans ce sens, il lançait un appel auprès «de toutes les bonnes volontés», citant «les assureurs, les coopératives, les organisations syndicales, les Opa».

Autre préconisation faite à la future équipe, «poursuivre l’engagement de la Moselle dans les travaux du Gie». Alsaciens et Mosellans -ils sont trois départements à partager la spécificité de ce régime social- ont mutualisé des services depuis plusieurs années. Gabriel Contelly y voit des enjeux majeurs.

Une croisade

Mais ce que retiendront les délégués de cette 136e assemblée générale de la Caisse d’Assurance-Accidents Agricole de la Moselle, c’est la campagne de l’institution lancée contre les causes de sinistres.

Quel constat ? «Les accidents du travail sont des drames», a affirmé le président depuis la tribune avant de faire prendre acte qu’il n’y a «que des victimes : l’accidenté, l’entourage, l’exploitation» et «en dernier lieu, la collectivité qui prend en charge les conséquences».

La sinistralité en Moselle représente 771 dossiers ouverts en 2024. Elle cumule l’ensemble des catégories de ressortissants de la Caisse. Ainsi, le directeur Paulo Viana recensait la répartition suivante, 471 dossiers de salariés, 90 dossiers d’élèves des lycées agricoles et 210 dossiers de non-salariés.

Malheureusement, l’institution «déplore un accident mortel en 2024», rapportait Gabriel Contelly.

Convaincue qu’il ne s’agit pas là d’une fatalité, la Caisse d’Assurance-Accidents Agricole de la Moselle part en croisade contre les causes des sinistres. «Il n’est pas acceptable, il n’est pas normal de mourir au travail», affirmait son président avant de livrer aux délégués une conviction «l’investissement dans la prévention demeure une priorité». Son objectif, «réduire le nombre et la gravité des accidents du travail».

Quant aux moyens pour y parvenir, la Caisse d’Assurance-Accidents Agricole de la Moselle travaille, avec ses partenaires, à «une nécessaire prise de conscience individuelle».

À l’occasion d’une précédente réunion professionnelle, les intervenants de la Caisse Accidents avaient invité les participants à déconstruire collectivement cette norme qui voudrait qu’en agriculture, le modèle imposerait la prise de risque. Une “norme sociale” où, le risque tout serait plus fort, plus viril et qui influencerait notre perception du risque et par voie de conséquence, notre prise de décision.

La prévention

La palette des services proposés pour améliorer l’anticipation des risques se décline dans plusieurs axes. Le conseil en prévention avec par exemple l’accompagnement à la rédaction du Document unique des risques (Duerp). Paulo Viana citait également les études et l’aménagement des postes de travail avec par exemple les dispositifs de contention.

Plus généralement, la Caisse propose de travailler sur l’amélioration des conditions de travail, comme l’utilisation de l’exosquelette. Des sessions de sensibilisation et formations à la sécurité sont proposées en formation initiale et continue en collaboration avec les établissements scolaires agricoles. Le directeur de la Caisse Accidents a également évoqué le travail de promotion de la santé et sécurité au travail prenant la forme d’animation de réunions d’information.

Plus trivialement, la Caisse d’Assurance-Accidents Agricole de la Moselle accompagne la prévention par des aides financières.

En 2024, 1.357 bénéficiaires se sont vu allouer un montant total de 156.310 euros. On y retrouve l’accompagnement dans l’acquisition de couloirs de contention, de sièges de tracteurs ou encore de harnais anti-chute.

Travaux en hauteur

Plusieurs accidents attribués à des chutes pendant des travaux en hauteur ont été déplorés en 2024. Malheureusement, l’un d’entre eux a été mortel.

Pour apporter une réponse concrète aux agriculteurs confrontés aux risques de chute de hauteur lors des interventions ponctuelles sur une toiture, la Caisse met à disposition gratuitement des kits Sécuriplacs. Les Sécuriplacs s’assemblent soit en ligne pour créer un cheminement sur une toiture, soit en “U” pour entourer une plaque à remplacer. La Caisse d’assurance-accidents agricole a acheté dix kits Sécuriplacs pour une valeur totale de 15.000 euros. Les kits sont prépositionnés chez des agriculteurs, dans des Cuma ou à la Caisse qui propose un mode opératoire sécurisé. Il a aussi été mis en place une aide spécifique à l’installation de filets anti-chute en sous toiture.