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«Halloween pour nous, c'est tous les jours»

Une vingtaine de tracteurs étaient stationnés devant la sous- préfecture de Sarreguemines. Photo DR
Une vingtaine de tracteurs étaient stationnés devant la sous- préfecture de Sarreguemines. Photo DR

Les Jeunes Agriculteurs de Moselle manifestaient à Sarrebourg et Sarreguemines.

Jeudi 31 octobre, les Ja57 se sont donné rendez-vous devant les sous-préfectures de Sarrebourg et de Sarreguemines pour une mobilisation surprise.

Après l’acte 1, qui a marqué la reprise des mobilisations le 22 octobre dernier avec une quinzaine d’actions dans tout le département, les Jeunes Agriculteurs poursuivent leurs actions crescendo. Au total, ce sont 65 agriculteurs qui ont fait le déplacement, des cantons de Bitche, Sarrebourg et Albestroff avec les panneaux de leur commune, rappelant le mouvement de l’hiver dernier «on marche sur la tête».

De multiples banderoles ont été accrochées aux grilles et balcons des sous-préfectures, sur lesquelles on pouvait lire : «halloween : notre quotidien», «Peur des sorcières NON, peur du gouvernement OUI», «un suicide tous les deux jours, qui demain ?» ou encore «Merci la Fco» à côté du corps d’un veau, victime de la maladie.

En effet, l’hiver s’annonce rude pour l’agriculture. Pour les productions végétales, les céréales, les fruits et légumes, le printemps très humide a conduit à des récoltes médiocres. Quant aux éleveurs, la Fièvre catarrhale ovine (Fco) n’a épargné personne : mortalité, avortements, stérilité, chute de production laitière… à cela s’ajoute une crise sociale profonde, les agriculteurs sont de moins en moins nombreux et manquent d’horizon : faire des projets oui, mais quel sera le contexte économique, politique, sanitaire dans 2 ans, 5 ans, 10 ans ? La situation déjà précaire arrive à un véritable point de bascule. Sans compter que les aides accordées sont largement insuffisantes.

«On n’en peut plus de subir, on réclame des gestes, pas des promesses».

Les Jeunes Agriculteurs déplorent l’inaction de l’état et souhaitent obtenir plus de vaccins et des indemnisations pour les cheptels touchés par la Fco. Parmi leurs autres revendications, ils souhaitent également obtenir des prix de vente en cohérence avec le coût de la production, un problème qui risque de s’accentuer avec le retour des discussions autour de l’accord de libre-échange avec les pays du Mercosur.

La colère gronde toujours en Moselle. Marc Bodo, secrétaire général des Ja57, prévient : «si rien ne bouge d’ici 15 jours, une nouvelle mobilisation aura lieu».