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Le préfet sur le terrain

Le préfet, accompagné des responsables de la Ddt ont pu constater que les couverts spontanés sont bien homogènes et fortement développés alors qu’une parcelle voisine semée en Cipan le 7 août, peine à couvrir le sol. Photo YD
Le préfet, accompagné des responsables de la Ddt ont pu constater que les couverts spontanés sont bien homogènes et fortement développés alors qu’une parcelle voisine semée en Cipan le 7 août, peine à couvrir le sol. Photo YD

Mardi 17 septembre, Laurent Touvet, préfet de la Moselle, s’est rendu sur le terrain à Gravelotte, pour rencontrer les représentants de la Fdsea.

Faisant suite à une demande de dérogation concernant l’implantation des Cipan portée par la Fdsea de la Moselle et les Jeunes Agriculteurs, le Préfet de la Moselle s’est rendu sur la ferme du Verlin à Gravelotte le 17 septembre. Cette rencontre a été l’occasion pour les représentants de la Fdsea d’aborder les différents sujets d’actualité qui préoccupent les agriculteurs mosellans en ce moment.

Le premier sujet à l’ordre du jour était la réponse du représentant de l’État à la demande de dérogation à l’implantation des Cipan. Les élus de la Fdsea ont porté, dès le mois d’août, la demande de déroger à l’obligation d’implantation de Cultures Intermédiaires Piège à Nitrates. Comme le précise Denis Simon, membre du bureau de la Fdsea, «nous ne demandons pas une dérogation à la présence, mais uniquement à l’obligation d’implantation. Les couverts spontanés se sont parfaitement développés cette année et couvrent bien plus les sols que des couverts implantés».

En effet, les services de la Ddt, accompagnés par le préfet ont pu constater deux parcelles qui illustrent parfaitement les propos du représentant de la Fdsea. Les arguments, tant écologiques qu’économiques ont été exposés par les agriculteurs présents, mais le préfet, secondé par les représentants de la Ddt évoquent la réglementation et l’impossibilité d’émettre une dérogation globale et collective permettant de respecter la réglementation. Il faudrait déposer des demandes individuelles, justifier d’un couvert suffisamment couvrant et cela ne permettrait pas d’épandage d’effluents. «Nous sommes bien dans la suite logique de la simplification mise en marche suite aux actions syndicales de l’hiver dernier» réagit de manière ironique un agriculteur du canton, avant d’ajouter que «finalement, la réponse ne correspond plus trop aux annonces effectuées au concours de labour fin août».

Les agriculteurs présents ont également tenu à préciser à Laurent Touvet que «la théorie c’est une chose, mais la pratique c’est différent ! Lorsque le climat ne permet pas de travailler les parcelles, la logique d’implantation de couverts n’est pas forcément la plus opportune pour avoir des couverts piège à nitrates».

Sujets d’actualité

Cette sortie sur le terrain a également permis aux représentants du monde agricole de sensibiliser le préfet sur d’autres sujets. La conjoncture extrêmement difficile que traverse l’agriculture mosellane a été évoquée et il est indispensable que des mesures d’accompagnement soient mises en œuvre au plus vite. Laurent Touvet a réagi en évoquant «la mise en œuvre du dégrèvement de la Tfnb qui devrait intervenir rapidement avant la date de paiement des fermages».

Fabrice Couturier a porté la demande «d’un dégrèvement collectif, aussi bien sur les terres que les prés et à hauteur de 100 % pour les communes reconnues en état de catastrophe naturelle suite à l’épisode du 17 mai». la réponse est attendue dans les jours à venir.

Le paiement des acomptes des aides Pac est également abordé, «une grande partie des déclarants mosellans percevront un acompte de 70 % des aides du premier pilier au 15 ou 18 octobre, ceux qui ne pourront pas en bénéficier seront ceux qui n’ont pas pu résoudre leurs problèmes de feux rouges et doublons avant la date de mise en paiement», explique Claude Souiller, directeur de la Ddt.

Le président de la Fdsea a également abordés les sujets qui minent le moral des éleveurs ces dernières semaines avec la présence de la Fco et les problèmes de collecte de la société Atemax durant cet été. Pour la Fco, Fabrice Couturier s’inquiète «de l’avenir des troupeaux mosellans, du sentiment d’abandon vécu par les éleveurs face à cette maladie. En 2025, nous risquons de nous retrouver avec des cheptels ovins diminués de moitié, des problèmes d’avortement et de stérilité qui peuvent même avoir des conséquences sur les aides Pac en plus des questions que peuvent se poser les éleveurs sur la pérennité de leurs ateliers d’élevage». Sur le sujet de l’équarrissage, Fabrice Couturier demande au représentant de l’État «qu’un service minimum soit imposé à la société Atemax, car nous observons tous les ans des soucis de collecte au mois d’août et la surmortalité de cette année n’a fait qu’amplifier le problème».

À l’issue de cette rencontre, Denis Simon qui accueillait cette visite, a proposé à la délégation présente une dégustation de produits locaux avec de la charcuterie produite sur la commune et du vin produit sur le canton.