L’assemblée générale de la Commission nationale des agricultrices s’est tenue le 8 décembre à la Fnsea, présidée par Catherine Faivre-Pierret. Une journée riche en informations et en échanges, à laquelle a participé une délégation du Grand Est. Une motivation renouvelée affichée par toutes les agricultrices.
Catherine Faivre-Pierret a présidé sa première assemblée générale de la Commission nationale des agricultrices (Cna), jeudi 7 décembre à Paris. «Je souhaiterais rendre hommage à toutes les agricultrices qui ont œuvré pour l’agriculture, avec une pensée toute particulière pour Jacqueline Cottier». Avant de poursuivre «nous avons placé cette journée sous le signe de l’engagement, avant tout parce que ce mot est revenu à plusieurs reprises lors de notre séminaire».
Permettre une montée en compétences
La présidente a présenté son nouveau conseil d’administration, avant de laisser la parole à ses vice-présidentes, Sylviane Lefez, Marie-France Forst et ses secrétaires générales Agnès Kerbrat et Christine Maillet (Cda 51), pour revenir sur le rapport d’activités et commenter le projet pour les trois années à venir. Les agricultrices ont réalisé une enquête, afin de connaître le taux de féminisation au sein de leur réseau. «L’objectif de cette enquête est d’améliorer la représentativité des femmes au sein des instances» a expliqué Catherine Faivre-Pierret. «Et d’atteindre une représentativité égale à celle des femmes en agriculture, soit un quart».
La commission va se donner les moyens d’atteindre ce but. Pour ce faire, elle souhaite développer des formations pour permettre aux agricultrices de monter en compétences quel que soit leur niveau de responsabilité. Cela passera par des webinaires et la construction de formations avec des organismes spécialisés.
Le déploiement du projet de la Cna se fera au niveau national, mais aussi sur tout le territoire. Tout au long de l’année 2023, les membres de la commission ont parcouru les départements pour présenter le syndicat et ses actions. Ainsi, Sylviane Lefez et Christine Maillet ont participé à une table ronde portée par l’association Vox Demeter lors de la Foire de Châlons. Agnès Kerbrat a été invitée à témoigner à la conférence de la Frsea Grand Est, à l’occasion du salon Agrimax à Metz, aux côtés de Brigitte Paquin, présidente de la section régionale. “Les agricultrices nourrissent aussi le monde” en était la thématique, pour valoriser le partenariat entre Afdi et la Fnsea d’une part et celui construit en Grand Est il y a plus de vingt ans, par Véronique Choné, présidente de la commission des agricultrices de Meurthe-et-Moselle à l’époque.
La matinée s’est poursuivie par un tour des régions. «Notre commission souhaite orienter sa feuille de route sur la transmission des exploitations d’une part, mais aussi les régimes matrimoniaux, les droits des femmes et sur la relance syndicale». C’est dans cet esprit que Brigitte Paquin et Christine Maillet se sont rendues en Haute-Marne, pour témoigner auprès de la commission, en dormance ces dernières années, sur ce département.
Agricultrices engagées
Les membres de la Cna souhaitent aussi engager une réflexion sur l’articulation entre vie privée et vie professionnelle, qui constitue parfois un frein à l’engagement des femmes. De fait, la table ronde de l’après-midi s’intitulait “agricultrices engagées”. Catherine Faivre-Pierret, Anne Challandes, présidente de l’Union suisse des paysannes et des femmes rurales (Uspf) et Hélène Blaud, présidente de la Snae (Section nationale des anciens exploitants) ont animé cette rencontre. «L’engagement ne veut pas forcément dire exercer de grandes responsabilités» a souligné Louise Matvienko, chargée de mission animation de la Cna. «Agricultrice engagée, n’est-ce pas un pléonasme ? Une agricultrice est, de fait, une personne engagée et mérite d’être reconnue». Et d’ajouter «un engagement est une responsabilité qui peut être progressive et qui doit avant tout correspondre à la personne».
«Les portes ont été ouvertes par d’autres femmes à la Fnsea, car rappelons-le, en 1972, le métier d’agricultrice n’existait pas pour la plupart des gens» a souligné Hélène Blaud. Pour développer l’engagement et ainsi participer au renouvellement des générations, Anne Challandes a proposé de «soutenir, créer les conditions cadres et des conditions qui donnent envie de s’engager et montrer l’intérêt en présentant ce qu’ont accompli d’autres femmes». Catherine Faivre-Pierret a ajouté : «Nous devons travailler sur l’accompagnement des familles, les horaires des réunions, l’embauche d’une aide-ménagère…».
Réussir à tout concilier
Marie-Mélanie Gibert, coach et formatrice en leadership a, ensuite, exposé son point de vue et ses clés pour faciliter l’engagement. L’intervenante a évoqué les zones de confort (habitudes, certitudes), d’apprentissage (pas de maîtrise mais c’est chouette et pas cool en même temps) et de danger (perte de la capacité de réflexion) dans lesquelles chacun peut évoluer. «Personne ne doit vous dire de sortir de votre zone de confort, seulement vous». Elle a ensuite abordé les différentes sources de motivation pour pouvoir détailler le système d’organisation «C’est en partant du temps disponible que l’on détermine le travail à accomplir. Le temps est ce qui a le plus de valeur. Il est rare». La coach a fini par confier les clés qui peuvent tout changer dans la gestion des relations humaines :
- Clé 1 : Je connais ce qui me prend aux tripes, qui a tout mon intérêt, et qui me procure du plaisir. Je suis prête à affronter toutes les vagues.
- Clé 2 : Je gère mon organisation différemment. Mon temps a de la valeur. Je choisis les tâches à court, moyen et long terme avec le meilleur levier sur mes objectifs.
- Clé 3 : Je pratique le feed-back positif au sujet des efforts que fournit chaque membre de mon entourage devant d’autres personnes. Les personnes vont chercher à se dépasser, elles vont se sentir reconnues à mes côtés et dupliqueront cet état d’esprit.
La présidente a clos cette journée en insistant «Ensemble, continuons à oser pour que l’avenir nous réserve des succès encore meilleurs».