Le conseil décentralisé de la section des anciens exploitants du Grand Est s’est tenu, le 19 septembre, dans la Meuse, présidé par Jean Notat. La même préoccupation émane de la plupart des sections départementales, le nombre d’adhérents ne va pas en augmentant, au contraire. Une question se pose : que faire pour attirer ceux que les anciens surnomment désormais les Jar (Jeunes agriculteurs retraités).
Le conseil décentralisé de la Srae Grand Est s’est tenu, le 19 septembre, à l’Abri des Pèlerins à Fleury-devant-Douaumont, dans la Meuse. Travaux, visites et repas ont permis de nombreux échanges. «Nous sommes accueillis dans un secteur où des choses graves et importantes se sont déroulées», s’est exprimé le président de la Srae Grand Est, Jean Notat, avant de laisser la parole à Jean-Guillaume Hannequin, président de la Fdsea de la Meuse.
Un département souvent challengé
«Je suis quelqu’un pour qui l’engagement syndical s’est fait tout naturellement. Je ne supportais plus de voir des reportages à charge sur notre métier et sur ceux qui le pratiquent. Ancien secrétaire général à la Fdsea, j’ai été propulsé président à la suite du décès de Céline Maginot». En place depuis 2021, il confie avoir obtenu la confiance de ses pairs et être entouré d’une équipe compétente. «Je m’éclate dans la défense des intérêts des agriculteurs de la Meuse».
Politiquement, la Meuse a toujours été un département compliqué, selon le président. «Nous sommes challengés, toujours obligés de convaincre, c’est pourquoi j’ai souhaité qu’un maximum d’administrateurs s’investissent au national. Tout se passe au château». Être présent dans les différentes instances permet de faire redescendre les informations, mais aussi de faire valoir les spécificités de notre territoire, dans un contexte géopolitique très compliqué.
Ce fut au tour du président de la Sdae de la Meuse, Gérard Lepage, de réaliser un focus sur sa section. «Nous vous recevons dans un lieu de mémoire et connu de tous». Érigé à quelques mètres de la ferme de Thiaumont, qui a été détruite durant les durs combats de 1916, l’Abri des Pèlerins a servi d’abri aux ouvriers qui construisaient l’Ossuaire de Douaumont inauguré en 1932. Petit à petit, la bâtisse s’est transformée en bar où venaient se réchauffer les familles en quête de leurs proches morts ou disparus durant la guerre.
Ensuite la gestion a été confiée à l’Adapei de la Meuse. Cette association accompagne les personnes en situation de handicap intellectuel et/ou psychique. Cette nouvelle activité permet ainsi à des jeunes et à des adultes de travailler sur un site touristique au contact du public. Une inclusion en milieu ordinaire et une montée en compétences qui leur permet d’accéder à plus d’autonomie, de confiance en soi pour une citoyenneté pleine et entière.
La section compte 293 adhérents, insuffisant pour le président. «Nous avons entamé un gros travail de recrutement. Nous organisons des voyages, tentons de resserrer les liens avec des moments conviviaux. Nous nous investissons aussi auprès de l’association Solaal, pour laquelle nous avons mis en place un glanage qui a permis de livrer 600 kg de pommes de terre à la Croix Rouge».
Beaucoup de dossiers, pas assez d’adhérents
Les présidents ont été invités à présenter leurs actions départementales. Mais avant cela, une minute de silence a été observée en hommage à Robert Hénon, ancien président de la Sdae des Ardennes, décédé le 26 août dernier à l’âge de 78 ans.
Différents sujets ont été évoqués tels que les achats groupés, la Foire de Châlons et ses conférences, la transmission, les Cdca, les voyages, les ambassadeurs Solaal, l’augmentation des impôts fonciers, l’Aspa, les élections Chambre d’agriculture, la loi “Bâtir la société du bien vieillir en France”… Autant de sujets à traiter, mais avec toujours la préoccupation de faire venir les jeunes retraités pour s’engager dans les sections.
Puis Huguette Durand, vice-présidente de la Sdae 51, a présenté les grandes lignes de la Loi sur le cumul emploi-retraite : avoir atteint l’âge légal de départ à la retraite, disposer du nombre total de trimestres, avoir liquidé tous ses droits personnels… Et les participants se sont intéressés aux élections Chambre d’agriculture. «Le traitement du collège des Anciens exploitants, qui devrait concerner uniquement les personnes qui ont moins de 12 ans de retraite, ne nous convient pas du tout» a lancé Jean Notat. «Mais, à l’heure actuelle, la Fnsea se demande si elle porte un recours ou pas, car elle craint un risque de suppression du collège puisque c’est une élection professionnelle. Et attention, aujourd’hui on nous parle de seulement 15 à 20 % de votants chez les anciens».
La salle a tranché, un courrier sera envoyé à la Fnsea pour inciter à conserver le collège des anciens tel qu’il existe aujourd’hui : «Nous devons garder les personnes par rapport à leurs compétences et non en fonction de leur âge ! Nous sommes encore propriétaires de foncier, ce qui permet à l’agriculture de fonctionner». Le président de la Srae Ge a conclu en insistant : «il faudra que le plus grand nombre vote».