À l’occasion de la réorganisation de la gendarmerie dans les territoires, le ministère de l’Intérieur et la Fnsea relancent le travail des cellules Déméter.
Le phénomène n’est pas nouveau, mais il a montré une nette recrudescence ces dernières années, avec parfois des évènements violents comme l’intrusion dans les élevages ou encore des attaques verbales ou physiques à l’encontre des agriculteurs. Pour prévenir ces actes, accompagner les victimes, faciliter les poursuites et sanctionner plus durement leurs auteurs, la Fnsea a travaillé avec le Ministère de l’Intérieur et la Direction générale de la gendarmerie nationale.
Le but a été dans un premier temps de les sensibiliser à ce que subit le monde agricole. Et dans cette construction d’une relation de compréhension mutuelle, l’année 2019 a été particulièrement constructive.
Après plusieurs rencontres entre la Fnsea et le ministère de l’Intérieur, la cellule nationale de suivi des atteintes au monde agricole dénommée «Déméter», a été créée par la Direction générale de la gendarmerie nationale (Dggn), au début du mois d’octobre 2019. Cette cellule, qui a pour objet d’apporter une vision globale et une réponse coordonnée, travaille au service de tous les agriculteurs. Son action va au-delà des actes qualifiés d’agribashing et vise, particulièrement, vols, dégradations, cambriolages, menaces ou intrusions.
Déployer la convention
«Dans un contexte où la gendarmerie se réorganise dans le Grand Est et au-delà, le ministère de l’Intérieur et le réseau Fnsea souhaitent déployer la convention nationale dans les territoires», rapporte Fabrice Couturier. Et pour le président de la Fdsea de la Moselle de préciser que «mon département n’est pas encore couvert».
Autour de la table pour travailler, le 22 juillet, à Metz Queuleu, Anne Fougerat, générale de division, commandante en second du Grand Est et de la zone de défense et de sécurité Est. À ses côtés, le colonel Philippe Vincent, chef des opérations du Grand Est et de la zone de défense et de sécurité Est. Pour la profession agricole, Arnaud Rousseau, vice-président de la Fnsea et Fabrice Couturier, président de la Fdsea de Moselle.
Les participants ont profité de cette rencontre pour reprendre les priorités de la convention nationale en approfondissant trois axes. Les échanges d’informations permanents entre agriculteurs et gendarmes. Les modalités de mise en œuvre des messages Sms en situation d’urgence. Et le rôle des référents sécurité présents dans chaque brigade.
Autre sujet, dont la gendarmerie souhaite qu’il soit traité à l’échelon départemental, les gens du voyage. Il concerne les faits d’envahissement des propriétés privées, de dégradations et la prise en compte des travaux de nettoyage qui s’en suivent.
Enfin, ont été évoquées les incivilités. Il a été rappelé qu’elles nécessitent également d’informer les gendarmes, «dont les plus jeunes notamment, ne sont pas toujours aguerris aux problématiques rurales, et encore moins aux pratiques agricoles», ont témoigné les élus professionnels. «Leur expliquer votre métier les aide à mieux apprécier les situations de conflit, et donc à faire preuve de discernement», confirment les représentants du ministère de l’Intérieur.