Laurent Paillat, agriculteur dans le Gard, représentant la Fnsea (collège employeur) au sein de l’Association Nationale pour l’Emploi et la Formation en Agriculture (Anefa) vient d’en être élu président en septembre dernier, il fait part de son engagement en faveur de l’emploi agricole.
Chef d’exploitation en maraîchage bio (salade, courgette, melon, épinard) dans le département du Gard (30), à Bellegarde, entre Nimes et Arles, Laurent Paillat vient d’être élu président de l’Anefa nationale, le 20 septembre dernier, aux côtés de Dominique Boucherel, représentant le syndicat Cftc-Agri, au sein du collège salarié, car l’association est paritaire.
- Qu’est-ce qui vous a mené jusqu’à l’Anefa ?
- Laurent Paillat : «J’emploie sept salariés permanents sur mon exploitation, les enjeux de l’emploi en agriculture, je les connais bien et cela me tenait à cœur d’œuvrer au sein de cette association qui est au service de l’emploi et de la formation en agriculture».
- L’Anefa fête ses 30 ans cette année, avez-vous déjà soufflé les bougies ?
- L. P. : «Oui, nous avons eu l’occasion de fêter cela en septembre dernier lors de la réunion Réseau de l’Anefa qui a rassemblé une centaine de collaborateurs et d’élus de toute la France».
- Qu’est-ce qui a été prévu pour l’occasion ?
- L. P. : «Nous nous sommes réunis sur deux jours à Paris. La première journée, nous avons commencé par une présentation des actions phares et des différentes Anefa. Un moment très riche et évocateur de tous les savoir-faire du réseau. L’après-midi, nous avons pu participer à des ateliers sur plusieurs thématiques : la rédaction des offres d’emploi avec la participation de Pôle Emploi, des échanges et brainstorming sur les partenaires à mobiliser en fonction des publics et des actions, la prise de parole en public, et un dernier temps où chaque groupe devait créer un spot publicitaire en vidéo pour promouvoir l’Anefa en seulement 30 mn.
Pour ce dernier atelier, les trois meilleurs étaient soumis au vote général lors de la soirée. Là encore, j’ai été vraiment enchanté des résultats obtenus. Le sérieux était à la hauteur de la bonne ambiance. Nous avons conclu cette journée par une soirée de partage et de convivialité avec les Organismes Professionnels Agricoles invités qui ont répondu à l’appel».
- C’était vos premiers pas à l’Anefa, qu’en avez-vous retenu ?
- L. P. : «Ce qui m’a interpellé et que j’ai rappelé au réseau lors de l’assemblée générale le lendemain, c’est l’importance du travail collectif, le “faire ensemble” et de mettre en commun les compétences de chaque Anefa, de capitaliser sur le savoir-faire des collaborateurs de toute la France. Les échanges entre les différents acteurs ont été très riches et ont permis à chacun de repartir avec de nouvelles idées».
- Quels travaux avez-vous prévu de mener au niveau national ?
- L. P. : «C’est encore un peu tôt pour en parler pour l’instant car nous finissons actuellement le tour des régions, décidé par les présidences paritaires de la Cpne (Commission paritaire nationale de l’emploi) en agriculture et de l’Anefa, pour écrire la feuille de route des années à venir. Depuis la fin du mois de mai, l’Anefa nationale a été à la rencontre des élus et collaborateurs des Anefa dans les territoires dans le but de renforcer et développer les missions du réseau dans le cadre des orientations politiques prises par la Cpne. C’est tellement intéressant, on voit la diversité et la force de chacun. Les échanges sont très enrichissants et vont nous permettre d’écrire les travaux à mener en cohérence avec les besoins du terrain».
- Avez-vous déjà rencontré les acteurs du Grand Est ?
- L. P. : «Nous serons justement présents à Agrimax dès le mercredi matin pour la table ronde sur les perspectives emploi et formation en agriculture, organisée par la Frsea Grand Est et l’Anefa Lorraine. L’après-midi, nous rencontrerons les élus Anefa/Cpre de la Région pour échanger et avancer dans la tournée régionale».
- Le réseau Anefa a prévu plusieurs animations pendant toute la durée d’Agrimax. Quel est l’intérêt de participer à ce type d’évènement pour l’Anefa ?
- L. P. : «Cela fait justement partie des missions de l’Anefa. Il est important que le monde agricole œuvre collectivement pour montrer toute la diversité et la richesse de nos beaux métiers ! En tout, ce sont plus de 300 actions par an comme des salons, des forums, des visites d’exploitation, des actions sur l’emploi saisonnier, des webinaires, des informations collectives de présentation des métiers, qui sont mises en place sur le territoire français».
-Les métiers agricoles ont évolué depuis la création de l’Anefa il y a trente ans. Comment faîtes-vous pour vous adapter ?
- L. P. : «Ceux-ci évoluent tellement vite, j’en suis moi-même étonné lorsque je vois tout ce qui a été créé pour améliorer les conditions de travail des éleveurs notamment, les nouvelles technologies, les services qui viennent en soutien au monde agricole afin qu’ils puissent vivre leur métier au mieux. Il est primordial de montrer ces évolutions au grand public et de vulgariser ces métiers pour changer les idées qu’ils s’en font. Les portes sont ouvertes à tout type de public, issu ou non issu du milieu agricole.
La centaine de spécialistes de l’Anefa proposent de nombreuses actions en faveur de la promotion des métiers, du développement de l’emploi agricole et des formations. Le réseau se réinvente régulièrement pour donner envie aux potentiels candidats de s’intéresser à notre secteur d’activité. Les collaborateurs ont mis en place de nouveaux outils comme des jeux en ligne, des escape games ou encore des serious games. On se positionne sur les réseaux sociaux également, surtout ceux fréquentés par les jeunes, comme Instagram, Twitter ou Tiktok».
- Que diriez-vous à une personne en recherche d’emploi ou en reconversion professionnelle qui réfléchit à son orientation ?
- L. P. : «Je lui demanderais, dans un premier temps, quel est son regard sur les métiers agricoles. Je lui parlerais du rôle de l’agriculture qui est de nourrir la population et je le ferais se questionner : si on veut manger demain de manière indépendante, ça passe par l’agriculture, donc des acteurs, salariés et patrons, l’un ne pouvant pas aller sans l’autre. Je lui dirais qu’il peut trouver un métier qui lui correspond parmi les centaines qui existent. Je le redirigerais vers l’un de nos cent experts régionaux dédiés au recrutement qui pourra l’accompagner dans ses recherches et bien sûr, je lui indiquerais nos deux sites internet : www.anefa.org et www.lagriculture-recrute.org pour retrouver tous les renseignements nécessaires sur les métiers, les emplois et les formations en agriculture».