Mercredi 17 août s’est tenu un nouveau comité sécheresse. Malheureusement, il s’agit d’un comité récurrent qui deviendrait presque habituel. Retour sur les échanges liés au manque d’eau, ainsi que sur les mesures prises pour les interculturels.
En effet, depuis septembre 2021 le territoire de la Moselle est déficitaire en eau. La situation ne s’est pas améliorée depuis ; nous traversons l’été le plus sec depuis 1959. La situation nationale connaît, elle aussi, une forte dégradation car soixante-seize départements sont placés en état de crise, y compris nos voisins Meurthe-et-Mosellans, Vosgiens et Alsaciens.
La Moselle connaît un déficit de précipitations sur juillet, de 90 %. Les météorologues prévoient, pour la période d’août à octobre, un épisode encore plus chaud et sec que les années précédentes. Le comité sécheresse se réunira à nouveau le mercredi 24 août afin de faire le point sur la situation du département et son possible passage en état de crise.
L’agriculture dans tout ça
Le secteur reste plus qu’impacté par la situation actuelle. La Fdsea de la Moselle se mobilise depuis le début pour faire part de la situation au préfet, et demander des aménagements particuliers pour les intercultures entre autres ; à situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Pour rappel, les Cipan sont les intercultures obligatoires en zones vulnérables avant les cultures de printemps. Le département a la main sur les décisions liées à ces dernières. Les Sie relèvent, quant à elles, des couverts végétaux dans la déclaration de la Pac, et donc du niveau national et européen.
C’est grâce à cette mobilisation qu’un premier décret a été obtenu, le 12 août, pour les Cipan, au niveau mosellan. Cette dérogation réduit le temps d’implantion de deux mois minimum à un mois. Les dates obligatoires de présence sont donc, pour le moment, du 15 septembre au 15 octobre. En fonction de l’évolution de la météo, le comité sécheresse pourrait acter une dérogation à l’implantation.
Pour Fabrice Couturier, président de la Fdsea de la Moselle, «il y a une vraie prise de conscience sur la gestion de l’eau. L’agriculture n’est pas le seul secteur impacté mais n’est également pas le seul responsable. Lors de la réunion du 24 août, nous espérons que le préfet saura prendre les décisions conséquentes à la situation. Dans l’hypothèse d’absence de pluie, une dérogation totale s’imposera».
Le réseau syndical Fdsea 57 et Ja 57 rappelle également aux pouvoirs publics, le bon sens paysan. Dans une année où les récoltes sont en moyenne inférieures de 30 % avec un affouragement total en pâture depuis bientôt deux mois, et des ensilages qui s’annoncent catastrophiques par secteur, si les conditions météorologiques sont propices, les éleveurs ne se priveront pas de semer des Cipan leur permettant de combler leur bilan fourrager. De même pour les céréaliers qui, au vu des prix des engrais, privilégieront un apport azoté pour les intercultures.
Pour les Sie, aucun décret n’a été publié pour le moment. Une mobilisation départementale et régionale permet une prise de conscience au niveau national. Une rencontre avec le ministre de l’Agriculture est prévue le 22 août. L’obligation d’implantation au 20 août est donc maintenue car aucune dérogation à l’implantation n’est possible. Cependant, en cas de non levée due à la sécheresse, une dérogation à la levée serait nécessaire. Dans ce cas, l’administration informera les déclarants Pac 2022.