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Indispensable installation des jeunes

Xavier Lerond, président  d’Interbev Grand Est. Photo : Richard Cremonini
Xavier Lerond, président d’Interbev Grand Est. Photo : Richard Cremonini

Interbev Grand Est a organisé son rendez-vous «filière bétail et viande» le lundi 4 septembre, dans le cadre de la 77e Foire de Châlons-en-Champagne. Président d’Interbev Grand Est, Xavier Lerond a fait le point sur les engagements et les perspectives de la filière bétail régionale.

«Sur le Label Rouge, on avance, même si la communication est en baisse au niveau national. On continue pour ne pas mentir au consommateur à qui on a dit qu’on allait monter en gamme, on continue pour tirer les prix vers le haut et pour avancer sur la contractualisation», explique le président. Par ailleurs, aujourd’hui, il y a près de
400 élevages certifiés Hve dans le Grand Est. «Un progrès» pour Xavier Lerond qui rappelle que c’est utile pour répondre aux appels d’offres lancés par les collectivités dont ne disposent pas les pays voisins de la France. «La certification Hve peut être aussi une porte d’entrée pour s’inscrire dans l’ambition Agriculture 2030 de la Région et de la Chambre Grand Est», souligne-t-il. Il s’agit de transformer les modèles pour concilier l’amélioration de la qualité de l’alimentation, le gain de compétitivité et la décarbonation. Et que chaque production puisse gagner en compétitivité et atteindre la triple performance : sociale, environnementale et économique.

Engraissement

Le Grand Est se caractérise par l’engraissement. Il se situe au troisième rang national pour les jeunes bovins et à la deuxième place pour les bœufs. L’étude sur la production bovine à l’horizon 2030, réalisée par Interbev Grand Est avec le concours de l’Institut de l’élevage, attire la vigilance sur le vieillissement des éleveurs : plus de la moitié d’entre eux avaient plus de 50 ans en 2018. La perte de cheptel est estimée, entre 2022 et 2030, à 45.000 vaches laitières et 34.000 vaches allaitantes, soit une baisse de 18 % de la production.

L’interprofession a travaillé sur deux scénarios alternatifs. Le premier, baptisé «des bovins et des hommes», vise à atténuer la décapitalisation, en tablant sur un regain d’intérêt pour le métier, se traduisant par une augmentation du nombre d’éleveurs. Le second scénario, intitulé «un élevage connecté pour un retour à la croissance», entérine la baisse du nombre d’éleveurs. Mais ceux-ci retrouvent la croissance, grâce à la technologie et de nouvelles organisations du travail, comme la sous-traitance ou le salariat.

«Des métiers mal connus, mais qui rémunèrent»

Reste que la préoccupation principale de Xavier Lerond est «que l’élevage puisse encore être présent demain pour ceux qui ne peuvent vivre que du métier d’éleveur». Et c’est bien le rôle de l’interprofession de communiquer sur l’ensemble des métiers qui la compose afin de permettre le renouvellement des générations. Ce sont «des métiers mal connus, mais qui rémunèrent» et il faut le faire savoir.

En France, si la consommation de viande a progressé en 2022, les parts de marché sont prises par l’importation. Pourtant, le consommateur est sensible aux productions locales, «il attend une qualité, une histoire, une tradition», explique Xavier Lerond. Des notions «qu’il faut inculquer aux jeunes» pour que, demain, «l’excellence de notre filière et de ses productions continue de satisfaire le consommateur». À l’image du travail de communication effectué par Interbev Grand Est à la Foire de Châlons.