Fdsea et Ja dénoncent un nouvel accord ouvrant grand les portes de l’Europe à des viandes et des produits laitiers issus d’élevages utilisant des substances interdites en Europe et arrivant à bas prix dans les assiettes des consommateurs.
Dans un courrier adressé aux trois députés de la majorité présidentielle, le syndicalisme majoritaire s’insurge contre la conclusion, le 30 juin, d’un accord de libre-échange entre l’Ue et la Nouvelle-Zélande.
Jeunes agriculteurs et Fdsea de la Moselle rappellent aux bons souvenirs des parlementaires «le travail d’explication que nous avons déployé auprès de vous au début du précédent quinquennat, sur le Ceta». Pour mémoire, cet accord commercial bilatéral de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada avait alors cristallisé de vives critiques. «Il nous avait fallu déployer une multitude d’arguments pour vous faire admettre que les viandes et autres produits agricoles étaient importés dans l’Union européenne -dans le cadre d’accords de libre-échange et à droits de douane nuls ou réduits- sans respecter les normes imposées à la production dans nos frontières», rappellent les signataires du courrier, avant de souligner à juste titre que leurs efforts avaient contraint le gouvernement à mettre fin au processus de ratification nationale du Ceta.
Clauses miroirs
S’en est suivi le combat du syndicalisme agricole, Fnsea en tête, en faveur de la réciprocité des normes de production agricole dans la politique commerciale de l’Union européenne. «La présidence française du Conseil de l’Union européenne avait fait de ce principe de clauses miroirs une priorité», précisent Fdsea et Ja.
On comprend mieux pourquoi les agriculteurs sont aujourd’hui vent debout contre la signature de ce nouvel accord de libre-échange entre l’Ue et la Nouvelle-Zélande. Malheureusement, leurs craintes quant à la solidité de la détermination affichée dans la construction de la politique commerciale de l’Europe se vérifient.
«Ce nouvel accord ouvre grand les portes de l’Europe à des viandes et des produits laitiers issus d’élevages utilisant des substances interdites en Europe et qui arriveront à bas prix dans les assiettes de nos consommateurs», dénonce le courrier auquel se sont joints les responsables lait et viande de la Fdsea et des Ja. «Nous importons encore une fois, une agriculture que ni les agriculteurs, ni les consommateurs ne veulent», concluent-ils en questionnant sur la cohérence de la politique européenne : «Comment un tel accord s’inscrit-il dans le Green Deal et la lutte contre le changement climatique ?».
La demande de la profession agricole est exprimée clairement à la fin du courrier. «Madame, monsieur le Député, tout cela doit cesser. Avant que les éleveurs ne capitulent, la France doit désormais s’opposer publiquement et sans aucune ambiguïté à la ratification de cet accord».