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Julien Viville élu président des Jeunes Agriculteurs de Moselle

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De g. à d. : Germain Bach président sortant, Julien Viville nouveau président Ja57, Marc Bodo secrétaire général Ja57, Jean-Baptiste Kaiser, secrétaire général sortant. Photo Pierre DIVOUX
De g. à d. : Germain Bach président sortant, Julien Viville nouveau président Ja57, Marc Bodo secrétaire général Ja57, Jean-Baptiste Kaiser, secrétaire général sortant. Photo Pierre DIVOUX

Germain Bach et Jean-Baptiste Kaiser ont passé la main lors de l’assemblée générale des Jeunes Agriculteurs, le 18 février à Rémilly. à la tête d’une nouvelle équipe largement renouvelée, Julien Viville et Marc Bodo inscrivent leur action dans la continuité du chemin tracé par leurs aînés.

L’évènement majeur de cette journée restera le passage de relais dans la gouvernance du syndicalisme Ja en Moselle. Le huis clos de la matinée du vendredi 18 février était consacré à l’élection du Conseil d’Administration. Au-delà de la fin de mandat des deux leaders, la moitié des élus ont été renouvelés. Pour Germain Bach, la page se tourne «après plus de 8 années d’engagement au sein de Ja57 et autant d’années au sein de la région». Germain a passé 4 années à la présidence des Ja de Moselle. Jean-Baptiste met fin, lui aussi, à son mandat de secrétaire général après 8 années au sein du Bureau des Jeunes Agriculteurs.

Dans leur bilan de mandature, plusieurs faits marquants départementaux et nationaux ont été évoqués. Du côté de Germain, la nouvelle équipe a souligné son engagement lors des Terres de Jim en 2015. En charge du dossier “installation“, il a dû gérer la réforme de la Dja. C’est en 2018 que Germain prendra la présidence du syndicalisme jeune en Moselle, puis la vice-présidence du Grand Est en 2020. Le coup d’œil dans le rétroviseur de Jean-Baptiste a permis de revenir sur l’organisation du 47ème congrès de Ja National à Metz en 2013, la création de Pays’an Fête en Moselle, mais plus fondamentalement sur «l’amélioration du réseau avec le développement de la communication interne et externe», et, un sujet cher à Jean-Baptiste, «la proposition de formation à nos jeunes responsables».

La relève

Pour succéder à Germain, les Jeunes Agriculteurs de Moselle ont investi Julien Viville. Julien capitalise déjà une solide expérience au sein du réseau. Arrivé en 2016 au Conseil d’Administration, il passera par l’école de responsable des Ja et entrera au bureau en 2018. Il avait la charge d’un délicat dossier, le foncier.

A 29 ans, ce polyculteur-éleveur installé à Flocourt est producteur de lait et de viande bovine. Dans son premier discours depuis la tribune de l’Assemblée générale à Rémilly, il a rappelé les préoccupations de son réseau, affichant par la même occasion, les priorités de son mandat. «L’installation et le renouvellement des générations est bien plus qu’un sujet à défendre, c’est son Adn». Mais dans le droit fil de ses prédécesseurs, Julien Viville revendique être actif sur l’ensemble des dossiers professionnels. «Les sujets à aborder ne manquent pas et, malheureusement, ceux-ci ne nous invitent guère à l’optimisme. Entre l’augmentation de nos charges, la réforme de la Pac, les Znt ou encore la loi Egalim 2, la liste est déjà longue».

Pour seconder le nouveau président, les Ja de Moselle ont élu Marc Bodo au poste de secrétaire général. à 31 ans, ce polyculteur-éleveur, installé à Léning en agriculture biologique est producteur de vaches allaitantes. Il pratique la vente directe. Marc a intégré le Conseil d’Administration Ja en 2020. Il avait la charge du dossier chasse et faune sauvage. Une compétence qu’il a partagée depuis deux ans avec Jean-Baptiste Kaiser. Julien Viville et Marc Bodo inscrivent leur action dans la continuité du chemin tracé par leurs aînés.

Actualité syndicale

Figure imposée dans le déroulement des travaux de leur Assemblée générale, les Ja ont livré un rapport d’activité mêlant humour et impertinence. Une tonalité permettant de passer des messages à leurs partenaires, tout en laissant la place aux travaux à venir. Jean-Baptiste Kaiser dira un peu plus tard dans l’après-midi, «beaucoup de chemin reste à faire et le travail continue».

L’actualité syndicale a également été regardée à travers le prisme d’un élu national du réseau. Arnaud Gaillot, secrétaire général national des Jeunes Agriculteurs, a consacré une majeure partie de son propos sur la mise en œuvre de la loi Egalim. «On voit en ce moment les agriculteurs dans la grande distribution», observe le syndicaliste. Mais si cet acteur de la chaîne de fabrication de la valeur porte une lourde responsabilité dans le manque de rémunération des productions agricoles, Arnaud Gaillot a fustigé «certains transformateurs qui n’appliquent pas la fixation du prix en marche avant».

Il partageait ensuite son «inquiétude sur la politique d’installation des Régions». «Si le gouvernement a lâché aussi facilement la politique d’installation en la confiant aux Régions», Arnaud Gaillot craignait «un problème en perspective». Un propos confirmé dans les mots de Germain Bach. «Aujourd’hui, la nouvelle politique en Grand Est n’est pas au rendez-vous. Avec une Dja de base rabaissée entre 13 et 16.000 €, l’intérêt du choix de l’installation aidée peut se poser», affirme le vice-président de Ja Grand Est. Et de réclamer «une Dja incitative, économique, tournée vers un actif jeune».  Ainsi, Germain demande à la Région de «revoir votre ambition à la hausse et un budget conséquent pour soutenir les 2.500 jeunes à installer par an». Le président de la Chambre d’agriculture a lui aussi invité «à une grande prudence sur le financement régional de la Dja». Et pour donner des perspectives dans un contexte de fort renouvellement des générations, Xavier Lerond proposait de regarder «au-delà du triptyque lait, viande, céréales», montrant «le maraîchage, les volailles ou les caprins» comme pistes d’installation.

L’état interpellé

De nombreux sujets abordés par les Ja et leurs invités visaient à interpeller le Gouvernement  et les services de l’état. La réforme de la Pac inquiète. «Les contraintes qui vont s’imposer malmènent notre productivité et notre compétitivité», analyse le président de la Fdsea. Fabrice Couturier attirait l’attention sur «les conséquences économiques de cette réforme» tout en soulignant que la position professionnelle reste «oui à l’environnement, mais non à la décroissance».

Autre sujet d’inquiétude, le retard dans la validation du Plan stratégique national. L’incertitude sur le cadre imposé des assolements 2023 suscite beaucoup de questions chez les agriculteurs.

Mais sur d’autres dossiers, Olivier Delcayrou, secrétaire général de la Préfecture de la Moselle, a pu entendre la satisfaction des agriculteurs. Ainsi, la rédaction du nouveau Schéma Départemental de Gestion Cynégétique, et particulièrement les nouvelles règles d’agrainage du sanglier, ont été mises au crédit d’une concertation efficace. Même satisfécit dans la préparation du plan de lutte collective contre l’explosion des populations de corvidés.

Arnaud Gaillot a fustigé « certains transformateurs qui n’appliquent pas la fixation du prix en marche avant ». Photo Pierre DIVOUX
Arnaud Gaillot a fustigé « certains transformateurs qui n’appliquent pas la fixation du prix en marche avant ». Photo Pierre DIVOUX