Vous êtes ici

AG des JA 57, «sans renouvellement des générations, pas de souveraineté alimentaire»

Dans les débats sur le renouvellement des générations, Germain Bach attend une définition de l’actif agricole et le doublement du budget de la Pac consacré à l’installation. Photo : P.Divoux
Dans les débats sur le renouvellement des générations, Germain Bach attend une définition de l’actif agricole et le doublement du budget de la Pac consacré à l’installation. Photo : P.Divoux

Les travaux de l’assemblée générale des Jeunes Agriculteurs marquent le retour des réunions en présentiel. Un facteur de convivialité essentiel, même si les sujets évoqués restent chargés d’enjeux.

C’est au milieu des installations de la Ferme des Grands Vents, à Kirsch-lès-Sierck, que les Jeunes Agriculteurs ont tenu les travaux de leur assemblée générale ce vendredi 21 mai. L’humour et la dérision ont ouvert les travaux statutaires de la matinée avec le rapport d’activité présenté par Albéric Lorain. Si le ton est léger, les sujets abordés n’en sont pas moins sérieux.

En premier lieu, le référendum d’initiative partagée sur le bien-être animal, signé par plusieurs parlementaires mosellans, où les Ja dénonçaient amalgames et dénigrement de la profession agricole. Le difficile dossier des déchéances de dotations Ja permettait ensuite de valoriser le travail du réseau syndical. Le sujet des futures zones vulnérables a été l’occasion d’un cri d’alarme. Les Jeunes Agriculteurs dénoncent, à l’unisson de la profession, un coup dur pour l’élevage. Après trois séquences vidéo, le quatrième sujet abordé donnait lieu à une pause théâtrale. Courte mais efficace mise en scène pour mettre en lumière la fructueuse collaboration entre les professionnels de la forêt et ceux de l’agriculture dans la réécriture du schéma départemental de gestion cynégétique.

La deuxième ligne

Légitimant, dans la lutte contre la pandémie «une place en deuxième ligne» pour les acteurs de la production agricole, Jean-Baptiste Kaiser a témoigné de la continuité de la production agricole. «Le processus de production agricole ne s’est pas arrêté, nous avons continué de remplir nos missions».

Cœur de métier des Ja, l’installation est restée d’actualité avec quarante-quatre jeunes qui ont fait le pas de l’installation aidée en Moselle. Le secrétaire général des Ja témoigne de «profils de plus en plus variés, des candidats à l’installation qui proposent de nouvelles productions, de nouveaux modes de commercialisation et qui apportent diversité et nouveauté».

Inquiétudes

Jean-Baptiste Kaiser s’est particulièrement attardé sur un environnement économique qui inquiète. Il témoignait «d’exploitations en zones intermédiaires, malmenées par cet infernal ciseau entre des prix au ras des pâquerettes et des normes, des contraintes». Un contexte où les résultats de la loi Egalim se font attendre.

Le rapport moral du secrétaire général ne pouvait passer sous silence la réforme en cours de la politique agricole commune et plus spécialement le devenir de «nos éleveurs allaitants avec la nouvelle mouture des aides».

Toujours sur la réforme de la Pac, le président des Jeunes Agriculteurs de Moselle relevait plusieurs signes à rebours de la volonté «de reconquête de la souveraineté alimentaire » prônée par le gouvernement.

Note d’optimisme tout de même dans les propos de Jean-Baptiste, comme de Germain, avec l’espoir de voir aboutir l’approvisionnement de la Rhd maîtrisé par le Conseil départemental en viande bovine de Moselle, «via l’un de nos partenaires Apal, nous sommes en capacité et nous l’avons démontré de fournir en viande bovine mosellane toute la restauration dont la gérance appartient au Département. La balle est donc désormais dans le camp du Département».