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Pourquoi s’engager et pour qui, agriculteurs et boulangers questionnent leurs motivations

La table ronde consacrée au thème de l’engagement associait Baptiste Gatouillat, ancien vice-président Ja national, Gilles Becker, «engagé du monde agricole», et Rémi Pruvost, président du Syndicat des Boulangers de Metz et Environs. Photo : P.Divoux
La table ronde consacrée au thème de l’engagement associait Baptiste Gatouillat, ancien vice-président Ja national, Gilles Becker, «engagé du monde agricole», et Rémi Pruvost, président du Syndicat des Boulangers de Metz et Environs. Photo : P.Divoux

Les Jeunes Agriculteurs de Moselle ont réuni le 21 mai, en présentiel, les organisations professionnelles agricoles sur le thème de l’engagement.

Pourquoi s’engager et pour qui, questionne le réseau des jeunes syndicalistes agricoles ? À l’occasion de leur Assemblée générale, ils avaient réuni Rémi Pruvost, président du Syndicat des Boulangers de Metz, Gilles Becker, «engagé du monde agricole» et Baptiste Gatouillat, ancien vice-président Ja national.

Jean-Eudes Thomas animait ce temps fort de la matinée avec la préoccupation d’identifier les déterminants de l’engagement. Une préoccupation de Ja visiblement partagée par les artisans. Ainsi, Rémi Pruvost témoigne, «oui, c’est difficile de recruter des boulangers prêts à s’engager». Pour le patron des Boulangers de Metz «il y a déjà la charge de travail et la vie de famille et là, il faut composer avant de trouver encore un peu de temps disponible».

Mais la mission de recrutement n’est pas impossible. Jean-Eudes Thomas a ainsi recueilli de ses trois grands témoins un avis convergent.

Il y a souvent, au départ, une motivation personnelle. Elle se transforme ensuite en engagement pour le collectif. Pour Rémi Pruvost, il y avait «l’envie de sortir du fournil pour voir ce que font les collègues». Gilles Becker a trouvé, chez les Ja de son canton, le lieu pour exprimer sa colère «face à l’iniquité de traitement entre jeunes installés».

Cependant, Baptiste Gatouillat alerte, «il faut aussi savoir aller chercher les jeunes». L’ancien vice-président Ja national se souvient : «le président des Ja de mon canton m’a invité à une réunion, je n’étais pas adhérent», «et c’est en participant à leur travaux que de l’intérêt individuel, je suis allé vers le collectif».

Vers le collectif

Aller vers le collectif ne serait donc que le prolongement normal de l’intérêt individuel.

Une théorie défendue par Gilles Becker qui affirme, «les sujets qui vous concernent sont des enjeux pour l’avenir de notre métier et ce sont ces questions qui sont traitées chez Ja». Rémi Pruvost confirme, «s’engager, c’est également avoir un réseau, des contacts avec les élus pour parler de nos problèmes et faire avancer notre profession».

Il avoue, au sein de son syndicat, «avoir du poids dans nos revendications en pouvant être un acteur plutôt que de se contenter de râler dans son coin». Quant à Gilles Becker, il y ajoute «une forme d’émancipation au-delà du discours familial». Vision partagée par Baptiste Gatouillat. L’élu national parle lui «d’ouverture d’esprit qui change la vision des choses».

Les participants à la table ronde ne se sont pas arrêtés aux aspects positifs de l’engagement. Baptiste Gatouillat, sur le ton de l’humour, a tout de même évoqué «les emmerdes». Rémi Pruvost, s’il est «convaincu de la force du collectif», rappelle tout de même «qu’il faut prendre du temps au démarrage pour mettre tout le monde d’accord». Ja serait donc également une école de la recherche du consensus professionnel. Une autre théorie partagée par Gilles Becker, «faire ses armes chez Ja est essentiel dans un parcours de responsable».