Les sections départementales des anciens exploitants (Sdae) du Grand Est se sont réunies le 8 février dernier, à Laxou, pour élire leur nouveau président. L’occasion aussi d’un tour d’horizon de l’actualité : calcul des retraites agricoles sur les 25 meilleures années, autonomie, Aspa, feuille de route, opérations communes…
Paul Schilling, président de la Srae Ge, s’est exprimé sur la loi votée au Sénat le 1er février, visant à calculer la retraite de base des nonsalariés agricoles en fonction des vingt-cinq années d’assurance les plus avantageuses. «Nous pouvons nous féliciter de l’adoption de la proposition de loi à l’unanimité, grâce aux remontées pratiquées dans nos départements auprès des sénateurs. En revanche, nous ne comprenons pas une mise en application aussi lointaine».
Le président a également rappelé tout le travail réalisé ces vingt dernières années par les anciens exploitants, pour aboutir à cette avancée. «Et aujourd’hui nous ne pourrions pas en profiter ? La région Grand Est ne peut pas tolérer une telle injustice». C’est un point qui sera inscrit dans la motion rédigée par la Snae, et abondée par les régions.
Dossiers d’actualité
Concernant la loi sur l’autonomie, les conseils départementaux sont prêts, c’est pourquoi Paul Schiellein insiste pour que celle-ci soit adoptée au plus vite, de façon à mieux accompagner le maintien à domicile. Par ailleurs, Claude Desalme, viceprésident de la Srae Ge, a fait le tour des sujets abordés au dernier conseil de la Snae. «Les élections étaient le point de formalité principal, mais nous avons également évoqué le prochain projet stratégique 2023-2025 qui sera présenté en mars au congrès». Ce programme met l’accent sur l’importance de recréer du lien au sein des sections.
Philippe Wolff, administrateur de la Sdae 67, a explicité les points essentiels de la nouvelle réforme des retraites, défendue à l’Assemblée nationale. Il a attiré l’attention sur le fait que le minimum de pension de retraite n’est toujours pas indexé sur le Smic. «Les retraites ont été augmentées de 0,8 % au 1er janvier dernier, tandis que le Smic a été réévalué de 1,8 %. Les régions doivent défendre cette position». Et il a déclaré que tout ce qui ne figurait pas dans la réforme ne changeait pas. Il a également constaté qu’à ce jour peu de personnes demandent l’Aspa (Allocation de solidarité aux personnes âgées) par rapport au retour sur succession au-delà de 39.000 €. Dorénavant, le plafond est remonté à 100.000 €. «Les demandes se font auprès de la Msa, mais attention le délai de traitement est d’environ six mois».
Changement de présidence
Paul Schiellein, après avoir annoncé qu’il ne souhaitait pas se représenter, a invité les départements à procéder à l’élection du nouveau président de la Srae. «Je suis très heureux d’avoir présidé la section dans la bonne humeur apportée par vos départements. J’ai eu la chance de participer à plusieurs assemblées générales régionales, et à chaque fois je rentrais fier d’appartenir au Grand Est. Je vous remercie pour l’appui apporté pour le bon fonctionnement de cette section. À 73 ans et après six ans de viceprésidence et trois ans de présidence, j’ai décidé de laisser ma place, en restant toutefois président de la Sdae 67».
Jean Notat, président de la Sdae 51, a été élu par ses pairs. «La barre est haute après le passage de Paul. Je tiens à le remercier pour son engagement», a débuté le nouveau président. «Je ne me considère pas comme un retraité, car j’ai à coeur d’avoir encore un pied dans l’exploitation que j’ai cédée, et comme j’ai peur de l’ennui, je mène une troupe de moutons avec cinquante brebis en plus de notre activité de pisciculture que vous avez pu découvrir en 2021». Syndicaliste depuis son plus jeune âge, Jean Notat considère que la vie du syndicalisme est d’avoir toujours quelque chose à faire. «Il y a toujours un fer au feu, il faut faire en sorte que la forge ne faiblisse pas. La cause mérite d’être défendue».
Gabrielle Rolly, présidente de la Sdae 68 et Claude Desalme, président de la Sdae 57, ont été désignés vice-présidents de la Srae Ge. Récemment élue dans son département, Gabrielle Rolly s’est présentée : «agricultrice dans le Haut-Rhin, retraitée sur le papier, je ne meurs pas d’ennui sur l’exploitation d’arboriculture conduite dorénavant par mes fils. Élue au Centre de gestion, à la Msa, au sein de ma commune… je sais qu’il y a tant de choses à défendre et si ce n’est pas nous qui le faisons, qui le fera ?».
Un état des lieux a ensuite été dressé sur les actions en cours et à venir dans les départements. Les anciens exploitants souhaitent davantage mutualiser les informations recueillies, et les projets. Par conséquent, Jean Notat a proposé de faire intervenir, à l’occasion d’un prochain conseil d’administration, un conseiller régional capable d’expliquer aux retraités les dispositifs d’aides dont ils peuvent bénéficier et ceux desquels ils sont exclus. Les départements se sont donné rendez-vous en mai prochain.
