Face à la recrudescence des populations de corvidés en Moselle, Fredon Grand Est coordonne le travail des partenaires engagés dans une lutte collective. Entretien avec Élise Vannetzel, directrice générale de Fredon Grand Est.
La Moselle Agricole : Quelle est la mission de Fredon Grand Est, et quel rôle doit-elle jouer dans la lutte contre les corvidés ?
Élise Vannetzel : «Nous sommes reconnus Organisme à Vocation Sanitaire du végétal par l’État. À ce titre, nous coordonnons des actions régionales de prévention, de surveillance et de lutte contre des espèces nuisibles aux végétaux, à l’environnement et à la santé humaine. Notre expertise nous permet d’avoir cette approche globale, au service de tous détenteurs de végétaux, qu’ils soient des professionnels agricoles ou des espaces verts, des gestionnaires d’espaces végétalisés ou encore de grands linéaires. De par nos missions et au vu de notre expérience, nous avons accepté la demande formulée par la Fdsea pour coordonner le travail dans cette lutte collective».
Quel diagnostic avez-vous posé ?
E.V. : «Les dégâts aux cultures, imputables à une population de corvidés, ont connu une progression sans précédent ces dernières années. Ce constat s’inscrit dans une tendance d’évolution régulière des effectifs. Corneilles noires et corbeaux freux sont responsables de destructions de semis sur cultures de maïs et de tournesols principalement. Les semis de pois sont aussi impactés. Ainsi, les remontées d’informations de nombreux exploitants du réseau Fdsea permettent une estimation de l’impact économique à hauteur de 1.200.000 € pour 1.000 ha de cultures de printemps et d’été détruites en 2020».
Quel moyen de lutte allez-vous privilégier ?
E. V. : «Du fait du classement en « nuisibles » de ces espèces, différents moyens de lutte sont autorisés. Le pouvoir du Maire ne doit pas être négligé. Il est important de rappeler que selon l’article 22 du cahier des charges des chasses communales, le locataire est tenu de réduire le nombre des animaux nuisibles. Les moyens à disposition des chasseurs sont aussi nécessaires. Le piégeage offre un complément. Le choix de privilégier le piégeage a eu un écho très favorable du Département de la Moselle, qui accompagne financièrement notre plan de lutte».
Quelle est la prochaine étape de votre action ?
E. V. : «Nous souhaitons recenser les cages existantes dont les propriétaires souhaitent intégrer la lutte collective. Ce parc de cages gagnera en efficacité grâce à la concertation entre les différents partenaires. Elles viendront renforcer le stock des cages actuellement en fabrication. Les agriculteurs propriétaires de cages peuvent se faire connaître auprès de nous».