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Nuisibles, actionner tous les leviers dans la maitrise des populations de corvidés

Les dégâts aux cultures, imputables à une population de corvidés en excès, ont connu une progression sans précédent. Photo : DR
Les dégâts aux cultures, imputables à une population de corvidés en excès, ont connu une progression sans précédent. Photo : DR

Face à la recrudescence des populations de corvidés en Moselle, la Fdsea a mobilisé l’ensemble des acteurs en mesure de participer activement à un retour à la normale. Le principe d’une lutte collective coordonnée sur le territoire mosellan fait aujourd’hui l’unanimité. Mais la Fdsea rappelle que tous les leviers doivent être actionnés et l’ensemble des acteurs mobilisés. Les maires en font partie.

Les dégâts aux cultures, imputables à une population de corvidés en excès, ont connu une progression sans précédent. Corneilles noires et corbeaux freux sont responsables de destruction de semis sur cultures de maïs et de tournesols principalement. Les semis de pois sont aussi impactés. Ainsi, les remontées d’informations du réseau Fdsea permettent une estimation de l’impact économique. Et la facture s’avère salée. Elle est évaluée à hauteur de 1.200.000  € pour 1.000 ha de cultures de printemps et d’été détruites en 2020.

Tous les leviers

«Au regard des enjeux économiques, mais aussi sanitaires, nous avons alerté toutes les parties prenantes», témoigne Fabrice Couturier. Le président de la Fdsea rapporte également la nécessité d’associer les maires. Ils ont, en effet, le pouvoir de police sur la commune qui «s’avère un levier essentiel».

Le maire a la possibilité d’ordonner l’exécution de tirs de destruction. L’opération doit bien évidemment s’effectuer par des chasseurs titulaires d’un permis en bonne et due forme. Les lieutenants de louveterie peuvent contribuer efficacement à la réussite de l’opération, depuis la préparation de l’arrêté municipal, jusqu’à la conduite des actions de tir. La commune de CourcellesChaussy a été pionnière en 2020. Sous l’impulsion du lieutenant de louveterie, Claude Risse, un arrêté municipal a été pris. Devant le succès de l’initiative, la commune est repartie sur le même principe en 2021.

Autre commune à avoir suivi le modèle, Rémilly. Christophe Niedercorn, membre du bureau de la Fdsea, témoigne, «nous avons eu plusieurs réunions de travail avec la municipalité qui a pris conscience de l’ampleur de dégâts, aussi bien en agriculture que chez les riverains des lieux de repos des nuisibles». Y était associé, le responsable cantonal Chasse et Faune Sauvage. L’arrêté municipal autorise quatre opérations de tir de destruction. Pour Christophe, les facteurs de réussite sont bien identifiés. Il évoque prioritairement la sécurité. L’implication du maire est essentielle. Vient ensuite l’organisation en elle-même. «Les chasseurs doivent s’adapter à la configuration du site», explique Christophe. Au-delà de la satisfaction des organisateurs, tous ont rapporté un bon accueil du voisinage «excédé par les nuisances des volatiles».

Le maire et les chasseurs

Du fait du classement en «nuisible» de cette espèce, différents moyens de lutte sont permis. Il est important de rappeler que selon l’article 22 du cahier des charges des chasses communales, le locataire est tenu de réduire le nombre des animaux nuisibles. La période de chasse en Moselle pour les corvidés débute le 23 août pour s’achever au 1er février. Une période dite de «destruction» s’étend du 2 février au 30 juin. Enfin du 1er juillet au 22 août, seul le piégeage est autorisé. En période de chasse, il n’y a pas de démarche particulière, le chasseur peut intervenir comme il le souhaite pour réguler la population de corvidés. Fabrice Couturier encourage donc à mobiliser les maires partout où les dégâts impactent l’activité agricole.