En Moselle, la lutte collective contre les excès de populations de corvidés va entrer dans sa cinquième année. Depuis 2021, à l’initiative de la Fdsea, corbeaux freux et corneilles noires
sont surveillés de près. L’enjeu, contenir les dégâts aux cultures et les nuisances, y compris en milieu urbain.
Le comité technique corvidés de Moselle s’est réuni le jeudi 23 janvier à l’initiative des services de l’État. Les membres du comité avaient à l’ordre du jour le bilan des actions menées au cours de l’année 2024, notamment dans le cadre de la lutte collective. Mais ils se sont prononcés sur les actions à mener pour 2025 et la suite à donner au plan départemental d’action de régulation.
L’affaire de tous
Christophe Niedercorn, secrétaire général adjoint de la Fdsea, particulièrement impliqué dans le dossier, a rappelé «la nécessité de mobiliser tout le monde». Pour lui, «la maîtrise des populations de corvidés reste l’affaire de tous». Et en Moselle, on retrouve ainsi autour de la table, la Fédération Départementale des Chasseurs de la Moselle, l’Association des Piégeurs Mosellans, l’Association des Lieutenants de Louveterie de la Moselle, la Direction Départementale des Territoires de la Moselle, le Département de la Moselle et des municipalités fortement impactées par les corvidés.
S’y ajoute, un acteur incontournable, la Fredon Grand Est. «Nous avons sollicité la Fredon Grand Est en qualité d’organisme à vocation sanitaire (Ovs)» explique Florent Dory, secrétaire général de la Fdsea et administrateur Fredon. «C’est elle qui coordonne les actions de régulation sur le territoire mosellan depuis 2021». Son expertise est reconnue sur ce dossier et plusieurs autres départements du Grand Est reprennent aujourd’hui l’initiative mosellane, en s’appuyant eux aussi sur la Fredon Grand Est.
Plusieurs moyens de lutte
En 2024, la lutte collective s’est appuyée sur un arrêté préfectoral ouvrant la possibilité de mettre en œuvre plusieurs moyens de destruction. Le piégeage y a une bonne place. Les agriculteurs peuvent se former et disposer de cages. Ainsi, en 2024, la Fredon dénombre 112 personnes (principalement des agriculteurs), investies dans le piégeage des corvidés. 76 cages sont intégrées à la lutte collective.
Les membres du comité technique corvidés ont particulièrement insisté pour que les carnets de piégeage soient régulièrement communiqués à la Fredon. «C’est essentiel pour une vision globale de la situation» explique Florent Dory, «mais aussi pour argumenter de la nécessité d’inscrire la lutte collective dans la durée. La maîtrise des populations est une question de persévérance», insiste Florent Dory.
En plus du piégeage, les opérations de tirs coordonnées au niveau municipal s’avèrent efficaces. Les prélèvements en temps de chasse pèsent beaucoup dans le tableau en Moselle. Le tir de destruction, sur demande individuelle reste une possibilité à l’efficacité avérée. Et même si son efficacité reste très dépendante de facteurs extérieurs, les membres du comité technique corvidés ont accueilli avec satisfaction les bonnes nouvelles concernant la prorogation de l’utilisation des traitements de semences Zirame (Korit). On évoque une extension de sa période d’approbation prévue au 31 janvier 2027.
Inquiétude
Le contexte météorologique de cet automne laisse à penser que la plaine mosellane comptera une forte proportion de cultures de printemps. Cet assolement s’avère beaucoup plus fragile face aux ravageurs que sont les corvidés. Le choix des membres du comité technique corvidés de reconduire un arrêté de lutte collective est donc une bonne décision.