Le responsable Chasse et Faune Sauvage de la Fdsea invite les agriculteurs victimes de dégâts de sangliers à déclarer les surfaces détruites avec le plus de précision possible. Pour Marc Schlemer, «Une gestion efficace des populations n’est possible que si les données sont précises».
La surabondance des effectifs de sangliers et l’importance économique des dégâts agricoles dans le département de la Moselle ne font pas débat. De même, l’évolution inquiétante des populations de cette espèce conduit, depuis de nombreuses années, les services de l’État à classer le sanglier dans les nuisibles. On parle maintenant des Espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (Esod), ce qui n’enlève rien au caractère nuisible des suidés et ce, bien au-delà du seul secteur agricole. En conséquence de cette dynamique des populations de sangliers, les dispositifs de régulation se sont multipliés au fil des ans, à tel point que la Moselle est le département français le mieux doté. Période de chasse sur presque toute l’année, tir en chantier de récolte, tir de nuit, piégeage, expérimentation de la lunette thermique, les chasseurs disposent d’une large panoplie. Mais pour tenter de gérer efficacement une espèce, il faut en connaître les populations. C’est le propos même du nouveau schéma départemental de gestion cynégétique (Sdgc) validé en juillet dernier. «Une gestion efficace des populations de la faune n’est possible que si les gestionnaires disposent de données qualitatives et quantitatives aussi précises que possible», rapporte Marc Schlemer, responsable Chasse et Faune Sauvage à la Fdsea. Pour lui, un des indicateurs réside dans la mesure des dégâts imputables aux sangliers. «En Moselle, comme dans chaque département de droit local, la gestion des dégâts causés aux cultures par les sangliers et les indemnisations aux exploitants sont assurées par un Fonds départemental d’indemnisation des dégâts de sangliers (Fdids)».
Agir efficacement
Cependant, la profession agricole a souhaité depuis des années faire évoluer les pratiques du Fdids afin de mieux connaître les populations. «Nous ne disposions pas de données suffisamment précises en termes de localisation», constate Marc Schlemer. «Mettre en place des moyens de lutte est une chose», explique le responsable Chasse et Faune Sauvage, «mais pour agir efficacement, il est indispensable d’intervenir au bon endroit». Une évidence pour les responsables professionnels agricoles. Aussi, la Fdsea et les Jeunes Agriculteurs demandaient au Fdids d’évoluer vers une communication plus élaborée en termes de localisation des surfaces détruites par les sangliers. «À force d’insistance, nous sommes entendus» se félicite Marc Schlemer. «Nous pouvons désormais disposer de relevés de surfaces par commune». «Cela suppose une prise d’information aussi précise que possible dès la déclaration des surfaces détruites» ajoute-t-il. Là encore, des évolutions récentes dans les procédures mises en place par le Fdids devraient améliorer la connaissance sur les populations de nuisibles. Depuis le 1er février 2022, le Fdids propose un nouvel espace de télédéclaration pour les dégâts de sangliers. Marc Schlemer invite les agriculteurs concernés à «déclarer le plus précisément possible les dégâts, en s’attachant particulièrement à la commune réellement concernée». L’efficacité des mesures de régulation mises en place en dépend.