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Un mécénat associatif ciblé

Mégane Albrecht-Delgado et Gaëlle Courson, cofondatrices de l’Atelier 17.91 à Metz, qui agit contre l’isolement et la précarité, ont reçu leur chèque de la Fondation. Photo DR
Mégane Albrecht-Delgado et Gaëlle Courson, cofondatrices de l’Atelier 17.91 à Metz, qui agit contre l’isolement et la précarité, ont reçu leur chèque de la Fondation. Photo DR

À travers sa Fondation, la banque verte régionale accompagne depuis trois ans des associations agissantes dans les registres de l’éducation, de l’insertion et de la recherche-innovation. Dix structures ont été retenues en 2022 et mises en valeur le 14 décembre.

La Fondation du Crédit Agricole de Lorraine est née en 2019 dans l’objectif de renforcer son mécénat sur des projets éducatifs, scientifiques et sociaux. Elle intervient prioritairement dans les domaines de l’éducation, de l’insertion sociale, de la recherche et de l’innovation.

Le contexte sanitaire n’a pas été propice à une grande médiatisation des actions de cette Fondation depuis lors. Mais le 14 décembre dernier, dans les locaux de la caisse régionale à Laxou, les projecteurs se sont éclairés sur les dix associations sélectionnées en 2022, et qui se sont vu remettre leur chèque de soutien, à l’occasion d’une cérémonie officielle.

Denis Piard, le président de la Fondation depuis le mois de mai, a illustré l’engagement à travers trois formes d’accompagnement récent : la lutte contre l’illettrisme, par l’apprentissage du français en quartiers prioritaires ; l’aide d’urgence pour des étudiants ukrainiens, en mobilité à l’Université de Lorraine ; le soutien aux Ephad, par l’achat de tablettes adaptées aux troubles cognitifs des seniors.

La déléguée générale, Caroline Burguière-Brothier, a expliqué que les projets se situaient dans le cadre de la Fondation de France, donc reconnus d’intérêt général. Un comité exécutif de neuf membres accueille en son sein trois personnes extérieures au Crédit Agricole de Lorraine, mais expertes en leur domaine de compétences. Sur la douzaine de dossiers reçus cette année, dix ont été retenus, pour des niveaux de subventionnement s’échelonnant entre 5.000 et 10.000 €.

«Bulle de répit»

Parmi les lauréats, le Centre hospitalier régional universitaire de Nancy et son projet «Bulle de répit» destiné à améliorer les conditions de travail des personnels en gériatrie aigüe. Céline Maire, qui porte le dossier, en parle avec le ressenti qui l’anime. La pénibilité du travail provient essentiellement des nuisances sonores et de l’agressivité des patients. Déjà soutenue par la Fondation des Hôpitaux, l’installation de quatre «bulles», une pour chaque service, équipées d’un fauteuil massant et d’un babyfoot, représente un budget de 29.000 €. Cent vingt agents devraient pouvoir en bénéficier, «pour souffler, se relaxer, se détendre le temps d’une pause».

«Petites cantines de Metz»

Les Petites Cantines de Metz sont, elles aussi, soutenues. Rémi Grünewald, leur secrétaire général bénévole, résume l’esprit de ces lieux «qui rassemblent autour de la même table des habitants, à travers des repas durables, participatifs et à prix libres». La signature du bail a précédé les travaux en 2022 du local de
117 m² à Metz Nord, facilement accessible de la métropole, un investissement supérieur à 200.000 €. Le public est composé par tiers des habitants des quartiers alentours, des salariés de proximité et de personnes modestes orientées par des associations partenaires. «La mixité sociale» pour Rémi Grünewald.

«Box découverte»

Pour l’Atelier 17.91, c’est l’histoire de l’aventure de Mégane Albrecht-Delgado et Gaëlle Courson, qui «ont tout quitté pour lutter contre l’isolement et la précarité». Elles en ont fait leur activité professionnelle, et ont même embauché. L’Atelier 17.91, né à Metz, est itinérant sur la Meurthe-et-Moselle et la Moselle. Il propose ses animations dans des structures existantes : des ateliers «visant à développer les pratiques sociales, en favorisant les relations humaines autour d’actions à vocation culturelle, en lien avec le développement durable et l’estime de soi».

Mégane Albrecht-Delgado présente le produit-phare de l’Atelier, la confection de la «box découverte» par des jeunes du territoire, contenant des réalisations faites-main, à partir d’ateliers, avant d’être offertes à des seniors en situation d’isolement. À la clé «des échanges intergénérationnels autour de ces créations, détaille Gaëlle Courson, du partage d’expérience et un moment de convivialité».

En 2023, la Fondation Crédit Agricole de Lorraine disposera d’un budget un peu plus important, assure son président. Les associations dont le rayonnement entre dans la cible de subventionnement n’ont plus qu’à se manifester.