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S’enrichir du partage d’expérience

De g. à d. : Fabrice Coutrier (président de la Fdsea 57), Peter Hoffmann (président du Bauernverband-Saar) et Christophe Niedercorn (secrétaire général adjoint de la Fdsea 57). Photo Pierre Divoux
De g. à d. : Fabrice Coutrier (président de la Fdsea 57), Peter Hoffmann (président du Bauernverband-Saar) et Christophe Niedercorn (secrétaire général adjoint de la Fdsea 57). Photo Pierre Divoux

Le président et le secrétaire général adjoint de la Fdsea étaient invités à l’assemblée générale du Bauernverband-Saar, le 18 mars. Au programme, une présentation de la mise en œuvre de la Pac en France.

La demande est parvenue de leurs homologues de la Sarre, le Bauernverband-Saar (Bvs). Syndicat agricole majoritaire de l’autre côté de la frontière, le Bvs avait choisi comme thème pour les travaux de son Assemblée générale, un focus sur la mise en œuvre de la Pac en France. Ses responsables se sont tournés vers la Fdsea de la Moselle pour animer cette réunion qui s’est tenue le 18 mars à Heusweiller à l’Est de Sarrelouis.

Une centaine d’agriculteurs allemands adhérents y étaient attendus. Des représentants de l’administration sarroise et du ministère de l’agriculture participaient également à cette initiative transfrontalière. La Chancellerie de la Saar a participé au financement des coûts de traduction simultanée.

Fabrice Couturier et Christophe Niedercorn ont donc eu la charge d’animer cette présentation en compagnie de Peter Hoffmann, président du Bvs et d’Alexander Welsch, directeur.

La première partie des échanges s’est concentrée sur l’architecture de la Pac en France, le détail des grandes masses financières et la particularité française des écorégimes.

Le jeu des questions réponses a ensuite conduit Fabrice Couturier à aborder l’accompagnement financier spécifique des jeunes agriculteurs. Des échanges plus approfondis ont concerné les spécificités de la directive nitrate. Plusieurs points négociés du côté français dans le septième programme d’action ont suscité beaucoup d’intérêt chez les adhérents du Bvs. Les prochaines négociations entre la profession agricole et l’administration sarroise pourraient bien s’en inspirer.

Et les manifs ?

Le deuxième temps de la soirée a été l’occasion d’aborder un tout autre sujet. «Les manifestations des agriculteurs français sont reconnues pour être plus extrêmes que celles en Allemagne, qui se déroulent souvent, comme en janvier 2024, de façon plus sage», constate Peter Hoffmann.

C’est le secrétaire général adjoint de la Fdsea qui a pris le relais sur la façon dont la colère des agriculteurs s’exprime en France. Christophe Niedercorn a ainsi retracé les temps forts des mois passés en dévoilant les coulisses de l’organisation des manifestations, «depuis la mobilisation du réseau jusqu’à la dislocation des actions et la négociation des acquis».

L’initiative du Bauernverband-Saar s’étant avérée une pleine réussite pour les deux parties prenantes, une prochaine rencontre est envisagée pour approfondir plusieurs sujets, mais cette prochaine séquence devrait se dérouler en France.

Vu de la Sarre

Au lendemain de la soirée, les agriculteurs saarlandais disent avoir «apprécié l’opportunité d’en apprendre davantage sur la mise en place de la Pac en France et d’échanger avec leurs voisins mosellans», selon Clément Gelin, le technicien du Bvs en charge de l’organisation de la rencontre. «Les participants ont reconnu une complexité similaire dans l’application des mesures en France et en Allemagne, ainsi que des défis communs auxquels les agriculteurs des deux pays sont confrontés», précise-t-il. Et de citer «la question de la transmission des exploitations, mettant en lumière les différences de soutien entre les générations».

L’image des manifestations agricoles en France, souvent perçues comme radicales à l’étranger, a été remise en question. Les agriculteurs saarlandais ont également confirmé leur «motivation à organiser une rencontre similaire en Moselle, et l’intérêt de faire perdurer ces échanges pour préparer au mieux l’avenir de l’agriculture européenne».