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La 13e édition d’Agrimax se prépare

La conférence de presse annonçait la dernière ligne droite avant la treizième édition d’Agrimax. Photo Marion Falibois
La conférence de presse annonçait la dernière ligne droite avant la treizième édition d’Agrimax. Photo Marion Falibois

Le jeudi 11 juillet, Metz événements donnait sa traditionnelle conférence de presse d’avant Salon, dans les Vosges. Une édition dédiée à la promotion de la race Aubrac.

Pour le lancement de cette 13e édition d’Agrimax, le Comité technique a choisi l’exploitation de la famille Lacroix à Chef-Haut dans les Vosges.

Un salon de renom

«Agrimax est un événement majeur dans l’agriculture et dans l’élevage» rappelait Michel Coqué, le directeur général de Metz Événements, le 11 juillet dernier. En effet, Agrimax est le troisième salon de l’élevage français : le premier étant le Sommet de l’élevage à Cournon et le deuxième : le Space à Rennes.

L’an passé avait été marqué par une édition record pour Agrimax qui a accueilli près de 22.000 visiteurs, 135 exposants et 2.000 animaux. «En 2023, nous avons passé un cap» confirmait Stéphane Ermann, le vice-président de la Chambre d’agriculture de Moselle. Des records en termes de fréquentation et de professionnalisation «mais aussi en termes de convivialité. Les éleveurs ont besoin de communiquer mais aussi de se retrouver» soulignait-il.

Jérôme Mathieu, le président de l’Association Ambition Grand Est Élevage Europe (Ag3e), et président de la Chambre d’agriculture des Vosges, a souligné l’importance de l’événement pour la filière : «Agrimax, c’est la vitrine de l’élevage régional». Un lieu d’échange et de rencontre dont l’ambition est de montrer la dynamique de l’élevage en région car «l’élevage a de l’avenir» rappelait-il.

Agrimax ne se limite pas aux concours bovins, ovins et avicoles «c’est aussi une partie commerciale qui rassemble des exposants et des structures collectives» ajoutait le directeur de Metz Événements. Car l’élevage représente un enjeu de taille sur le territoire, c’est pourquoi parmi les partenaires naturels du salon, figurent la Région Grand Est, le département de la Moselle et les Chambres d’agriculture régionale et départementales.

L’Aubrac en tête d’affiche

Cette année, l’Aubrac est à l’honneur. Cyril Leymarie, directeur de l’organisme de sélection (Os) Aubrac a présenté les particularités de cette race allaitante rustique, originaire du Massif Central. «Une vache qui s’adapte à beaucoup de systèmes. Elle séduit de plus en plus d’éleveurs, et se développe un peu partout aujourd’hui. Le Grand Est en est une belle illustration» expliquait-il. Il y a une dizaine d’années, vingt-cinq à trente Aubrac concourraient lors d’Agrimax, puis, «grâce à la mobilisation et au travail quotidien des éleveurs sur le terrain, une dynamique s’est créée. Une cinquantaine de bêtes seront présentées cette année». Avec 263.000 vaches Aubrac de plus de trois ans sur le territoire Français, la race séduit par ses qualités de vêlage, son aptitude à l’allaitement et sa facilité de conduite.

Pour résumer le travail de l’Os Aubrac, son directeur expliquait que la sélection est orientée vers «un optimum plutôt qu’un maximum». Si Cyril Leymarie se réjouit de voir que les qualités de l’Aubrac ont su séduire de plus en plus d’éleveurs, il déplore «la décapitalisation du cheptel bovin en France. Même si l’effectif Aubrac est en progression, la diminution des effectifs est un problème pour notre souveraineté alimentaire». La race Aubrac et sa facilité d’élevage constituent, selon le directeur de l’Os, un argument de taille pour encourager les jeunes éleveurs à maintenir l’élevage allaitant sur leur exploitation.

Un point sur lequel le rejoint Benjamin Lacroix. Actuellement technico-commercial dans une entreprise agricole, il se destine à reprendre l’exploitation familiale en janvier 2025. «L’objectif est de garder l’exploitation telle qu’elle est. Le système en vigueur est viable et fiable». Selon lui, «l’Aubrac est une race d’avenir parce qu’elle est facile. Le monde agricole évolue et c’est une race qui permet aussi de prendre du temps pour soi». En effet, les capacités d’adaptation de l’Aubrac ont séduit la famille Lacroix, il y a une quinzaine d’années. Depuis, les exploitants ont su faire progresser leur troupeau, et se sont illustrés sur de nombreux concours.

L’élevage en héritage

Exploitation familiale des Vosges, l’élevage du Melceney s’illustre dans la sélection de plusieurs espèces : mouton Texel, chevaux Ardennais et Selle Français et, bien sûr, vaches Aubrac. Chacun des trois enfants Lacroix s’est d’ailleurs investi dans la défense et la promotion d’une race. Côté équin : Bérangère est directrice du stud-book Selle-Français et Cyril est vice-président de l’Union des éleveurs de chevaux de la race Ardennaise. Dans la continuité de son grand-père, il s’est spécialisé dans l’élevage de chevaux Ardennais. «Une race menacée en France. Nous avons la chance d’avoir de belles espèces, et nous souhaitons continuer à les maintenir» appuyait-il. En 2025, Benjamin reprendra l’exploitation et avec elle, les concours avec les Aubracs.

«Toutes nos espèces sont représentées à Agrimax» rappelait d’ailleurs Yves Lacroix, avec satisfaction. Car les produits présentés par Yves, Marie-Chantal et leurs enfants sont aussi le fruit d’un travail commencé depuis plusieurs générations. «Nous avons pris le virage de l’Aubrac, il y a une quinzaine d’années» expliquait Yves Lacroix.

Avec ses 90 ha tout en herbe, les années de sécheresses ont occasionné des difficultés à maintenir les Charolaises. Les exploitants étaient donc en réflexion pour changer de race quand ils sont tombés amoureux de l’Aubrac pendant des vacances en Lozère. «Aujourd’hui, nous ne ferions pas marche arrière» soutennait-il. L’élevage du Melceney compte quarante-cinq mères allaitantes, une quinzaine de génisses, et fournit de la génétique sur toute la région Grand Est.

La passion des concours

Férue de concours d’élevage, la famille Lacroix s’illustre régulièrement sur les rings. Que ce soit à Varennes-sur-Allier, Cournon, ou au Salon International de l’Agriculture, les éleveurs présentent régulièrement des moutons Texel, vaches Aubrac et chevaux Ardennais.

«Nous gardons dans un coin de la tête l’idée de présenter un spécimen de chaque espèce au Salon de l’agriculture» complétait son fils, Cyril, le sourire aux lèvres. «Nous avons la passion, et je remercie nos parents de nous l’avoir transmise que ce soit pour l’élevage, la génétique ou les concours. Quand nous étions petits, nous allions dans des concours locaux et au Salon de l’agriculture à Paris, et c’est comme ça que le virus nous a été transmis» expliquait-il. Pour Benjamin, les concours d’élevage, en plus de confirmer un travail de sélection en perpétuelle amélioration «sont des challenges» qui animent la vie de l’exploitation.