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Appro local de la restauration scolaire : comment s’y prendre ?

Élus, parents d’élèves, peuvent tous être acteurs du changement. Photo DR
Élus, parents d’élèves, peuvent tous être acteurs du changement. Photo DR

Loi Egalim et approvisionnement de la restauration collective en produits de proximité : deux ambitions en faveur d’une alimentation vertueuse en restauration scolaire. Vigilance et volontarisme sont de mise pour faire converger les deux enjeux. La Chambre d’agriculture de la Moselle relève le challenge en accompagnant collectivités territoriales et agriculteurs dans cette voie.

« Au plus tard le 1er janvier 2022, les repas servis dans les restaurants collectifs dont les personnes morales de droit public ont la charge, devront comprendre 50 % de produits durables et de qualité dont 20 % de produits bio ». Pour la restauration scolaire, la responsabilité revient donc bien, aux collectivités territoriales qui se répartissent la compétence en fonction de l’âge des enfants. La restauration des élèves en crèches, maternelles, primaires dépend des communes ou communautés de communes. Tandis que le Conseil Départemental et le Conseil Régional détiennent respectivement la compétence collèges et lycées. L’obligation s’applique à la collectivité qu’elle ait choisi la gestion directe ou déléguée à une association ou à un prestataire de service.

Côté produits, une médaille à deux faces

50 % des produits en valeur devront justifier d’un signe de qualité dont 20 % de bio minimum. La loi Egalim est conçue à la base pour faire reconnaître et encourager l’agriculture française. Si la plupart des signes de qualité retenus dans la loi Egalim, définissent des produits français (Label Rouge, Indication Géographique Protégée, Haute Valeur Environnementale…), la donne peut être différente pour le label Bio qui représentera de 20 à 50 % des achats.

Concilier Egalim et appro local : il n’y a qu’un pas…

«Quand on a la volonté de le faire, on y arrive» déclare Laurent Danner, Directeur général des Services à la Communauté de Communes de la Houve Pays Boulageois, lors de la journée de rencontre des collectivités territoriales organisée en juin par la Chambre d’agriculture. «Dans l’écriture de nos marchés, nos contrats, nous avons l’habitude de décrire uniquement notre demande. Aux fournisseurs de s’adapter. Accompagnés par la Chambre d’agriculture de la Moselle et de la Meurthe-et -Moselle, nous avons pris conscience que nous devions rédiger notre demande de telle sorte que l’agriculture locale puisse aussi y répondre. Il existe des solutions. À partir de la rentrée, treize producteurs ou groupements de producteurs locaux fourniront notre cuisine centrale pour environ 40 % de nos besoins en denrées alimentaires et pour une durée de trois ans». Les Chambres d’agriculture accompagnent les collectivités locales pour l’écriture de cahier des charges conciliant Loi Egalim et approvisionnement de proximité qu’il s’agisse de marchés de denrées alimentaires ou de prestations de services. Elles accompagnent aussi les agriculteurs dans l’adaptation de leurs productions aux attentes de la restauration collective. Avec chacun, il est important de vérifier la nature et la disponibilité des produits, les labels et certifications. De même, les normes sanitaires comme les moyens logistiques de l’amont à l’aval doivent être adaptés pour une commande durable et satisfaisante pour tous.