La Fdsea propose une solution au président Weiten pour contribuer à relocaliser une partie des approvisionnements carnés dans la restauration hors domicile.
Depuis le début de la crise sanitaire, la relocalisation de l’alimentation est devenue un thème récurrent. Mais pour de nombreux acteurs de la restauration hors domicile, la recherche de solutions ouvrant à l’approvisionnement local s’est inscrite dans leur politique d’achat bien avant l’apparition de la pandémie. C’est le cas du Conseil départemental de la Moselle. Dans la dynamique du projet de son président, Patrick Weiten, le slogan «Mangeons mosellan» participe de cette relocalisation de l’alimentation.
Un long chemin
L’expérience de la mise en œuvre de ce projet montre qu’il peut y avoir loin de la coupe aux lèvres. Avant tout parce que l’agriculture mosellane reste essentiellement structurée sur le triptyque, lait viande et céréales, dont la mise en marché privilégie les filières longues. Mais aussi du fait de la complexité des processus d’appels d’offres encadrant ces marchés publics.
La crise a donc mis un coup d’accélérateur à une tendance de fond. En cohérence avec cette mouvance, la réglementation attachée aux appels d’offres a évolué, et plusieurs acteurs de la production se sont mobilisés pour organiser une réponse aux attentes des consommateurs. C’est le cas de la démarche initiée par l’Apal sous la marque «Les éleveurs du Grand Est». Cette marque valorise une viande de bœuf hachée, 100 % Grand Est. Les animaux sont nés, élevés, abattus et transformés dans le Grand Est.
Déclinaison mosellane
C’est tout naturellement que le président de la Fdsea a proposé au patron du Département une présentation de la démarche de l’Apal. En perspective, une déclinaison départementale de cette offre.
Le 25 février dernier, Fabrice Couturier s’est rendu à l’Hôtel de Département, accompagné de Stéphane Peultier, président de l’Apal et de Pascal François, directeur d’Elivia Mirecourt. Pour les accueillir, Patrick Weiten, président du Département de la Moselle et David Suck, vice-président délégué à l’agriculture.
L’objectif de cette rencontre était de «trouver l’articulation entre le savoir-faire de l’Apal et les exigences de la collectivité pour le service des 3,5 millions de repas servis dans les collèges, voire les 8 millions de repas des Ehpad», explique Fabrice Couturier. Il argumente : «le président Weiten souhaite que les Mosellans mangent mosellan, et les prestataires que nous lui présentons sont les seuls à apporter la traçabilité parfaite qu’exige la collectivité». S’y ajoute «une solution pour l’équilibre matière entre les avants et les arrières», précise-t-il.
L’enjeu est de taille, «on parle de 108 tonnes d’émincé de bœuf, de 53 tonnes de haché, de 27 tonnes de veau ou encore de 15 tonnes de merguez», rapporte le président de la Fdsea. Stéphane Peultier y voit une équation réalisable au regard du potentiel de production en Moselle. Quant à Fabrice Couturier, en charge du syndicalisme économique au sein du conseil d’administration de la Frsea, il avoue que «l’intérêt de la démarche, c’est le revenu des producteurs et la satisfaction des jeunes consommateurs. Ils seront nos acheteurs de demain». Et d’afficher comme seule exigence que «les prix d’achat en ferme devront couvrir les coûts de production». Une demande accueillie favorablement par le président Weiten.