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Le droit au tir de destruction

 Les dégâts occasionnés par les sangliers hypothèquent les ressources fourragères d’éleveurs déjà pénalisés par une météo chroniquement calamiteuse. Photo DR
Les dégâts occasionnés par les sangliers hypothèquent les ressources fourragères d’éleveurs déjà pénalisés par une météo chroniquement calamiteuse. Photo DR

Les exploitants victimes d’importants dégâts occasionnés par les sangliers peuvent faire valoir leur droit à procéder au tir de destruction sur les parcelles de leur exploitation.

Dans le cadre de la lutte contre les espèces susceptibles d’occasionner des dégâts, la Fdsea travaille, depuis l’hiver 2020, à accompagner ses adhérents désireux de faire valoir leur droit à procéder au tir de destruction sur les parcelles de leur exploitation. «Ces exploitants sont victimes d’importants dégâts occasionnés par les sangliers, mais aussi dans certains cas, par les corvidés ou les pigeons», plaide Marc Schlemer, responsable du dossier chasse et faune sauvage à la Fdsea. Le phénomène s’avère malheureusement récurrent dans plusieurs secteurs du département de la Moselle. Parfois même, il s’aggrave d’année en année, diminuant dangereusement les ressources fourragères (herbe, maïs) d’éleveurs déjà pénalisés par une météo capricieuse. Les récoltes de céréales et oléoprotéagineux sont aussi touchées. «Les préjudices des nuisibles ne sont que partiellement compensés, parfois pas de tout, lorsqu’il s’agit de corvidés par exemple», dénonce Marc Schlemer qui affirme que «cette prédation met en péril l’autonomie alimentaire de nombreux éleveurs et le revenu des cas les plus critiques».

Adjudicataires débordés

En dépit de l’arsenal réglementaire dont les chasseurs disposent en Moselle, les adjudicataires s’avouent, dans plusieurs points critiques du département, débordés et dans l’incapacité de réguler à eux seuls, la population des nuisibles. Pour la Fdsea, il est nécessaire de donner aux agriculteurs la possibilité d’apporter leur propre contribution à la protection de leurs cultures. Ainsi, conformément à un arrêté préfectoral, plus d’une vingtaine d’exploitants se sont montrés intéressés par ce dispositif de tirs de destruction l’année dernière. Cette possibilité passe obligatoirement par une autorisation individuelle. Elle permet à l’exploitant ou un ayant droit désigné, de procéder à des tirs de destruction uniquement sur les parcelles de son exploitation. Moins d’une dizaine sont allés jusqu’au bout de la démarche. Cependant, le cadre réglementaire de ce dispositif montre des limites.

Amplitude journalière

Dans un courrier adressé au préfet de Moselle, Fabrice Couturier attire l’attention sur «la limite d’une amplitude journalière d’autorisation de tirs ne correspondant pas aux comportements des animaux. En se limitant d’une heure avant le lever du soleil à une heure après le coucher, les opportunités de tirs restent très insuffisantes». Aussi, le président de la Fdsea demande au préfet à «pouvoir mettre en œuvre le tir de nuit afin de rendre véritablement efficace le droit de destruction des nuisibles pour le sanglier en Moselle».

La Fdsea a mis à disposition de ses adhérents déjà engagés l’an passé, les formulaires de demandes d’autorisation individuelle pour effectuer les démarches auprès de la Ddt. Les formalités doivent être réalisées avant le début des opérations de destruction, soit le 1er février 2022. La période effective de ce droit prend fin au 31 mars.