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Une stratégie syndicale qui s’inscrit maintenant dans la durée

Les adhérents ont répondu présents en nombre pour cette première assemblée générale commune des cantons de Saint-Avold et Faulquemont. Photo Lucile Hergat
Les adhérents ont répondu présents en nombre pour cette première assemblée générale commune des cantons de Saint-Avold et Faulquemont. Photo Lucile Hergat

Réchicourt, Forbach, Saint-Avold, la tournée des assemblées cantonales se poursuit avec pour certaines, le renouvellement des mandats. L’actualité et les dossiers locaux sont prioritairement débattus.

Les cantons de Saint-Avold et Faulquemont ont fait, pour la première fois, leur assemblée générale en commun. Ne dépendant pas de la même circonscription, seul le canton de Saint-Avold était électif cette année. Le bureau actuel a vu son mandat renouveler avec toujours Nicolas Brun en président de canton.

Après un début d’année riche en actions syndicales, les dernières mobilisations ont été au cœur de la réunion. Florent Dory, secrétaire général de la Fdsea de la Moselle et président du canton de Faulquemont, a établi un compte rendu des trois points de blocage du département, mis en place la semaine passée. Les adhérents ont répondu présents pour ces deux jours de mobilisation. Florent Dory souligne «je tiens à vous remercier tous de votre participation. Nous n’avons pas eu de débordements sur le département, et nous en sommes fiers. La mobilisation continue avec trois autres points de contrôle de marchandises dans les camions frigorifiques cette fois-ci». Le but de l’opération est de créer un barrage filtrant afin de contrôler la provenance des marchandises entrant sur le territoire.

Contrôle des marchandises

«Nous souhaitons garder l’opinion publique avec nous. Le but n’est pas d’embêter les usagers de la route, nous sommes soutenus et cela doit continuer. Des tracts expliquant nos revendications seront distribués aux automobilistes. Aucune marchandise ne sera détruite, des photos seront faites comme preuve» souligne Nicolas Brun, président du canton de Saint-Avold.

Les points de contrôle seront le rond-point de Mittelbronn, l’A31 à hauteur de l’aire d’autoroute de Thionville-Porte de France et le rond-point de Wiesviller. Le contrôle de marchandises a révélé de nombreuses importations de produits, soit sans origine ou qui ne répondent pas aux normes de traçabilité, ou encore, ne répondant pas aux normes européennes. Les anomalies et photographies seront remontées à monsieur le préfet de la Moselle, Laurent Touvet.   

Une augmentation des nuisibles

Les deux cantons font le même constat, la population de sangliers augmente et avec elle les dégâts sont en hausse. Sur le secteur, ce qui semble porter préjudice, ce sont les chasses militaires. Ces espaces ne sont pas toujours bien gérés et sont parfois plus considérés comme des réserves à gibier que comme des terrains de chasse. Un adhérent du canton de Faulquemont intervient «À côté de mon exploitation, nous avons une chasse militaire, qui n’est peu, voire pas chassée. Des dates de battues sont communiquées à la mairie, mais elles ne sont pas toutes honorées. Pour cette année, ils n’ont communiqué aucune date d’action de chasse, le territoire ne sera donc pas chassé. La population de sangliers ne cesse de proliférer». Le constat est le même pour d’autres agriculteurs présents dans la salle. Ces informations seront transmises lors de la commission chasse organisée par la Ddt en partenariat avec la fédération des chasseurs et la Fdsea.

Un autre nuisible qui sème le trouble est le ragondin. De plus en plus présent dans nos campagnes, il possède maintenant une population dense. En plus des dégâts qu’il cause, plus de la moitié de la population serait porteur de la leptospirose. La maladie peut être transmise par contact direct avec l’animal ou dans les urines présentes dans l’eau des rivières ou lacs ou berges. Une simple coupure pendant la réparation d’une clôture souillée par de l’urine de ragondin sur la berge peut provoquer un risque d’infection. «C’est un véritable fléau, il s’agit d’une espèce invasive. Sur les derniers mois, j’en ai piégé pas loin d’une vingtaine» explique un piégeur.

Actualité locale très dense

Laurent Jacquot, renouvelé dans son mandat de président pour le canton de Réchicourt, et son équipe, ont passé une large partie de la matinée sur l’évolution des dossiers locaux où les responsables professionnels s’investissent. Réunis le 1er février dans la salle communale d’Hertzing, tous les adhérents ont dit leur «fierté de la mobilisation sans précédent pour soutenir le travail du syndicalisme majoritaire».

Points de blocage et contrôles des marchandises importées ont motivé d’autant plus que «la réaction de soutien de la population pour les agriculteurs» a été très appréciée par les manifestants. Une motivation qui reste de mise après l’analyse à chaud des annonces du gouvernement. Fabrice Couturier avait rejoint la réunion en fin de matinée après un débriefing en directe avec la Fnsea. Tous ont pu donc profiter de ce retour d’expérience dans le décryptage des acquis et «la construction d’une stratégie syndicale qui s’inscrit maintenant dans la durée».

Changement de sous-préfet

Actualité locale oblige, les présidents de cantons syndicaux du secteur sont allés à la rencontre du nouveau sous-préfet de Sarrebourg. Accompagnés de leurs homologues du réseau des Jeunes Agriculteurs, les élus professionnels ont passé près de quatre heures avec le représentant de l’État. Au menu de cette entrevue, une priorité pour Laurent Jacquot, «replacer l’importance de l’activité agricole dans l’économie du territoire». Tous ont souligné la «nécessité d’un travail de concertation avec les représentants de la profession agricole sur tous les sujets pouvant avoir un impact sur l’exercice du métier». Et la liste est longue pour Laurent. Il a été question d’infrastructures, d’emprises foncières à l’initiative des collectivités, ou encore de dossiers économiques avec un focus sur «l’abattoir de Sarrebourg détenu à 97 % par les agriculteurs et au service des agriculteurs», s’est félicité le président cantonal. «Cet outil local est passé de 3.000 tonnes de capacité d’abattage lors du départ de Bigard à 8.000 tonnes aujourd’hui».

La filière lait n’est pas en reste et les participants ont pu profiter d’un point d’étape dans la réflexion des membres de l’association des producteurs de lait de Moselle Sud. «Nous travaillons à la recherche de valeur ajoutée pour notre production de lait» sur «un territoire qui profite d’une image remarquable». Laurent Jacquot évoquait l’intérêt de pouvoir «tester l’accueil des consommateurs des produits laitiers transformés». Sur le sujet, il rapportait également l’enthousiasme du sous-préfet et son engagement à en être «un ambassadeur».

Cependant, Laurent Jacquot déplore le «peu de motivation des acteurs du territoire à valoriser l’image positive apportée par le récent classement d’une grande partie de la Moselle Sud en Réserve de biosphère par l’Unesco». Un atout selon lui, en capacité de «générer de la valeur ajoutée pour les initiatives économiques locales» et tout «particulièrement pour l’agriculture».