Le président des Jeunes Agriculteurs de Moselle, Germain Bach, a mis à profit la présence du Préfet sur le site de la finale de labour pour lancer la rentrée syndicale.
Pour sa première participation à l’évènement organisé par les Jeunes Agriculteurs, Laurent Touvet a consacré son après-midi du 28 août à une immersion dans la production agricole mosellane.
Il revenait à Pierre Repplinger d’accueillir le représentant de l’État. Le président du comité d’organisation a guidé le Préfet sur le site de Basse Ham, en compagnie de plusieurs représentants des organisations professionnelles départementales et d’élus locaux. Derrière la vitrine aux accents festifs, la déambulation champêtre a surtout été la «rentrée syndicale». Le président des Jeunes Agriculteurs de Moselle a ainsi mis à profit la proximité avec le préfet pour mettre en avant les dossiers d’actualité.
Risques de pénurie
Germain Bach a consacré un long moment à «la formation des générations d’agriculteurs à venir». Avec le slogan «Demain se construit aujourd’hui», il interpellait sur la crainte de voir des programmes de formation par trop «éloignés des compétences indispensables à la réussite des installations». Soulignant, au-delà du bagage technique, «une approche économique des questions agricoles». Germain Bach a partagé l’impatience de la profession quant aux retours sonnants et trébuchants de la loi Egalim dans les fermes. Autant de dossiers de nature à décourager les vocations.
Le préfet Touvet s’est volontier prêté à l’exercice où les élus professionnels «attirent l’attention des pouvoirs publics» sur les chantiers qui doivent avancer. Mais il invitait à «communiquer également pour susciter des vocations, montrer l’épanouissement que le métier procure». Il prenait à témoin -le saluant pour «sa franchise»- «le discours positif» de Pierre Repplinger. Une dimension de la défense professionnelle que JA n’a pas négligée. Ainsi, le secrétaire général des Jeunes Agriculteurs rapportait «un message positif sur le métier diffusé sur une cinquantaine d’évènements tout au long de l’année».
Cours d’eau
Un temps fort de l’échange avec le représentant de l’État a concerné les cours d’eau. Fabrice Couturier a insisté sur «l’urgence d’une mobilisation de tous les acteurs du territoire, professionnels, élus et agents de l’administration, pour revenir à une situation où fossés et cours d’eau retrouvent leur fonction initiale, évacuer l’eau en excès». Le président de la Fdsea a rappelé les enjeux économiques sur ces parcelles submergées. L’occasion d’évoquer «l’opposition de la profession à la renaturation, sans concertation, de parcelles agricoles», convoitées par les syndicats de rivières.
Martine Cordel et Laurent Welter, représentant la Chambre d’agriculture, ont abordé un autre sujet préoccupant pour la profession et particulièrement l’élevage. Ainsi, Laurent Welter témoignait de «l’abandon de l’activité rurale par un cabinet vétérinaire du secteur». Gilles Canteneur, président du GDS 57, qui avait mis à l’ordre du jour de son assemblée générale du printemps «le spectre de la désertification vétérinaire», confirme aujourd’hui ce constat. Tous s’accordent à dire que la tendance ne s’inversera pas. Elle pourrait être amplifiée avec les nombreux départs en retraite qui se dessinent.