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Photovoltaïque, «l’État met les paysans solaires sur la paille»

Cette évolution concerne les plus anciens contrats de production d’électricité d’origine photovoltaïque dits «pionniers» concernant les installations d’une puissance supérieure à 250 kWc. Photo : DR
Cette évolution concerne les plus anciens contrats de production d’électricité d’origine photovoltaïque dits «pionniers» concernant les installations d’une puissance supérieure à 250 kWc. Photo : DR

Lever de soleil iconoclaste ce mardi 15 juin devant la préfecture à Metz. Les agriculteurs dénoncent la remise en cause des engagements de l’État. La révision des contrats de rachat d’électricité photovoltaïque mettra les agriculteurs pionniers de cette énergie décarbonnée sur la paille.

La mise en scène organisée sur le parvis de la préfecture  ce matin-là est évocatrice. Pas de tapis rouge mais un lit de paille. Un panneau solaire revêtu d’une croix et quatre agriculteurs portant le slogan «L’État met les paysans solaires sur la paille». Ils dénoncent la révision tarifaire des contrats de rachat d’électricité photovoltaïque, votée en loi de finances pour 2021, et qui a conduit la Commission de Régulation de l’Énergie (Cre) a publié le 3 juin les projets d’arrêté et de décret, nécessaires à la mise en œuvre de la réduction tarifaire.

Ce projet de révision tarifaire photovoltaïque menace de faillite 70 à 80 producteurs, agriculteurs dans le Grand Est et plus de 500 producteurs au niveau national.

«Aujourd’hui, malgré une feuille de route du législateur imposant le maintien de la viabilité de ces producteurs et au mépris des échanges nombreux avec la profession agricole, la Cre présente des tarifs révisés qui mettent en péril l’activité économique et le patrimoine de plusieurs générations», dénonce Jean-Marc Brême, responsable des énergies renouvelables à la Fdsea de Moselle.

Rencontre à la préfecture

Pour porter leur message au niveau national, une délégation a été reçue par la directrice de cabinet du préfet Touvet et le Directeur départemental des territoires.

Le président de la Fdsea, Fabrice Couturier, a interpellé les représentants de l’État. L’élu professionnel s’inquiète de ce renoncement, «l’État prépare la faillite des agriculteurs pionniers de l’énergie décarbonnée et envoie un signal désastreux aux porteurs de projets comme à leurs financeurs». Le président de la Fdsea faisait également partager son inquiétude sur les autres filières de production d’énergies renouvelables, «que seront demain les tarifs du gaz issu de la filière méthanisation».

Dans ce dossier complexe, Hubert Helvig s’est livré à un exercice de pédagogie auprès de l’administration. Un travail rendu nécessaire par la complexité d’une approche «hors sol des textes proposés par la Cre».

Dans le même temps, les élus mosellans ont été sollicités pour signer une motion destinée au président de la Cre. Les agriculteurs y interpellent les pouvoirs publics afin de «reconsidérer les propositions actuelles».

Dans un communiqué du 4 juin, la Fnsea et l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (Apca) s’inquiètent également et se disent déterminées à «poursuivre le combat» pour la reconnaissance des spécificités des projets photovoltaïques agricoles.