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Lutte pour l’application d’Egalim 2

Présentation par les présidents de sections et le président de la Fdsea 57 de la lettre de soutien proposée aux parlementaires. Photo Lucile Hergat
Présentation par les présidents de sections et le président de la Fdsea 57 de la lettre de soutien proposée aux parlementaires. Photo Lucile Hergat

Les sections lait et viande de la Fdsea se sont réunies le 18 novembre dernier au sujet du contexte actuel des secteurs, mais aussi de la future action syndicale menée auprès des parlementaires afin de permettre l’application d’Egalim 2.

Marie-Claude Scharff (présidente de la section lait), et Francis Jacques (président de la section bovine) ont souhaité réunir conjointement leurs représentants. Les deux présidents reviennent sur la conjoncture 2022 de chacune de leur section.

Une situation laitière changeante

Sur l’année 2022, une nouvelle tendance s’est dessinée au niveau mondial entre les principaux pays exportateurs et importateurs. En effet, l’Ue a vu ses ventes, dans les pays acheteurs, diminuer pour tous les produits, sauf le beurre qui est resté stable. Ces chiffres sont la conséquence d’une Chine devenant indépendante et réduisant ainsi la totalité de ses importations. La baisse a atteint les 25 % pour le lait en poudre écrémé et 30 % pour le lactosérum.

Au niveau de l’Europe, un grand nombre de pays continuent de voir leur courbe être décroissante concernant la collecte de lait de vache. «Malheureusement, le constat est le même pour la France. La production est en baisse, le nombre de génisses diminue, et le prix du lait n’augmente pas autant que les coûts de production», s’inquiète Marie-Claude Scharff. La production qui génère encore plus d’interrogations reste le lait bio. Le marché est saturé avec un prix de vente parfois inférieur au conventionnel. Certains éleveurs vont même jusqu’à le déclasser afin d’en tirer un meilleur prix.

Un marché bovin sous tension

L’année 2022 a, pour le marché de la viande bovine, été synonyme d’un manque de volume à l’abattage. Ce dernier a permis une augmentation de la rémunération des vaches allaitantes et laitières. «Il ne faut pas se réjouir trop vite de la situation ou s’en contenter. Les prix sont corrects pour l’instant, mais le contexte actuel ne cesse de changer. Qui aurait pu, il y a un an, prévoir la situation en Ukraine et ses répercussions sur le marché bovin», se confie Francis Jacques.

Les prix favorables et la diminution, voire l’arrêt, de nombreux élevages, n’ont fait qu’accroître la décapitalisation du nombre d’animaux sur le territoire. La crainte reste la situation des prix à venir lorsque le marché va retrouver des volumes suffisants. Pour faire le lien avec cette problématique, le président de la section bovine a refait le point sur les modalités de contractualisation devant être appliquées depuis le 1er janvier 2022. Ce modèle a fait réagir la salle, Francis Jacques était présent pour répondre aux questions qui persistaient encore.   

Une action syndicale commune

Cette rencontre avait pour but premier d’évoquer, avec les responsables cantonaux, une action syndicale qui sera menée par la Fnsea et les Ja. La Fnpl est à l’origine de cette démarche visant à l’application de la loi Egalim 2. Le combat est commun aux deux filières, c’est pourquoi la section viande bovine rejoint l’action. Cette mobilisation consiste à créer un groupe de parlementaires impliqués dans la mise en place réelle de cette loi, afin de la défendre et de permettre sa pleine application.La présidente de la section laitière rappelle «nous ne souhaitons pas une loi Egalim 3. Nous souhaitons uniquement l’application totale d’Egalim 2». À l’heure d’aujourd’hui, cette loi contient seize décrets dont seuls six ont été publiés. Des rencontres avec les parlementaires doivent se dérouler très prochainement afin de prévoir une action nationale début 2023. Pour prouver leur engagement, une lettre de soutien est transmise à chaque parlementaire.