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Les Jeunes Agriculteurs de Moselle se mobilisent

Les Jeunes Agriculteurs de Moselle continueront de maintenir la pression, et seront toujours prêts à défendre tous les agriculteurs et toutes les agricultures. Photo Léa Dolcini
Les Jeunes Agriculteurs de Moselle continueront de maintenir la pression, et seront toujours prêts à défendre tous les agriculteurs et toutes les agricultures. Photo Léa Dolcini

«Agris bio, les oubliés !» les mois passent et les aides promises par le gouvernement se font toujours attendre par les agriculteurs.

Exaspérés par les retards de paiement des aides bio, légumineuses et Maec, les Jeunes Agriculteurs de Moselle se sont rendus, mardi soir, à la Direction Départementale des Territoires de Moselle, afin de mener une action banderoles.

Sur ces bâches, apposées aux abords du bâtiment, on peut lire : «Maec ?! Légumineuses ?! Bio ?!», «Nos aides ?» ou encore «Agris bio, les oubliés !»… Le message est clair, les JA57 demandent le déblocage des aides promises par le gouvernement, qui devaient être versées avant le 15 mars.

Les agriculteurs oubliés par le gouvernement

Joffrey Dubois, agriculteur en polyculture-élevage à Petit-Tenquin, fait partie des éleveurs oubliés par le gouvernement : «Ces aides, en termes de montant, ça représente un peu plus de 55.000 € en attente pour mon exploitation. Il n’y a plus de trésorerie, on est obligé de prélever sur les apports privés pour payer les factures en attendant que l’argent veuille bien arriver.  Et quand on demande où ça en est, les réponses sont toujours les mêmes : “Ça va venir”. De manière générale, le contexte du bio est très compliqué, notamment à cause du prix du lait bio qui est à seulement 15 € d’écart pour 1.000 l par rapport au conventionnel. Concernant les aides d’urgence les critères d’éligibilité sont erronés, par exemple on n’y a pas accès si on est en conversion…».

Pour Fabien Deom, producteur laitier à Schalbach, converti en bio en 2001, ces retards sont inadmissibles : «L’ancienne prime au maintien de l’agriculture bio, on n’y a plus droit ; c’est reporté sur la pseudo prime au maintien régional mais on ne l’a toujours pas ! C’est inadmissible de devoir attendre dix-huit mois pour toucher ce qu’on nous doit ! ». Dans le cas de Fabien Deom, c’est près de 15.000 € d’aides qui sont attendues.  «Quand on signe, on se dit qu’à la fin de l’année, on l’aura mais ça n’arrive pas, et la sérénité n’est pas toujours forcément là au travail car les charges et les intrants augmentent et sans le coup de pouce des aides, on s’engage moins vite sur certaines choses, on a une vision à court terme», déplore l’agriculteur. «On subit la bonne volonté de nos politiques, le discours c’est une chose, mais la mise en œuvre en est une autre, le monde politique n’est pas honnête avec notre profession».

Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture, avait déclaré au micro de TF1, le 18 mars dernier, que l’essentiel des aides doivent être versées «avant le mois de juin». Une promesse de plus qui tombe dans l’oreille des agriculteurs, habitués à de vaines paroles. Les Jeunes Agriculteurs de Moselle, quant à eux, continueront de maintenir la pression, et seront toujours prêts à défendre tous les agriculteurs et toutes les agricultures.