Alors que 45 % des agriculteurs seront en âge de partir à la retraite d’ici cinq ans, et que le gouvernement évoque la souveraineté alimentaire, il devient nécessaire d’accompagner et encourager les jeunes pousses de demain ! Pour que les agriculteurs soient nombreux, les territoires vivants, et que notre alimentation ait du sens, Jeunes Agriculteurs Moselle travaille au quotidien pour faciliter l’installation des jeunes.
Les Jeunes Agriculteurs de Moselle sont allés à la rencontre de deux jeunes du canton de Grostenquin. Découvrez le témoignage de Jérémy Risse, trente-trois ans qui est installé à Grostenquin sur l’exploitation familiale, et celui de Romain Deshayes, vingt-huit ans qui est en parcours à l’installation, et qui reprendra l’exploitation familiale située à Conthil en janvier 2023.
- Pouvez-vous nous présenter votre exploitation ?
- Jérémy Risse : «Je suis installé sur l’exploitation familiale qui est située à Grostenquin, au centre du département. Nous sommes quatre associés regroupés au sein d’un Gaec, ma mère, mon frère, mon oncle et moi-même. Nous produisons des céréales, de la viande et du lait».
- Romain Deshayes : «Je vais m’installer sur une exploitation 100 % céréalière de 160 ha avec un atelier Tp composé de bennes Tp et de tonnes à lisier, qui a été créé par mon père lorsqu’il a arrêté l’élevage. À côté de l’exploitation, nous avons fait évoluer l’Entreprise de travaux agricoles (Eta) en nous lançant dans l’épandage solide et liquide».
- Pouvez-vous nous en dire plus sur votre projet d’installation ?
- J. R. : «Mon installation s’est faite au sein d’un Gaec au 1er septembre 2021, pour remplacer le départ en retraite de mon père. Nous produisons un peu plus de lait depuis mon installation car nous avions une marge de manœuvre, sans avoir besoin de faire de gros investissements, ni de gros bouleversements. Au sein du Gaec, nous partageons donc les décisions et les projets. Ce n’est pas toujours simple quand les avis divergent, mais l’avantage c’est que chacun apporte ses connaissances dans son domaine de compétences : certains sont plus à l’aise avec la mécanique, les cultures, et d’autres avec les animaux et l’administratif».
- R. D. : «Je suis en parcours à l’installation, car j’ai décidé de reprendre l’exploitation familiale. J’ai donc pris contact au Point accueil installation (Pai), le conseiller Pai m’a surtout aidé à prendre les bonnes décisions pour mon projet. Il m’a été utile pour démarrer sur de bonnes bases. J’ai pour projet de continuer à faire évoluer l’Eta car c’est une activité qui fonctionne très bien, tout en continuant l’exploitation. Je souhaite également créer un atelier de volailles (poulets de chair) pour mon installation».
- Depuis quand et pourquoi avez-vous voulu vous installer en agriculture ?
- R. D. : «Depuis tout petit, j’ai toujours vécu et été passionné par le monde agricole. C’est l’un des plus beaux métiers, c’est pour cela que j’ai voulu m’installer sur l’exploitation familiale. Je souhaite continuer à montrer au grand public que le métier d’agriculteur est important pour notre pays et qu’il faut en prendre soin».
- J. R. : «Ayant grandi à la ferme, j’ai toujours donné un petit coup de main dans la mesure de mon possible. Mon frère et moi sommes la quatrième génération sur l’exploitation et nous en sommes fiers !».
- Qu’est-ce qui vous passionne le plus dans votre travail ?
- R. D. : «Ce qui me passionne le plus c’est le fait de travailler dans un cadre de vie très agréable et surtout d’avoir une liberté de travail. Notre métier est très important pour notre pays et nous devons le préserver un maximum.
- Avez-vous un message à passer aux jeunes qui se lancent en agriculture, pour leur donner envie de s’installer ?
- J. R. : «Travailler la terre et avec du vivant est un métier noble, je me rends compte qu’en ces périodes difficiles que nous traversons, de plus en plus de personnes reviennent à des choses simples, essentielles et concrètes. Le renouvellement des générations en agriculture est un des enjeux de demain si nous ne voulons pas voir disparaître nos beaux paysages diversifiés et notre alimentation, comme nous avons laissé partir notre industrie et notre savoir-faire français dans d’autres secteurs d’activités. Alors installez-vous !
- R. D. : «Il ne faut pas se décourager au vu de la conjoncture que nous connaissons aujourd’hui. Il ne faut pas oublier que notre métier reste indispensable. Nous exerçons un métier de valeurs et de passion où nous sommes libres».