Après deux mois d’assemblées cantonales Fdsea, l’avant dernière semaine passe par des cantons d’élevage très mobilisés contre l’extension des zones vulnérables. Le secrétaire général de la Fdsea, Florent Dory, demande aux agriculteurs concernés de se déclarer.
Dans le cadre des élections cantonales, Philippe Wagner a été reconduit à la tête du canton de Forbach pour une durée de deux années. C’est également le cas de Christophe Niedercorn à Delme et Gaëtan Albrech à Château-Salins, mais pour trois ans. Enfin, dans le canton de Saint-Avold, Nicolas Brun, vice-président jusque-là, succède à Bernard Fischer. Ses premiers mots ont été pour son prédécesseur : «je tiens à remercier Bernard pour son implication et son assiduité pour nous représenter, et merci à mes vice-présidents qui m’accompagnent dans l’aventure car cela demande du temps».
Zones vulnérables
Des agriculteurs présents à Hundling réagissent sur le récent classement des zones vulnérables de leur canton : «les analyses d’eau potable de notre secteur font état d’une très faible teneur en nitrates avec moins de 2 mg alors le passage en zone vulnérable est incompréhensible». Fabrice Couturier explique que «cela confirme que l’approche sur ce dossier est purement politique».
Des exploitants demandent des éclaircissements sur les contraintes liées au passage en zone vulnérable. Le président de la Fdsea, Fabrice Couturier, rappelle à ceux qui n’auraient pas gardé leurs pages de la Moselle Agricole sur le sujet qu’ils retrouveront toutes les informations nécessaires sur l’extranet de la Fdsea.
Aucun des adhérents présents aux assemblées de Forbach et de Sarreguemines n’a encore retourné le formulaire d’engagement de report de la mise aux normes. Un agriculteur explique sa démarche, il sait qu’il faut le faire mais c’est plus par rejet des zones vulnérables qu’il ne s’exécute pas et considère qu’il a encore le temps.
Pour les nouvelles communes entrées en zone vulnérable en 2021, les mesures du programme d’actions en cours s’appliquent depuis le 1er septembre 2021. Les élevages concernés peuvent bénéficier d’un délai pour la mise en conformité de leur exploitation jusqu’au 1er septembre 2023, voire le 1er septembre 2024. Le secrétaire général de la Fdsea, Florent Dory, demande aux agriculteurs concernés de compléter et retourner ce formulaire : «vous ne gagnerez rien à attendre sauf à oublier». Il ajoute que «cette démarche individuelle de chacun permettra à la Fdsea de porter plus efficacement les demandes d’accompagnements financiers des mises aux normes qui seront nécessaires».
Grippe aviaire
À Delme, un agriculteur explique que «l’épisode de grippe aviaire qui concerne le pays depuis plusieurs mois a des conséquences pour les éleveurs de volailles». En effet, les contraintes sanitaires empêchent de laisser l’accès aux parcours extérieurs, ce qui ne cadre pas avec le cahier des charges Label Rouge. Florent Dory explique que «les éleveurs peuvent demander une dérogation pour avoir accès à l’extérieur mais ça expose forcément les volailles au risque de grippe aviaire».
L’élevage va trinquer
Les éleveurs du Saulnois réagissent fortement suite à la présentation de la réforme de la Pac, notamment au sujet des aides animales. «L’élevage va encore une fois trinquer avec un plafond d’Ugb aussi bas. Les éleveurs allaitants vont perdre près d’un tiers de leurs aides dès lors qu’ils sont spécialisés, il faut absolument remonter le plafond des 120 Ugb !».
Fabrice Couturier reconnaît que «cette nouvelle Pac impactera fortement les éleveurs allaitants, mais rappelle que, la précédente réforme avait eu de grosses conséquences financières pour les bassins céréaliers. L’Ichn qui est maintenue en plaine et uniquement sur l’élevage est une première victoire et il faudra aussi regarder du côté des aides couplées végétales pour atténuer le choc».
Toujours sur le thème de l’élevage, un agriculteur demande à ce que le cinquième quartier soit payé, «il est anormal qu’on ne nous le paye pas alors que quand le foie est douvé, on est pénalisé !».
Dégâts aux cultures
À Barst, lors de l’assemblée cantonale de Saint-Avold, les trop nombreux dégâts aux cultures ont occupé une partie des débats. «L’estimateur-payeur a le bon rôle et surtout cette année avec la tempête ! Il est trop facile d’attribuer tous les dégâts au vent et de ne rien indemniser alors que les sangliers ont largement contribué à saccager les parcelles». Les dégâts sur prairies ont aussi fait l’objet de discussions : «les surfaces indemnisées ne correspondent pas au travail de remise en état parce qu’on ne peut pas sauter d’un trou à l’autre ! En plus, il est souvent nécessaire de faire plus de passages d’outil que ce qu’indemnise le Fdids, à la fin on y est toujours de notre poche». Florent Dory rappelle aux adhérents présents que «le seul indicateur de présence de sangliers est le nombre d’hectares indemnisés et pour cela il faut déclarer ses dégâts. Même si on trouve que le système n’est pas parfait, déclarons les dégâts et vérifions qu’ils sont bien localisés sur la bonne commune, c’est ce qui permet d’obtenir des mesures d’actions sur les points noirs». Des discussions sont actuellement en cours pour réviser le protocole d’indemnisation et notamment faire évoluer les indemnisations sur prairies.
Un agriculteur, également Maire de sa commune, témoigne des difficultés pour lutter contre les corvidés en secteur péri-urbain ; «il y a énormément de promeneurs qui voient d’un mauvais œil la chasse mais aussi le piégeage de corvidés. Les clôtures autour des champs de maïs sont vandalisées et les cages à corbeaux probablement promises au même châtiment». Le secrétaire général de la Fdsea résume les actions menées la dernière année sur la lutte contre les corvidés, et ne rapporte que très peu d’actes de vandalisme dès lors que l’affichage préfectoral est apposé sur les cages. Il incite les adhérents à s’inscrire aux formations de piégeurs afin de pouvoir bénéficier des nouvelles cages qui seront financées par le Conseil départemental en 2022, ainsi que les collectivités et les organismes agricoles qui ont participé en 2021.