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Des perspectives encourageantes pour l’agriculture de demain

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Le 14 décembre à Montenach, Ségolène Brabant a présidé sa dernière assemblée cantonale. Photo Pierre DIVOUX
Le 14 décembre à Montenach, Ségolène Brabant a présidé sa dernière assemblée cantonale. Photo Pierre DIVOUX

Les adhérents du canton de Sierck-les-Bains sont venus en nombre le 14 décembre, pour débattre de l’actualité professionnelle. Nuisibles, nouveaux déserts vétérinaires, aménagements fonciers et réforme de la Pac ont alimenté les débats.

Le 14 décembre dernier, les adhérents du canton de Sierck-les-Bains se sont retrouvés à Montenach pour tenir leurs travaux d’assemblée générale annuelle.

Masques et gel hydroalcoolique étaient au menu des mesures barrières d’une rencontre attendue par les agricultrices et les agriculteurs. Les adhérents ont fait savoir leur satisfaction de pouvoir se rencontrer dans cette période de pandémie, aux prochaines contraintes encore incertaines. En effet, la précédente édition avait dû se tenir en visioconférence. Un mode d’échange alors peu usité, qui avait conduit un grand nombre à manquer ce rendez-vous professionnel essentiel.

Pour cette édition 2021, la présidente cantonale a chaleureusement accueilli les vingt-cinq participants ayant répondu à l’invitation de la Fdsea. Une année particulière pour Ségolène Brabant, puisqu’elle a annoncé, en ouverture des travaux, son souhait de «présider sa dernière assemblée générale». «Je souhaite que les adhérents se préparent à mettre, à la présidence du canton, quelqu’un pour me remplacer». «Une femme ou un homme», a-t-elle précisé, après avoir fait remarquer aux élus de la Fdsea présents ce soir-là, «le peu d’agricultrices, pour représenter la profession au sein du conseil d’administration».

Nuisibles

Comme à chaque début de réunion dans les territoires, le secrétaire général de la Fdsea a sensibilisé les adhérents à la nécessité de «faire remonter les informations sur les dégâts de nuisibles». Florent Dory a mis en garde contre la tentation de se limiter aux seuls sangliers. «Toutes les espèces occasionnant des dégâts aux cultures doivent être renseignées», a-t-il précisé. Il a attiré l’attention sur la précision des renseignements à fournir, «il nous faut des preuves permettant d’attester des dégâts, ce sont des arguments indispensables» à la solidité de l’arrêté préfectoral contre les attaques des associations environnementalistes. 

Le niveau de détail attendu par l’administration va jusqu’à distinguer les différentes espèces de corvidés, corneilles noires et corbeaux freux. «Même parfois les choucas, c’est une des espèces protégées, mais nous avons régulièrement des signalements» a ajouté Florent Dory. À l’issue de la réunion, onze enquêtes ont été remises.

Autre préoccupation locale, même si ce n’est pas une particularité du canton de Sierck-les-Bains, le recul des cliniques vétérinaires pratiquant la rurale. Par ailleurs, administratrice du Gds, Ségolène Brabant a livré la réflexion de l’organisation sanitaire au regard du manque potentiel d’accompagnement des éleveurs en matière de prophylaxie. «Un problème de fond» pour le président de la Fdsea, qui regrette l’absence de prise en compte d’une tendance observée de longue date. Présent ce soir-là, un adhérent a partagé sa situation personnelle. Éleveur de bovins, il se trouve aujourd’hui sans solution pour réaliser les obligations en matière de prophylaxie sanitaire pour son troupeau.

Faire remonter les informations

Les débats avec la salle ont également été l’occasion d’aborder les projets de pistes cyclables portés par la communauté de communes. Au-delà des emprises foncières que supposent ces projets d’aménagement, ce sont les conséquences de la cohabitation avec les usagers qui inquiètent. Ségolène Brabant a rapporté une présentation succincte des tracés projetés par la collectivité. L’occasion pour Fabrice Couturier d’inviter les exploitants présents à s’investir dans les lieux de décision. «Si la profession n’est pas présente, les décisions se prennent quand même, mais sans que nos arguments soient entendus et défendus» a-t-il averti. Dans le cas présent, l’inquiétude réside dans la transformation du statut juridique de ces chemins. «Attention à ne pas perdre le statut de chemins ruraux pour que demain il y ait encore la possibilité d’y voir des tracteurs», s’est alarmé Jean-Baptiste Kaiser, le secrétaire général des Jeunes Agriculteurs. 

Plus généralement, le président de la Fdsea a sensibilisé la salle «au travail de veille de notre réseau». Fabrice Couturier a incité les adhérents à faire remonter les informations «avec un maximum de réactivité». Il regrettait le constat où «trop souvent, l’information nous échappe et nous sommes sollicités beaucoup trop tard».

Une part importante de la soirée a été consacrée à la présentation de la prochaine réforme de la Pac. Un sujet complexe et encore ponctué de points stratégiques évolutifs, avec un certain nombre de contraintes, qui viennent s’ajouter à une équation déjà complexe pour les exploitations de polyculture-élevage. Mais Fabrice Couturier a souhaité contrebalancer la tentation d’un tableau trop noir en invitant les adhérents à participer à la prochaine assemblée générale de la Fdsea le 25 février prochain. «Nous avons aussi des perspectives encourageantes pour l’agriculture de demain», a-t-il affirmé. «Il y aura des choses formidables à faire», a-t-il promis.