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Des demandes professionnelles à faire valoir

Assemblée cantonale de Bouzonville, le 11 janvier, à Vaudreching. Photo Pierre DIVOUX
Assemblée cantonale de Bouzonville, le 11 janvier, à Vaudreching. Photo Pierre DIVOUX

La tournée départementale des président et secrétaire général de la Fdsea se poursuit avec, cette semaine, les cantons de Fontoy et Bouzonville. Dans le strict respect des contraintes sanitaires, la participation reste satisfaisante et les sujets de débats s’avèrent nombreux.

Dès l’ouverture de réunion, à Fontoy comme à Bouzonville, Florent Dory a donné la parole aux adhérents ouvrant la possibilité d’aborder les problèmes locaux. Plusieurs sujets concernant l’environnement ont été évoqués. Les agriculteurs s’inquiètent des nouvelles contraintes sur la zone de captage d’Ottange. Ils on put être rassurés par Patrick Andriollo qui affirme, «il n’y aura pas plus de contraintes qu’auparavant sur cette zone». Les zones vulnérables préoccupent également. Avec la quasi-totalité des deux cantons classés, les adhérents s’interrogent fortement sur la pertinence des critères du classement. Florent Dory explique que «le classement en zone vulnérable est basé sur des mesures de teneur en nitrates des eaux de surface et en profondeur et qu’à aucun moment, l’origine agricole n’a pu être désignée comme unique source de pollution». «Les éleveurs s’inquiètent des coûts générés par les capacités de stockage imposées pour leurs effluents d’élevage», témoigne Antoine Scholtus. Les périodes d’interdiction d’épandage qui peuvent coïncider avec les fenêtres météo favorables posent une nouvelle fois la question de la cohérence de réglementations parfois éloignées de la réalité agronomique.

Monitoring

La présentation de la nouvelle Pac mobilise une grande partie des travaux à chaque réunion. Fabrice Couturier a aussi présenté les nouveautés concernant le suivi des déclarations Pac et des contrôles. À compter de 2022, l’administration va tester le «suivi des surfaces en temps réel», pour une mise en application dès la campagne 2023. Ce nouveau système consistera en une prise de photo tous les trois jours de l’ensemble du territoire. Les déclarants Pac recevront ainsi des avertissements en cours de campagne si le couvert constaté est différent de celui déclaré et pourront mettre à jour leur déclaration au cours de la campagne.

Zones de non traitement

Alors que la consultation publique concernant le renforcement du cadre juridique des zones de non traitement (Znt) se termine, le président de la Fdsea a dénoncé l’impact économique des surfaces concernées. Fabrice Couturier a particulièrement souligné «les risques d’abandon de certaines cultures en cas de Znt à 10 m pour les produits Cmr2». Liste qu’un grand nombre de produits actuellement classés Cmr1 devrait rejoindre. Fabrice Couturier demande à ce qu’il y ait «des délais suffisants pour permettre aux fabricants de produits phytosanitaires d’apporter des données complémentaires à l’Anses pour fixer les Znt sur des bases scientifiques». Mais le sujet qui faisait le plus débat, à Fontoy comme à Bouzonville, reste l’obligation d’information préalable aux traitements. Comment peut-on imaginer qu’un agriculteur puisse prévenir l’ensemble des habitants en bord de parcelles avant chaque intervention ? La profession demande des modalités simples, réalistes, sans coût supplémentaire, comme les bulletins de santé du végétal transmis aux mairies, ou l’utilisation du gyrophare au champ.

Formation piégeur

Avec l’évolution des assolements suite aux problèmes climatiques, il y a nettement plus de maïs et de tournesol implantés. En plus d’être victimes des sangliers, ces cultures font également l’objet d’attaques de corvidés. Pour enrayer ce phénomène, la Fdsea a mis en place un plan de lutte collective avec la Fredon Grand Est et le Conseil départemental. Cette action va être reconduite en 2022 et, pour pouvoir bénéficier de cage à corbeaux, il faut absolument s’inscrire à une formation piégeur organisée par la fédération des chasseurs. Au rayon des nuisibles, Florent Dory a sensibilisé les exploitants à la détection de l’ambroisie: «cette plante  sauvage arrive dans le Grand Est. À ce jour, aucun cas n’a été détecté en Moselle mais dans le doute, il faut contacter la Fredon. Cette plante invasive engendre un important impact agricole sur les parcelles de tournesol, pois et soja mais elle pose aussi un énorme problème sanitaire car son pollen est très allergisant».