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Des adhésions nouvelles et la Pac pour les nuls

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Arnaud Rousseau : «Avant la déclaration Pac de mai 2023, la Fnsea attend des règles fixes et fermes dès juin 2022 afin que les agriculteurs puissent gérer leurs assolements». Photo : Pierre DIVOUX
Arnaud Rousseau : «Avant la déclaration Pac de mai 2023, la Fnsea attend des règles fixes et fermes dès juin 2022 afin que les agriculteurs puissent gérer leurs assolements». Photo : Pierre DIVOUX

Le 29 novembre à Metz, Fabrice Couturier a donné le coup d’envoi de la prochaine tournée des assemblées cantonales du réseau Fdsea. Au menu de la soirée : relance syndicale et réforme de la Pac.

Relance syndicale et réforme de la Pac au menu de la soirée de lancement des assemblées cantonales du réseau de la Fdsea de la Moselle. En tête d’affiche ce 29 novembre à Metz, le vice-président de la Fnsea, Arnaud Rousseau. Et ce n’est pas un hasard, «Arnaud est en charge au niveau national, de ces deux dossiers qui nous mobilisent et qui préoccupent en Moselle», témoigne Fabrice Couturier, le président de la Fdsea. Étaient invités à participer à cette conférence, les présidents de cantons, chacun accompagné d’adhérents investis dans la relance syndicale, mais également les organisations professionnelles agricoles membres du Conseil de l’Agriculture de la Moselle.

Des adhésions nouvelles

Depuis la tribune de la salle de conférences du Crédit Agricole à Metz, le secrétaire général de la Fdsea a posé le débat de la relance syndicale avec un témoignage sur le travail réalisé dans le canton de Faulquemont. Florent Dory a ainsi livré ses recettes. «C’est avant tout un travail d’équipe basé sur une bonne connaissance de notre territoire», rapporte humblement Florent pour qui «un seul homme va rapidement s’épuiser, là où à plusieurs nous trouverons l’énergie pour convaincre». Le secrétaire général de la Fdsea a témoigné de l’utilité des «outils d’accompagnement de cette relance, guide d’entretien, plaquette de présentation des acquis et des services, états des cotisations sur le canton». Mais plus que la méthode, Arnaud Rousseau a félicité les résultats. Pour le canton de Faulquemont, en un peu moins de trois ans, l’équipe de Florent revendique un accroissement de 1.600 hectares au compteur des adhésions nouvelles. Le fruit «d’un travail initié lors du séminaire de début de mandature à l’automne 2019», explique Fabrice Couturier. Le président de la Fdsea rappelait à ce sujet «la contribution des administrateurs à la définition des attentes des adhérents, la volonté de développer les services mais également la nécessité d’augmenter les cotisations pour améliorer la qualité de service». Une stratégie de relance saluée par Arnaud Rousseau.

Une heure par an

Les constats qui ont conduit la Moselle à la nécessité d’une politique d’adhésion sont les mêmes au niveau national. «La Fnsea veut s’engager avec les femmes et les hommes qui ont le goût d’entreprendre en agriculture pour des territoires vivants et dynamiques», a rappelé Arnaud Rousseau. C’est la raison d’être de la Fnsea dans un contexte démographique où le renouvellement ne sera pas à la hauteur des départs. Le syndicalisme majoritaire affiche ainsi la volonté de «promouvoir le goût d’entreprendre», et d’accompagner «là où les gens s’engagent dans l’intérêt collectif et le débat». Des valeurs pour lesquelles Arnaud Rousseau avoue «qu’elles sont aujourd’hui moins innées». S’il avoue volontiers «le caractère ingrat du travail syndical», il reste cependant des plus optimistes au regard «des atouts de la France et de son agriculture pour réussir face aux grands changements qui nous attendent». Et parmi les conseils prodigués pour encourager à poursuivre les efforts réalisés en Moselle, Arnaud Rousseau a plusieurs fois évoqué l’indispensable facilitation du passage de Ja vers la Fdsea. Il posait également une question simple : «qui passe, ne serait-ce qu’une heure par an, à parler de la Fdsea à un voisin pas encore adhérent ?».

La Pac pour les nuls

Deuxième temps fort de la soirée, la réforme de la Pac. «L’état d’esprit» attendu par Fabrice Couturier pour cette séquence se résume dans son propos d’introduction, «écrire ce soir l’ouvrage que l’on pourrait appeler la Pac pour les nuls». Beaucoup de pédagogie donc, avec dans un premier temps, la chronologie des évènements depuis 2018 avec la négociation du budget de la Pac, jusqu’à la déclinaison française du cadre européen dans le programme stratégique national. Arnaud Rousseau a mis à profit cette séquence pour valoriser le travail de lobbying de la Fnsea et de son réseau, particulièrement ses associations spécialisées animales et végétales. Les intervenants se sont plus attardés sur «le vrai changement que sera l’éco-régime». Avec là encore un travail de fond de la Fnsea pour «permettre à un maximum d’agriculteurs d’accéder au niveau maximum des aides». Les débats ont également conduit à évoquer «le contexte de décroissance» qui traverse le discours politique européen. Fabrice Couturier fustigeant «le retour de la jachère non productive à hauteur de 4 %». Mais sur ce point précis, la Fnsea se bat encore avec comme étendard, «une Pac économique».