La Caisse d’Assurance-Accidents Agricole de Moselle avec plusieurs partenaires abordent la prévention du risque accident sur les unités de méthanisation.
Vendredi 8 novembre, une quarantaine de personnes de Moselle et de Meurthe-et-Moselle se sont retrouvées à la Méthanisation Seille Environnement à Haraucourt-sur-Seille pour une action de sensibilisation par la Caisse d’Assurance-Accidents Agricole de Moselle (Caaam) sur le risque chimique gaz dans les unités de méthanisation.
Jean-Marie Simerman, président de Méthanisation Seille Environnement, explique que l’association Méthaniseurs du Grand-Est s’est associée naturellement à cette démarche qui répond à une partie de ses objectifs : «forte de 122 adhérents, Amge a pour objet d’informer et de défendre les méthaniseurs du Grand Est. Amge est là pour accompagner les futurs projets et maintenir les producteurs actuels».
Le réseau Abeille assurances accompagne également la Caaam. Frédéric Thiebaut, agent général Abeille Assurances, précise : «en tant que partenaire de nombreuses unités de méthanisation, nous avons la volonté de sensibiliser au risque accident et de vulgariser des actions de prévention».
Laure Blanpied, conseillère en prévention à la Caaam, indique que : «moins de 2 % des installations de méthanisation sont concernées chaque année par un accident avec une faible gravité en moyenne mais le risque d’accident mortel chimique gaz est réel». La préventrice prend l’exemple d’un accident récent dans le Grand Est et le décortique pour arriver à une conclusion : «la méconnaissance du risque chimique gaz crée des mises en danger évitables».
Un danger inodore
Dans le processus de la méthanisation, la dégradation de la matière organique produit principalement du biométhane (CH4), qui est associé à des risques d’incendie et d’explosion. D’autres gaz sont générés durant la fermentation en complément du biométhane : l’hydrogène sulfuré (H2S), le dioxyde de carbone (CO2) et l’ammoniac (NH3). «En fonction des tâches qui sont réalisées et des caractéristiques des ouvrages, les intervenants peuvent être exposés ponctuellement ou accidentellement à ces gaz potentiellement dangereux» prévient David Rivat, conseiller en prévention à la Caisse d’Assurance-Accidents Agricole (Caaa) de la Moselle.
Laure Blanpied attire toutefois l’attention sur le H2S : «lorsque cela sent, en moyenne la teneur ne présente pas de risque important pour la santé humaine. À l’inverse, en cas de teneur élevée supérieure à 100 ppm (partie par million), le gaz devient inodore et en deux minutes, on peut perdre connaissance. Si l’on ne récupère pas de l’air frais dans les minutes qui suivent, on peut décéder».
«Les interventions dans des espaces confinés comme les puits de condensats ou les locaux techniques mal ventilés constituent un risque réel pour les intervenants alors même que le danger est moins apparent» alerte David Rivat.
Une intoxication gazeuse en cours de travail peut également conduire à un risque de suraccident. Par exemple, une perte de connaissance peut entraîner une chute de hauteur si la personne est sur une échelle au moment des faits ou bien un deuxième intervenant qui vient au secours du premier.
Pour les conseillers de la Caaam, les mesures de prévention consistent tout d’abord à identifier les lieux et les tâches exposant au risque chimique. La deuxième étape doit définir la manière d’intervenir le moment venu sur chacune de ces tâches. En troisième étape, il faut définir les moyens et les équipements de travail nécessaires pour réaliser la tâche.
Le déroulé de l’après-midi a permis de présenter différents équipements de protection individuelle. Plusieurs stands ont permis de poursuivre l’échange sur les différentes possibilités d’accompagnement des responsables des unités de méthanisation dans le cadre de la montée en compétences de leurs salariés avec des centres de formation (Cfppa du Campus agricole de Courcelles-Chaussy et Cfppa de l’Epl Agro de la Meuse) et le réseau des Chambres d’agriculture.