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Action syndicale FDSEA-JA : Des paroles, des paroles…

Une benne de fumier a été déversée devant les locaux de la Direction départementale des territoires, afin de capter l’attention des services de l’État. Photo Yannick Derhille
Une benne de fumier a été déversée devant les locaux de la Direction départementale des territoires, afin de capter l’attention des services de l’État. Photo Yannick Derhille

Après l’ultimatum fixé par la Fnsea et les Jeunes Agriculteurs, le 7 juin, concernant le versement des aides PAC MAEC et Agriculture Biologique, la Fdsea et les Jeunes Agriculteurs de Moselle sont allés demander des comptes à la DDT. Le compte n’y est pas en Moselle et plus de 600 agriculteurs attendent encore des paiements.

Une quarantaine d’agriculteurs de la Fdsea et des Jeunes Agriculteurs de Moselle, emmenés respectivement par Jean-Baptiste Kaiser, secrétaire général adjoint et Julien Viville et Marc Bodo, président et secrétaire général, ont déposé à la Ddt, ce jeudi 20 juin, une facture symbolique signée «La Ferme France» et adressée à l’État, avec la mention «prioritaire».

Pour accompagner cet acte symbolique, une benne de fumier a été déversée devant les locaux de la Direction départementale des territoires afin de capter l’attention des services de l’État. Après la mise en place du cortège de quelques tracteurs et le regroupement des manifestants, une délégation a été reçu par le directeur de la Ddt, ses responsables de services ainsi que le directeur de la Ddpp. Suite au témoignage d’agriculteurs passionnés par leur mode de production, mais exaspérés de revivre perpétuellement les mêmes difficultés, les différents responsables syndicaux ont expliqué la détresse financière et psychologique dans laquelle peuvent se trouver les agriculteurs du département. «L’Europe et l’État veulent toujours plus de bio, toujours plus de mesures en faveur de l’environnement mais n’accordent aucun moyen pour accompagner les agriculteurs qui font le choix de s’engager dans ces voies !». «Il faut aider une filière qui n’a jamais connu une aussi grande crise, il en va de la survie des exploitations concernées», explique Marc Bodo, secrétaire général des Jeunes Agriculteurs.

Un jeune agriculteur bio, présent dans la délégation a livré un témoignage plein d’émotion sur sa situation. Les retards d’instruction de dossiers de mise aux normes, d’aides bio, la pression permanente réglementaire, la multiplication des contrôles et le sentiment d’abandon vécu par les agriculteurs ont été les grandes lignes de son témoignage. «Des paroles, des paroles de la part de nos politiques, mais peu d’actes !».

Peu de moyens

Claude Souiller, directeur de la Ddt, a répondu aux différentes remarques portées par le monde agricole. Il souligne l’effort mené par ses agents sur les dossiers bio et Maec mais déplore le peu de moyens dont il dispose. «Ce sont des dossiers très complexes à instruire et seuls des agents experts peuvent s’en charger alors que nous n’en disposons que de deux en Moselle». Le directeur a ainsi confirmé que l’ensemble des dossiers Maec ne seraient pas réglés d’ici le 30 juin, mais que les agriculteurs les plus en difficulté devaient se faire connaître. L’administration peut leur fournir des attestations et documents pour leurs organismes financiers ou différents créanciers. Les services de l’État se sont engagés à poursuivre leurs efforts et mettre le maximum de moyens pour qu’un maximum de dossiers puissent être mis en paiement chaque semaine.

Au retour de la délégation, la quarantaine d’agriculteurs présents a exprimé sa lassitude d’entendre toujours autant de paroles mais si peu d’actes, leurs finances étant dans une situation précaire à leur insu car ils ne maîtrisent absolument pas les dates de versement des aides qui leur sont dues aussi bien en agriculture biologique que pour les Mesures Agro-Environnementales.