Mardi 6 juillet, Laurent Thouvet, préfet de Moselle, organisait une rencontre sur la commune de Sainte-Barbe afin de suivre le plan de lutte contre les corvidés.
Christian Perrin, maire de Sainte-Barbe, a accueilli le préfet de Moselle, mardi 6 juillet. L’objectif, un état des lieux des mesures de lutte contre les corvidés.
L’action initiée à Sainte-Barbe, Retonfey et sur les communes voisines trouve son origine dans le désarroi des agriculteurs face à l’ampleur des dommages aux cultures. Christian Perrin évoque plus de 120.000 euros de pertes sur six communes. Les réunions menées dans ce périmètre communal ainsi que l’intervention des maires de Retonfey et Sainte-Barbe au congrès des maires ont interpellé les services de l’État, mais également sensibilisé les élus politiques.
Avec l’appui des sénateurs Mizzon et Masson, de la Fdsea et également de la Fredon Grand Est, un plan d’action plus global a été lancé au niveau du département.
Bilan local
À l’occasion de cette réunion, les représentants locaux ont fait un bilan des actions de lutte sur les communes de Sainte- Barbe, Retonfey, Vry et Glatigny. Comme le rappelle le président de la Fédération des chasseurs, il faut utiliser les deux moyens que sont le piégeage et le tir. Ainsi, sur ces quatre communes, depuis le 1er mars, ce sont plus de 1.500 corvidés qui ont été régulés.
Outre la dizaine de cages déployée sur ce secteur géographique, le conseil départemental a accompagné une action de la Fredon Grand Est en finançant l’acquisition de vingt-cinq cages.
Représentants des piégeurs, de la chasse et du monde agricole sont unanimes : il faut développer et maintenir la présence des cages tout au long de l’année. C’est un exercice de longue haleine, avec une formation à suivre, la mise en place de cages qui sont trop souvent détériorées et enfin un suivi quotidien de cet outil de lutte.
Mais ce n’est qu’en poursuivant ces efforts et en démultipliant les cages dans le département que les dégâts diminueront. Comme l’explique Fabrice Couturier, président de la Fdsea, «des actions ponctuelles peuvent être menées suite à un arrêté municipal de destruction. Par exemple à Rémilly, en quatre séances de tirs, ce sont plus de 1.200 corvidés qui ont été abattus». Pierre Lang a également évoqué le fait que «la chasse a un coût et dans le cas des corvidés, le chasseur n’en tire aucun bénéfice». Il soumet ainsi l’idée que l’État finance une prime au corbeau .
Un équilibre nécessaire
Comme l’explique le maire de Vry, également piégeur, «l’écosystème et la biodiversité dépendent d’un équilibre. Or, l’excès de corvidés nuit aux autres espèces ; les nids sont attaqués et les oisillons sont tués par les corbeaux ce qui peut avoir un impact considérable, comme on a pu le voir avec la diminution très forte des populations de mésanges dans nos campagnes. Ce phénomène est d’autant plus remarquable lorsque l’on sait que la mésange est le prédateur de la chenille processionnaire».
Le préfet a clôturé sa visite par une sortie afin d’observer le fonctionnement d’une cage à corbeaux. Il confirme que l’action initiée sur ce secteur du département doit se vulgariser dans les autres points noirs, et évoque l’expérimentation d’autres moyens de lutte.